Contes des temps d'avant

Le Monde Inconnu fin

  Personne ne s'étonna que les portes du palais restent fermées. La rumeur disait que le roi aimait tant sa reine qu'il ne pouvait quitter sa couche ! Aussi pendant quinze jours et quinze nuits, nul ne s'approcha de l'appartement royal.

Pourtant l'appartement était vide, depuis le soir des noces. Bien à l'abri sur Isoladi, le royaume crée pour elle, Ninazu, finissait de digérer son époux. Quand le membre d'Erebe l'avait pénétré et que les longues ailes d'encre s'étaient rabattues sur lui, le maître du Tartare avait disparu, englouti par la Déesse d'un autre Monde. Le moment qu'elle attendait depuis si longtemps était enfin arrivé !

Au terme des quinze nuits, à l'aube du seizième jour, elle sortit de sa maison, son ventre énorme la distendait toute entière. Un sourire de plénitude sur son visage, elle prit son envol. Par le passage de la haute montagne, elle regagna l'appartement royal. Là dans la chambre nuptiale, Silène l'attendait, inquiet.

-Ma Dame, enfin ! Je craignais qu'il n'y ait eu un problème.

Elle lui sourit, ne crains rien fidèle ami, le moment est venu, mon moi masculin va revenir à la vie ! Il prendra la place du monstre que j'ai épousé...

Face au cristal opaque, la naissance eut lieu. Du nombril de Ninazu, une main, puis une épaule et enfin un corps entier sortit. A peine né, il fit face à Ninazu. Leurs mains s'unir, leurs yeux identiques ne se lassaient pas de se dévisager !

-Mon frère, mon amour, enfin !

-Ma belle et merveilleuse sœur, comment te remercier de m'avoir délivré ?

-Enfin réunis ! Nous allons vaincre ce Monde qui sera notre royaume, frère bien-aimé. Mais tout d'abord, laisses-moi te présenter notre allié Silène, mon ami.

Le sosie de Ninazu, se retourna et regarda le Satyre.

-Silène, ta place est auprès de nous, ami.

-Merci à toi, grand Dieu.

-Il est temps de rencontrer mon peuple.

Silène, fit appeler La Noirceur, qui eut un sursaut de stupeur en voyant celui qui se tenait au côté de la reine.

-Par les puissances des enfers, ma reine, qu'est-ce que cette supercherie ! Qui est cet homme, où est mon roi ?

Ninazu prit la parole :

-Tout doux mon fidèle serviteur, c'est bien moi Erebe ! L'amour de ma reine m'a transformé. Désormais ce royaume a un magnifique couple royal. Ne trouves-tu pas ?

-Si fait mon Seigneur, je suis juste étonné de cette métamorphose. C'est au-delà de mon entendement!

Ninazu, sa reine, lui dit alors :

-Ainsi fidèle serviteur, nous ne nous cacherons plus ! Erebe par mon amour est devenu un Dieu que tous reconnaîtront ! Crois en nous, tu seras récompensé !

La noirceur, dont la vilénie et l'avidité n'était plus à démontrer, plia aisément aux désirs du couple royal. Tous les sujets furent à nouveau rassembler. Quand Ninazu et Erebe apparurent, la stupéfaction se lut sur leurs visages. Ils crièrent au miracle, celui de l'amour ! Les difformes, les immondes, les rampants, les innommables, tous agenouillés vénérèrent leur nouveau roi et celle qui avait réussi ce miracle !

Le couple venu d'un autre monde, avait réussi ! Ils étaient enfin réunis, unis par le sang de leurs secrets inavouables. A deux, ils vaincraient et détruiraient les anciens dieux qui les avaient bannis et détruis leur Monde ! Sur Isoladi, ils vivaient leur amour interdit et tissaient leur vengeance ! Les satyres avaient fait vœu d'allégeance. Bientôt sur Isoladi,  leur Monde inconnu, ils accueilleraient Mélana, Zelus, et tous les orphelins rejetés par les Dieux de la Lumière ! Ils agrandiraient leur peuple et leur cohorte de monstres ! Bientôt ils auraient l'épée sacrée, salie par Fergus, bientôt la Terre du Milieu leur appartiendrait ! LUI ne serait plus rien qu'un vague souvenir et Yumana plierait sous leur joug. Bientôt !

     Chaque nuit, enlacés ils s'adonnaient aux plaisirs interdits et incestueux !

Isoladi serait l'Eden des incompris, des bannis, de tous ceux qui ne vivaient que pour le Mal, la Haine et la Revanche !

Des milliers de lunes entières passeraient avant que le Monde inconnu d' Isoladi, ne soit découvert par d'autres !

Une déesse qui cherchait sa fille ! Mais, c'est une autre hi