Le Temps Du Bonheur.

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     La longue flamme qui était Ngaia éclata en dizaines de flammes, puissantes et brûlantes... La lumière dans le temple avait envahi tous les recoins ! La chaleur était insupportable pour les forces maléfiques qui servaient la reine des Ténèbres. Au milieu du feu, Ngaia de KaMa se personnifia, elle avait gagné en beauté, ces longues années de deuil avaient engendré une Déesse plus forte à la splendeur éblouissante, dans ses grands yeux mouvants, on pouvait voir maintenant la douleur et la colère. Ngai la douce, la tendre, l'amoureuse, la mère n'était plus ! Devant Dimmé se tenait la vengeance faite femme. Sa belle chevelure rasée, son corps d'ébène, revêtu d'une souple combinaison de fils d'or, elle avait peint sur son visage les symboles tribaux de la guerre. Elle siffla, et derrière elle apparurent les plus grands des sorciers de KaMa ! Armés de toute la puissante magie ancestrale de leur monde, prêts à en découdre ! Les bourses de peau qu'ils portaient à leurs ceintures, débordées de sortilèges et d'herbes sacrées.

La Démone saisit de stupeur, ne réagit pas assez vite. Déjà sous les yeux médusés de ses monstres, Yumana reprenait forme. Les sages qui l'entouraient, l'avait libérée ! En un instant elle devint une Déesse de Lumière et d'or ! Dimmé le souffle coupé, compris la parentèle qui unissait Ngai de KaMa et Yumana, elles étaient du même sang !

-Ainsi donc, siffla la Démone tu es vraiment surnaturelle, Ngai ! Alors pourquoi n'as-tu pas sauvé tes amis et ton amour à Arembé, pourquoi as-tu laissé couler le sang de ton peuple ! Maudite créature !

-La voix chantante de Ngai de KaMa s'éleva :

-Oui je suis bien une Déesse, Démone, et ma force est infinie quand mon cœur d'humaine n'es pas pris au piège de l'amour ! Tu l'as détruit en emportant mon cher époux. Je n'avais alors plus qu'un seul but, sauver notre fille ! La soustraire à ta haine et ton ignorance ! Car, comme a essayé de te le faire comprendre ton ami le satyre ; tu ne sais rien de notre Monde Terre et des redoutables forces qui la dirigent ! Ton orgueil et ta haine seront ta perte et ta destruction, Dimmé de Sumère !

La Démone recula jusqu'au pied de l'autel, elle ouvrit ses bras et redevint vautour. L'animal vola au –dessus de Ninazu et le recouvrit de ses plumes d'encre !

La voix de Dimmé ricocha sur les pierres de lave :

-Gardes ton héritière Ngai de KaMa, lui m'appartient ! Si je disparais il disparaîtra de même. Je t'abandonne le royaume du Tartare, celui d'Isoladi, et toute cette misérable vermine ! Mais Ninazu, même mort! Est à moi !


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