Contes des temps d'avant

là où l'envie fait naître la destruction part 11

     C'est ainsi que les dieux des ténèbres se retrouvèrent dans les royaumes humains, n'ayant qu'un seul accès au divin ; celui du Tartare, encore fallait-il le connaitre...

Margot en galopant jours et nuits, vit enfin de loin les tours de la demeure familiale. Quand elle mit pied à terre, épuisée et couverte de poussière, elle fut surprise : tout était silencieux, elle appela mais nul ne répondit. Elle pénétra dans le château, meubles et tapis, lampes et bibelots tout disparaissait sous une épaisse couche de poussière, elle fit le tour du château et des communs, personne... Les écuries étaient vides, et regardant autour d'elle, elle s'aperçut que tous les massifs de fleurs étaient morts, les arbres desséchés, regardant plus loin les bois luxuriants qui entouraient la demeure se mourraient aussi.

Brusquement un souffle noir l'enveloppa et l'emporta. Elle se retrouva face à un étrange personnage qui la fit frissonner d'effroi. Il s'approcha d'elle en la saluant :

-Dame Margot, enchanté de faire votre connaissance ; nous avons un travail pour vous.

Qui êtes-vous questionna-t-elle la voix tremblante.

-Je suis le nouveau maître du royaume des mortels et vous serez ma fidèle et dévouée âme maudite.

-Mais, non, pourquoi ?

La Noirceur leva ses longs bras et l'épaisse fumée noire réapparut, elle se coula en Margot par tous les pores de sa peau. Quand elle se retira, devant la Noirceur se tenait celle qui serait la plus dévouée de ses âmes perdues.

Au moment de 'la grande faute' ; en peu de temps toutes les forces du mal envahir les royaumes des mortels. Les guerres commencèrent. Mélana et son grand-père furent emportés dans ce tourbillon. Son « papy » chéri mourut sous ses yeux. Effondrée, la fillette sanglotait sans fin à ses côtés. La nuit tomba, la petite, seule sur le champ de bataille, au milieu des cadavres, prit peur ; où se réfugier ? Ne pleure pas ma fille. Melana sursauta et se retourna : elle vit son père devant elle.

-Que voulez-vous père, je sais que vous ne m'aimez guère et mon grand-père seul m'a défendue. Maintenant il est mort ! Que vais-je devenir ?