L'Histoire de Sophia Partie 17

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   L'hospice était complet et sous un soleil accablant, les malades perdaient encore plus la raison. Ils avaient peu dormis, la chaleur les ayant perturbés. Leurs regards ce matin-là faisaient peur aux soignants. Sophia ressentit une étrange crainte face à ces malheureux qu'elle savait si bien apaiser. Elle-même restait indisposée par sa rencontre avec le gaulois. Pour la première fois depuis qu'elle avait accepté son rôle, elle s'interrogeait : Avait-elle fait le bon choix ? Elle ignorait tout de la vie, de l'amour et du plaisir charnel...

Pierig lui, n'avait pas fermé l'œil de la nuit, jamais une femme ne lui avait fait un tel effet ! La Sublime lui faisait perdre la tête et depuis qu'il lui avait parlé c'était encore pire... Même si il s'était ridiculisé en rampant à ses pieds ! Il avait aimé sa fierté et son esprit indépendant, y compris le camouflet, quand elle l'avait planté là !

Sophia, le mot dansait dans sa tête et quand il croisa son hôtesse ce matin-là, il retrouva dans ses traits ceux de la prêtresse, plus curieux que jamais, il  décida de parler à Fathou, la jeune fille était si bavarde, il arriverait bien à lui tirer les ' vers du nez'.

Fathou effectivement fut volubile ! Et Pirerig tout ouïe :

« Quand je suis arrivée avec ma sœur sur le vaisseau de Maître Nikos, la maison était très gaie, Mademoiselle Sophia illuminait tout ! C'est elle qui nous a appris à lire et à écrire! Elle est savante ! Si tu savais gaulois ! La demoiselle n'aimait ni sortir, ni les fêtes, tout ce qu'elle aimait c'était lire, dessiner et rendre les gens heureux ! Ses parents auraient aimé qu'elle choisisse un époux parmi tous ses prétendants. Mais quand la Déesse est venue la chercher, elle a dit oui, tout de suite !

-Mais pourquoi ? L'interrompit Pierig.

-Parce qu'elle avait le don !

-Quel don ?

Tu n'écoutes rien gaulois, c'est une 'guérisseuse d'âmes' tu as bien vu, au temple ! Alors elle a suivi la Déesse, et ma sœur est partie avec elle ! Elle voulait aider les malheureux, elle aussi ! Et depuis ce jour-là la vie est triste à la maison, Dame Yelena, ne sourit presque plus et le Maître travaille encore plus ! Voilà homme des Gaules, tu sais tout, mais je t'en supplie ne dis rien aux Maîtres, ils seraient en colère après moi ! J'ai juré de ne rien dire ! »

Pierig lui promit que cette conversation resterait entre eux.

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