Le Temps Du Bonheur

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C.32

Yumana était toujours enveloppée de lumière, la jeune fille ne comprenait pas tout à fait, comment elle avait pu créer ça ! Cependant une nouvelle conscience la pénétrait ! De la jeune demoiselle, à la vie heureuse sur KaMa, des derniers événements sur le vaisseau de son aïeul et du coup de foudre qu'elle avait eu pour Dimitri ! De tous ces événements, qui avaient perturbés son monde idéal, il ne restait pas grand-chose, depuis qu'une force inconnue montait en elle. Une force inconnue, qui lui donnait accès à bien des secrets sur sa vie et celle de son entourage. Quand la Démone entra, elle tourna son regard flamboyant vers elle, l'or et le rubis s'affrontèrent, Dimmé fut surprise par la chaleur qui se dégageait des prunelles fauves. Devant elle un feu follet apparut, il tournoya autour de la Démone, grandissant à vue d'œil ! Dans la longue flamme virevoltante, une silhouette se dessinait...

La Démone Dimmé eut un hoquet de surprise, à travers la flamme claire, il lui semblait reconnaître l'humaine maudite qu'elle avait poignardée de sa propre main !

-Bonjour Démone de Sumère dit alors la forme flamboyante, ainsi tu gardes mon époux ici ? Cela fait des années que je te traque, maudite, tu n'aurais jamais du t'en prendre à l'enfant !

-Que...qui es-tu ?

-Tu sais qui je suis Dimmé, et tu sais aussi ce que je viens réclamer ! Mon époux et ma fille !

-Ninazu est à moi, rugit la maudite, et toi tu es morte ! Quand à cette enfant, son sang redonnera vie à mon amour ! Tu n'es qu'un ectoplasme, un fantôme, je ne sais même pas ton nom... Tu es morte depuis si longtemps !

Le rire léger et doux de Ngai de KaMa raisonna dans le temple de lave noire. Il apportait en ce lieu morbide toute la beauté et la lumière des royaumes de KaMa.

-Tu as fait une grave faute, en me mésestimant, Dimmé de Sumère, tu as eu tort de penser que notre Terre était dénudée de magie. Tu ignores tout de notre Monde étrangère, et c'est ce qui provoquera ta perte, femme de Sumère !

Les yeux de Dimmé lançaient des éclairs de rage, il lui semblait impossible que cette créature à la peau d'ébène, puisse détenir quelques pouvoirs ! Elle jeta un regard féroce à Silène, le satyre, haussa ses larges épaules, semblant dire que finalement les racontars des marins pouvaient être vrais !

Le satyre, mi dieu, mi démon, se souvint de ce qu'il avait pu voir, lors du mariage de la Démone et du malheureux Erebe, l'orgie et le sacrifice de 'l'être de lumière'. Cette nuit-là Dimé de Sumère avait fait sa première erreur. Puis, en massacrant les habitants d'Arembé, ils avaient déclenché le courroux de la déesse mère de KaMa ! La femme qui avait épousé Ninazu de Sumère, était Ngai de KaMa ! Soudain tout fut clair pour lui ! Devant eux protégée par la flamme se tenait Ngai, la puissante déesse du royaume de la Lumière.

Tout parut limpide au Satyre, ainsi là dans ce lieu sinistre, se tenaient réunis : La puissante Ngai de KaMa, le dieu déchu de Sumère et leur fille ! N'ayant pas du tout envie de finir en tas de cendre, Silène recula et regroupa ses troupes... Attendant de voir qui aurait le dessus dans le combat qui se livrait sous leurs yeux !

Protégée par la flamme vive, Ngai de KaMa pour la première fois depuis la mort de son cher amour, avait regagné son enveloppe humaine. Son magnifique regard chargé de haine meurtrière ne quittait pas la Démone maléfique. Elle savait sa fille à l'abri dans la clarté. Derrière Dimmé elle voyait le corps sans vie de Ninazu...

-Que pensais-tu faire à ma fille Démone ?

-Non, demandes plutôt, ce que je vais faire à ta fille, quand tu seras morte, femme de KaMa !

La voix mélodieuse mais chargée de menaces de Ngai s'éleva :

-Ainsi tu t'imagines toujours, pouvoir me détruire, étrangère ?

- Ainsi depuis que tu es devenue la reine du Tartare, tu penses détenir tous les pouvoirs ?

- Ainsi toi qui as renié ta famille et tes origines, tu crois que sur notre Monde, nul ne pourra te vaincre ?

- Ainsi toi, la Démone Dimmé, fille sans terre, meurtrière, menteuse, voleuse d'âme, tu as aussi osé livrer à tes sujets diaboliques, un être de Lumière ?

Pour tous ces forfaits, tu es déjà condamnée, sans le savoir !

Les homoncules, pauvres créatures difformes et débiles, encerclaient Ngai de KaMa. Leurs bouches immondes ouvertes sur des dents plus acérées que les plus fines lames, ils en bavaient d'avance, à l'idée de la déchiqueter. 

Contes des temps d'avantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant