La où l'envie fait naître le destruction part 5

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    Un matin, elle entra dans une chambre magnifique. Tendue de soie rose, garnie de meubles ornés de guirlandes fleuries. Elle stoppa devant le lit, qui lui parut magique ! Un baldaquin couvert de soie blanche entièrement rebrodée de boutons de roses. L'enfant ne se lassait pas de l'admirer. Ouvrant une porte, elle tomba sur la garde- robe de la belle dame qui refusait de la voir. Taffetas, satins, brocarts, dentelles. La petite fille sans nom n'en revenait pas ! Poussant une petite porte arrondie, elle découvrit la grande pièce emplie de jouets qui avait été la nursery de sa mère. A partir de ce jour-là, elle y dormit chaque nuit, dans le petit lit en fer forgé au bel édredon de satin blanc.

Un matin, la porte s'ouvrit brutalement. Face à elle, la belle dame dont on disait qu'elle était sa mère. La fillette la regarda timidement et reçut une gifle monumentale, suivie de coups qui la laissèrent à demie évanouie au sol. Les cris avaient attiré Zélus et son père :

-Que se passe-t-il ?

-Cette effrontée a osé sortir de sa tour !

-Allons ce n'est pas si grave dit son père, le château est vide.

La haine flambait dans les yeux de Margot, elle haïssait cette enfant aux yeux de jais et aux cheveux ailes de corbeau. Son cœur ne tolérait qu'une seule personne : Zélus. Devenue aussi jalouse et envieuse que lui, elle craignait que la fillette s'immisce entre son amour et elle. Elle attrapa sa fille par les cheveux et la jeta dans la nursery ; tremblante de colère. L'enfant lança un regard suppliant à son père qui se détourna sans un mot. La petite fille sans nom se réfugia près de la grande maison de poupées qu'elle aimait, prit l'une d'elles dans ses bras et, la berça en sanglotant ; épuisée elle finit par s'endormir, serrant le jouet dans ses bras.

Au même moment, dans le salon d'apparat Margot tournait en rond, toujours aussi furieuse. Mais enfin ma chère fille, que reprochez-vous à cette enfant qui ne vous dérange en aucun cas ? Demanda son père. Rouge de rage sa fille hurla :

-Je la hais parce qu'elle existe ! Elle est laide et je n'ai pas le temps de m'occuper d'elle ! Ah pourquoi a-t-elle survécu à sa naissance !

Son seigneur de père fut terriblement choqué, certes il se désintéressait de sa petite-fille, mais pour rien au monde il ne lui aurait fait du mal !

Contes des temps d'avantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant