Chapitre 8

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Erwan ne sut jamais combien de temps il resta immobile à fixer son téléphone qui continuait de vibrer. Il se doutait que personne ne répondrait s'il décrochait. Il attendit, tendu. Le vibreur s'éteignit enfin.

N'hésite pas à me contacter en cas de besoin.

Le message de T lui revint en mémoire. Pouvait-il vraiment se fier à lui ? Il décida d'oublier ses craintes. Ces appels lui faisaient peur et il avait besoin d'en parler à quelqu'un. Il regarda l'heure : il était minuit. Peut-être que T ne dormait pas encore...

Ça a recommencé.

Quelques secondes plus tard, son portable vibrait à nouveau - une seule fois.

Les appels ?

Erwan tapa sa réponse en tremblant.

Oui.

Veux-tu que je vienne ?

Oui.

Il ne voulait pas être seul si jamais les appels reprenaient.

Quelques minutes plus tard, on frappait à sa porte. Il se hâta d'enfiler un tee-shirt et d'aller ouvrir.

T était là. Il portait un tee-shirt gris clair d'une simplicité absolue et un pantalon noir. Ses cheveux chocolat étaient encore plus ébouriffés que d'ordinaire et il avait des cernes sous les yeux.

-Je t'ai réveillé, murmura honteusement Erwan.

-Ne t'inquiète pas pour cela, lui répondit doucement T. Je t'avais demandé de me contacter si tu avais besoin de moi et je suis heureux que tu l'aies fait.

Erwan s'écarta pour le laisser passer. Il était heureux d'avoir un ami sur qui compter en ce moment.

-Il n'y avait toujours personne au bout du fil ?lui demanda T en se frottant les yeux.

-Non, répondit Erwan en baillant. Ça commence vraiment à me faire peur. Surtout la nuit, quand je suis tout seul...

-Tu n'es plus seul, désormais, Erwan.

Il y eut un silence.

-Veux-tu que je reste avec toi cette nuit ?

Erwan fut surpris par le OUI qui explosa en lui. Oui, il le voulait. Il avait peur que les appels ne recommencent, tout comme il avait désormais peur de sa solitude.

Il hocha la tête.

-Dans ce cas, aurais-tu une couverture ? Je vais dormir par terre...

Erwan fronça les sourcils.

-Si tu veux prendre mon lit...Ça ne me gêne pas de dormir sur le sol.

-Non, ne t'inquiète pas.

Erwan déplia une couverture qu'il posa à même le sol et ajouta un oreiller dessus.

-Merci.

Il vit T s'allonger sur son lit improvisé et se demanda comment il parvenait à supporter cette installation.

Il doit y avoir des personnes plus résistantes que d'autres, songea-t-il.

Il haussa les épaules, se recoucha et éteignit la lumière.

-Bonne nuit, Erwan.

Erwan sourit.

-Bonne nuit, T.

Rassuré par la présence de son ami, le jeune homme ne tarda pas à s'endormir.

Le vibreur de son portable le réveilla à nouveau. Inconnu. Il décrocha. Rien. Il raccrocha, le cœur battant à tout rompre.

-Il n'y avait toujours personne ?lui demanda T.

Erwan reposa son téléphone.

-Non.

-Passe-moi ton téléphone.

Le jeune homme reprit son portable et le donna à T. Quelques instants plus tard, le vibreur résonna à nouveau. Erwan vit son ami décrocher et porter le mobile à son oreille.

-Ecoute-moi bien. Je ne sais pas qui tu es. Je ne sais pas ce que tu veux ni pourquoi tu t'en prends à Erwan. Mais tu vas cesser immédiatement. Je ne plaisante pas. Tu vas le laisser tranquille si tu ne veux pas que je te fasse payer ton harcèlement.

-C'est Erwan ton nouveau protégé, n'est-ce pas, T ?




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