Chapitre 47

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Erwan : J'accepte tes excuses. Mais j'aimerais que tu cesses de vouloir me séparer de lui sans me dire pourquoi.

Après une très longue réflexion, Erwan avait finalement décidé de répondre à Thibault.

Thibault : Merci. Je te promets que je renonce à mes mises en garde.

Erwan leva les yeux au ciel.

Erwan : Tant mieux. Dans ce cas, accepterais-tu de m'accompagner chez le tuteur de T ?

Thibault : Pourquoi t'ai-je promis de renoncer ?

Erwan sourit.

Erwan : Je ne sais pas, mais tu as promis. Une promesse est une promesse.

Thibault : Bon, très bien. Rendez-vous devant chez toi à 14 h.

Erwan : Merci !

Il éclata de rire et reposa son téléphone.

-Pourquoi cette jovialité ?lui demanda T, visiblement surpris.

-J'ai réussi à piéger Thibault et à obtenir de lui qu'il m'emmène là où il n'a pas envie d'aller.

-Chez mon tuteur, comprit son ami. Es-tu certain de vouloir y aller ?

-Il le faut, répondit doucement Erwan. Si je n'y vais pas, le doyen ira à ma place et je ne sais pas si ce sera mieux.

Il vit T hocher la tête.

-Sois prudent, Erwan.

Erwan l'embrassa.

-Tu sais que je le suis toujours.

Un coup de klaxon les fit sursauter. Il vit T grimacer.

-Je n'aime pas l'idée de te savoir avec lui...

Erwan esquissa un sourire.

-Jaloux ?

-Prudent, rectifia T.

-Ne t'inquiète pas, ça ira. Je rentre dès que je peux.

Que faire lorsque son petit ami et son meilleur ami se haïssent ? La situation n'était pas simple.

-Prêt ?lui demanda Thibault.

-Non. Mais je suppose que je n'ai pas le choix...

-Nous aurions peut-être mieux fait de prévenir la police, suggéra son ami.

Erwan secoua la tête.

-Non, répliqua-t-il. Je refuse de causer à T plus d'ennuis qu'il n'en a déjà.

-As-tu un plan, au moins ?

Il acquiesça. Oh oui, il avait un plan...Cependant, son angoisse ne diminuait pas. Plus la voiture avalait les kilomètres, plus il avait l'impression d'être un condamné avançant vers la guillotine.

-Je suppose que je ne peux pas savoir en quoi il consiste.

Erwan grimaça.

-Non, désolé. Je préfère le garder pour moi jusqu'au bout.

-Je comprends...Mais j'aurais encore une question à te poser.

-Je t'écoute.

-Tu m'avais parlé d'une lettre. Puis-je en savoir le contenu ?

Erwan sourit.

-Bon, d'accord, tu as gagné. Mon plan est la lettre en question.

Il la sortit de sa poche, la déplia et la lut à haute voix.

-Eh bien, murmura Thibault, visiblement impressionné. Je comprends pourquoi tu me dis qu'il s'agit de ton plan. Cette lettre est une véritable menace.

-C'est le but, répondit Erwan. Je compte la garder cachée jusqu'au moment fatidique. S'il refuse d'entendre raison, je la lui lirai. Sans la lui donner, de peur qu'il ne la détruise.

-Tu as vraiment du courage, Erwan. Je t'admire.

Erwan faillit rire. Du courage ? Il avait envie de faire demi-tour depuis qu'ils étaient partis ! Etait-ce cela, le courage ?

-Je le fais pour T. Uniquement pour lui. Jamais je ne l'abandonnerai.

-Je sais.

Le silence s'installa. Erwan sentait son souffle s'accélérer à mesure que la voiture avançait.

Rue Aristide Briand. Ils y étaient.

Respire, Erwan !

10...

12...

14...

16...

18. Ils venaient d'arriver au numéro 18.


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