Chapitre 37

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-Erwan ! Erwan ! Erwan, réveille-toi !

Erwan ouvrit les yeux et se redressa brusquement. On le secouait. Lorsqu'il vit qui le secouait ainsi, il le repoussa brutalement.

-Erwan ?

Il inspira profondément. T était près de lui.

-Tu étais parti. Loris m'a empêché de respirer et...tu m'as quitté pour lui. Pour qu'il ne puisse plus me faire de mal. Tu es parti...Tu es parti avec lui...

Il sentit T le reprendre dans ses bras. Cette fois-ci, il se laissa faire.

-C'était un cauchemar. Calme-toi. Loris n'est jamais venu ici et je ne suis jamais parti. Je suis là, calme-toi...

Un cauchemar. C'était un cauchemar. Le cœur battant la chamade, le souffle court, Erwan se blottit contre T.

-Ça semblait si réel.

-Ça ne l'est pas, je t'assure.

Il entendit T pousser un profond soupir.

-Je ne parviens toujours pas à croire que Thibault ait osé te mettre en garde contre moi.

-Moi non plus, avoua Erwan. Je le croyais mon ami. Visiblement, je me suis trompé.

-Non, tu ne t'es pas trompé. Je pense que tu restes un ami très cher pour lui. Il a peur que je te fasse du mal, c'est tout.

Erwan secoua la tête.

-Il a tort. Je sais très bien que tu ne m'en feras pas.

-Non, je ne t'en ferai pas. Jamais. Je te le promets.

Il y eut un silence.

-T ?

-Oui ?

-Si Thibault m'a dit que je méritais mieux que toi...Que j'allais souffrir à cause de toi...Cela signifie-t-il que...

-Non. Thibault a le sentiment que tout est pareil avec ceux que j'aime. Il croit que chaque fois que je tombe amoureux, je vais le quitter. Mais ça ne marche pas toujours ainsi. Parfois, il faut simplement trouver la bonne personne.

-Et tu l'as trouvée, comprit Erwan.

-Oui. Je t'ai trouvé.

Ils se rendormirent, dans les bras l'un de l'autre.

Erwan fut à nouveau réveillé par le vibreur de son portable. Une seule fois : c'était donc un message.

De Thibault.

Il le lut une première fois rapidement. Puis, il se frotta les yeux et le relut pour être sûr d'avoir bien compris. Une fois, deux fois, trois fois. Et c'était pour lui dire ça qu'il le réveillait ? Il poussa un soupir et éteignit son téléphone. Il n'avait pas le courage d'affronter son ami à cette heure.

-Erwan ?

La voix de T le fit sursauter. Il se tourna vers lui. Les lampadaires diffusaient une lumière qui passait à travers les interstices des volets, suffisamment pour qu'il puisse distinguer les ombres du mobilier. La silhouette de T se détachait dans l'obscurité.

-Tu ne dors pas ?

-Le vibreur de mon portable m'a réveillé, avoua Erwan. J'avais oublié de l'éteindre.

-Encore un appel de Loris ?

-Non. Un message de Thibault.

-Que dit-il ?

-Rien d'important, répondit précipitamment Erwan.

-Si tu le dis de cette manière, c'est que c'est important. Dis-moi.

Erwan garda le silence.

-Dis-moi, Erwan. Ça me torture de ne pas savoir.

-Je ne veux pas que tu t'énerves, T. Or, ce message va nécessairement t'énerver.

-Je te promets de rester calme.

Le cœur lourd, Erwan n'osa pas répondre.

-Erwan...

-Je ne sais pas, je...

-Je ne m'énerverai pas. Je veux seulement savoir ce qu'il t'a dit exactement.

Erwan ferma les yeux. Devait-il vraiment lui révéler le contenu de ce message ?


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