Chapitre 13

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Erwan sourit en entendant le bruit de la feuille glissée sous sa porte. Ce son lui avait manqué.

Erwan,

viens chez moi, ce soir - en amis, bien sûr. Enfin, si tu le désires. Si tu ne veux pas, je comprendrai.

T.

Il rit en lisant les phrases hésitantes de T. Lui qui le croyait sûr de lui...Il prit son portable.

Bien sûr que je veux toujours venir, T ! Ce sera avec plaisir. J'ai hâte d'être à ce soir.

Il reçut la réponse quelques secondes plus tard.

Merci. Moi aussi.

Le soir, lorsqu'il arriva devant le studio 104, Erwan avait le sourire aux lèvres et le cœur léger. Il était heureux de revoir T. 

-Salut Erwan. Entre.

Erwan s'exécuta.

-Pourquoi voulais-tu me voir ?demanda-t-il.

Il vit T le regarder intensément.

-J'en avais besoin. Ma solitude commençait à me peser.

Erwan frissonna.

-Moi aussi, j'en ai assez d'être seul, avoua-t-il.

-D'où viens-tu ?lui demanda T.

-De Montagny. Je ne sais pas si tu connais...

Le rire de T le fit frémir.

-Evidemment que je connais, Erwan ! J'habite vers Dijon, mais tout de même...

Erwan baissa les yeux, gêné.

-Détends-toi, lui dit doucement T. Je ne vais pas te faire de mal.

Il lui sourit.

-Je te crois.

Il y eut un silence.

-Accepteras-tu un jour de me révéler ton prénom ou la raison de tes hématomes ?demanda doucement Erwan.

Il vit T lui sourire.

-Ça te torture, n'est-ce pas ?

Erwan acquiesça. Il entendit T soupirer.

-Je suis vraiment désolé. Je ne pense pas que je pourrai te dire quoi que ce soit.

Erwan hocha la tête : il comprenait.

-Ce n'est pas que je ne veux pas t'en parler, s'empressa d'ajouter T. C'est juste que...

-Tu ne peux pas, acheva Erwan.

Il vit T lui sourire et acquiescer, visiblement soulagé.

-Alors, ne dis rien.

Le sourire de T s'élargit.

-Merci de te montrer si compréhensif.

-Suis-je le premier ?s'étonna Erwan.

-Non. Pour cela, non, tu n'es pas le premier...

Pour cela ? Y'avait-il eu d'autres situations où T n'avait pas été compris ? La curiosité le dévorait, mais il n'osa pas le questionner.

-Donc, c'est ta première année à Dijon, reprit T.

Erwan acquiesça.

-Et ?

-Et quoi ?

Le rire de T le fit sursauter.

-Tu n'es pas très loquace. Et alors ? Comment te sens-tu ici ?

-Mal, avoua Erwan. Je déteste la ville.

-Oh. Je suis désolé.

Erwan lui sourit, heureux d'avoir quelqu'un qui le comprenne.

Désormais, ils étaient liés. Liés par le mystère. Par leur amitié. Et par les sentiments de T envers Erwan. Même si celui-ci ne les partageait pas, il savait qu'il était à présent impliqué dans une histoire où régnaient le mystère et la douleur. Il ne savait pas où cette histoire les mènerait. Mais il était plus que jamais prêt à accompagner T.  


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