Concours de Noël 2016

Elodie3089/HorseLove58

Normalement, j'habite en ville, mais pour les vacances, je suis venue dans le chalet familial où je suis seule et abandonnée dans la montagne entourée d'animaux sauvages en plein hiver. On peut croire que je suis folle. Peut-être bien. La vraie raison, du moins les raisons, c'est pour d'abord pour m'isoler. Car mon père est décédé, il y a peu. À sa mort, je n'avais plus le goût à rien. Mise à part que je voulais être seule et j'avais besoin de vacances par la même occasion.

Alors, je suis venue ici avec la seule compagnie de mon appareil photo. La photo, j'en suis accro depuis que je suis gamine. Mon père m'a transmis sa passion tellement dévorante. Il m'a transmis toutes les techniques de la patience et du moment opportun pour avoir une belle photo. Et les techniques pour les garder. Je sais qu'il n'aurait pas aimé que j'abandonne la photographie et moi non plus. Alors, je continue son héritage. Je crois bien que c'est le plus hommage que je puisse lui offrir. Et j'ai le projet d'ouvrir ma propre galerie de photos en portant son nom.

J'ai déjà photographié ce même endroit en automne, en été et au printemps avec lui, pour la beauté du paysage, qui me coupe le souffle à chaque fois que je viens. C'est la première fois que je viens là en hiver.

Alors que je vois un épais manteau blanc, je sens son appel. Tout comme celui de la nature qui m'entoure. Je ne peux pas résister, non, c'est réellement impossible. La neige recouvre les sapins et l'herbe. Je décide donc de me promener complètement emmitoufler alors que je devrais rester au chaud près de la cheminée. Bien sûr, je ne sors jamais sans mon appareil photo. À croire que je verrai un animal. Les ours hibernent donc aucune chance de les croiser et les chevaux sont dans la plaine et encore ils peuvent être près de moi.

Il y a une chose que je sais, c'est qu'il y a une rivière. Alors que je me dirige vers celle-ci, j'espère peut-être croiser un de ces fameux chevaux sauvages. Après quelques mètres de marche, j'entends quelque chose de cassé. Je ne sais absolument pas ce que cela peut être. Je guette, je n'aimerai pas me retrouver nez à nez avec un puma. Un autre craquement résonne entre dans les sapins. Mon instinct me dit d'allumer mon appareil qui est systématiquement en mode rafale. Je sens que je vais être très surprise.

Je m'approche doucement tout en me cachant derrière un sapin et je vois au bord de l'eau un superbe cheval pie brun. Il est magnifique. Sa crinière est à moitié noire et blanche. Son corps est immaculé de tache noire et blanche. C'est un pinto, c'est rare de les voir en hiver. Je le regarde en souriant. Et sans faire un bruit, je le photographie. Soudain, il fait une jambette avec sa jambe droite et blanche pour casser la fine glace. Je le photographie. Puis, il boit, je le photographie à nouveau. Soudain un hululement de chouette qui me fait crier, bien sûr, le cheval part au triple galop dans la neige.

Quel dommage qu'il parte si vite après un court instant, je n'ai plus cas me consoler avec les nombreuses photos que je vais développer dans la boutique de mon père. En tout cas, je me souviendrai de cette belle rencontre que je pourrais raconter à ma famille.