DamnCaramel/K-merFrans

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J'étais sorti du boulot déjà bien trop tard ce qui  expliquait donc pourquoi j'avais raté mon métro. Lorsque je suis remonté  à la surface des sous-sols il s'est mis à neiger comme si le moment  était convenu, mais il ne l'était pas!

Je suis tombé en pleine avenue, bombée de monde allant de  plusieurs sens différents sans jamais se regarder dans les yeux. Je  pleurais intérieurement en comprenant que je devais m'y faire aussi si  je voulais prendre un taxi alors je me suis émincer étroitement dans la  foule en lutant pour vaincre le blocus et passer de l'autre côté de la  rue, jamais encore je ne m'étais sentis aussi étouffé de ma vie.

Et lorsqu'enfin j'avais pu traverser la masse humaine, je  me suis affairé à affronter une toute autre sorte de masse humaine: les  danseurs de rue. Je ne comprenais pas pourquoi la place publique était  aussi bondée de monde enfin, c'était la nuit et il était presque une  heure du matin, pourquoi ne rentraient-ils pas chez eux? J'étais  tellement grognon que j'envoyais même balader les petits flocons de  neige qui tombaient un peu trop prêt de mon visage. Tout ce monde me  rendait nerveux à un point que je ne comprenais pas moi même.

Les danseurs faisaient du bruit, la musique que diffusaient  leurs appareils faisaient du bruit. Je ne savais pas pourquoi la police  ne les arrêtaient pas pour nuisances sonores. Ils ne faisaient que  surélevé mon taux de stress qui dépassait déjà les limites de la  normales. Le bruits des klaxons derrière nous et des moteurs rugissants,  ajoutant à ça le chahut naturel que crée la masse de piétons sans même  avoir à parler à qui que ce soit, et voilà que eux ils ramenaient leur  musique! Et là je ne parle pas des vendeurs embulants qui défilent en  criant plus fort que d'habitude sous prétexte que c'est la période de  Noël.

J'inspira profondément pour me redonner du courage et  resserra mon sac de travail avant de passer tête baissée parmi les  danseurs. Malheureusement pour moi, quelles avaient été les chances pour  que je sois choisis par eux pour les accompagner? La colère et la  fatiguent se lisaient assez sur mon pauvre visage pour qu'ils puissent  comprendre que je ne voulais pas! Mais apparemment non.

Ils m'ont supplié de faire quelques pas avec eux, en me  promettant que cela ne prendra pas trop de mon temps, cela tournait au  ridicule. Ils étaient si attendrissant et si suppliant que je me laissa  faire. L'un d'entre eux me montrait quelques pas que je suivis sans  aucune difficulté. Puis les pas s'enchaînèrent et j'eus l'impression  d'être à la ramasse, alors par arrogance, à la fin de la chanson j'ai  demandé qu'on la reprenne pour que je puisse refaire cette chorégraphe  correctement.

Les jeunes autour de moi rigolaient en m'encourageant.  L'envie de leur montrer que moi aussi je "gérais" devenait de plus en  plus grande à chaque fois que le ton de la musique changeait. J'avais  d'ailleurs cru pendant plusieurs minutes que c'était la même chanson qui  continuait encore et encore. Mais à l'entente des paroles de daddy's got a brand new bag de James Brown  sur un rythme moderne pop j'ai compris que c'était simplement une sorte  de mélange fait sur ordinateur. Ces jeunes étaient des génies!

À l'inverse de ce que j'avais pensé, je dansais et me  dehanchais sur la petite piste que les jeunes avaient créé. C'était  amusant et j'avais même finis par lancer un défi à deux jeunes hommes  paris eux. Je m'étais laissé emporté par la musique et tant pis pour les  courbatures du lendemain. Et pour mon plus grand plaisir et celui des  danseurs, j'avais attiré l'attention de plusieurs gens autour de nous.  J'étais conscient que j'allais sûrement me retrouvé sur les réseaux  sociaux mais je m'en fichais un peu, la danse me rendait fou.

Ils se déhanchaient et je ne cessai d'en redemander plus.  Je n'avais jamais participé à ce genre de choses, ces groupes de jeunes  qui se permettaient de danser dans la rue en quadrillage et qui  invitaient les passants à danser avec eux. Je n'avais jamais pensé un  seul jour de mon existence que je serais parmi l'un de ces passants.

Mais la réalité me rattrapa lorsque je jetta un coup d'oeil  à ma montre. Une heure passée, il fallait que je rentre mais ils  avaient insisté pour que je leur offre une dernière danse. J'étais  flatté mais je savais que ma femme à la maison s'inquiétait sûrement. Je  lutta encore quelques instants avant de décidé de la leur accorder,  leur dernière danse.

Je n'avais jamais autant dansé que ce soir là, l'une des  meilleures nuit de ma vie. Je me suis empressé de rentrer chez moi et de  tout raconté à ma femme, qui se moqua de moi d'ailleurs. La dernière  danse avait été la meilleure, c'est elle qui m'a donné envie de  transmettre cette passion à les enfants. Et aujourd'hui, ma fille aînée  Erica était chorégraphe dans un studio de danse hip hop.

Concours de Noël 2016Where stories live. Discover now