DiamantCeleste

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Ce matin, le souffle du vent me glace les os malgré mes plusieurs couches épaisses de vêtements. Les arbres qui bordent la route ont déjà perdu l'intégralité de leurs feuillages d'automne suite aux premiers gels. Pourtant, on pourrait encore croire qu'ils attendent quelque chose. Je suppose qu'ils se préparent à être recouverts de neige pour mourir de cette couverture gelée et ensuite renaître au printemps revenu.

Je marche dans les allées, traînant les pieds dans les feuilles mortes jonchant le sol. J'arrive dans la petite rue commerçante du village. Comme chaque matin avant de me rendre au bureau, je fais un petit tour chez le boulanger afin de déguster un éclair au chocolat digne de ce nom. En sortant, des effluves de caféine parviennent à mes narines. Hypnotisée par cette délicieuse odeur, je décide de rentrer dans la petite boutique.

Les senteurs de café, chocolat chaud et de pain d'épices flottent dans les airs. Je ne résiste pas et me faufile dans la file. Après une petite dizaine de minutes, vient mon tour de commander.

- Bonjour ! dis-je avec le sourire. J'aimerais un cappuccino noisette, s'il vous plaît.

Le serveur au regard vert étincelant se met immédiatement à l'ouvrage.

- Un peu de crème fraîche ou une mousse de lait par-dessus ? me demande-t- il.

- Préparez-le comme pour vous, je vous fais confiance.

Il se retourne et me tend la boisson. Je la saisis et la chaleur se propage dans mes mains. Je frissonne en la sentant remonter le long de mes bras et parcourir mon dos. Je paie le serveur et le gratifie d'un sourire. Je me retourne pour me diriger vers la sortie lorsque je percute quelqu'un. Le cappuccino chaud se renverse sur mon manteau en feutre rouge. Étrangement, je ne me sens pas en colère et la première chose à laquelle je pense c'est : comment vais-je nettoyer ça ?

- Oh ! Excusez-moi ! Je n'ai pas fait attention !

Je relève la tête et je vois au visage de l'homme qu'il est sincèrement navré.

- Ne vous en faites pas, cela se nettoie, dis-je doucement.

Son regard saphir plonge dans le mien.

- Comment puis-je me faire pardonner ?

- Vous n'avez pas à être pardonné, ce sont des choses qui arrivent.

- Laissez-moi vous offrir un nouveau café ?

Je regarde ma montre. J'ai encore le temps.

- Eh bien, il me reste une heure. Allons-y pour un café.

Quelques instants plus tard, cet homme et moi-même sommes assis autour d'une petite table en bois recouverte d'une nappe beige cadrant avec le décor de l'endroit. Nous bavardons de tout et de rien.

- Il est temps pour moi, le travail m'appelle, dis-je en me levant.

Il se lève également et m'accompagne jusqu'à la sortie. Le vent souffle un peu plus fort, quelques mèches bouclées s'échappent de mon chignon et ondulent dans l'air. L'homme rit et attrape une mèche et enroule son doigt dedans.

- J'ai passé un agréable moment en votre compagnie mais je ne connais pas votre prénom. 

- Solange, souris-je. Je m'appelle Solange.

- Enchanté, je réponds au nom de Miguel. Pourrions-nous à nouveau nous voir ?

- Probablement au détour d'un café, répondis-je tout en gardant le sourire.

Concours de Noël 2016Where stories live. Discover now