Hors compétition : Marhine

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D'où est-ce que je viens ? Je ne le sais pas plus que mes congénères. Ce que je sais parfaitement en revanche, c'est où est-ce que je vais.

Durant ma courte chute, j'observe les humains, ces êtres mille fois plus grands qui moi et pourtant tout aussi futiles et volatile à l'égard de la taille de l'univers.

Je chute doucement, légèrement.

Ma vie est semblable à celle d'un papillon. Il vit une journée et s'éteint sans que personne ne s'en soucie réellement. Moi, je ne vivrais que quelques secondes, quelques minutes si j'ai de la chance. L'un comme l'autre ne sommes qu'éphémères.

Sublimes, mais éphémères.

Et si la beauté ne se réduisait qu'à cela ? Si elle était maudite et était inéluctablement vouée à s'éteindre un jour ou l'autre ?

Je continue de tomber, bercé par la brise du vent, dansant dans les airs, frémissant à chaque bourrasque, manquant de mourir avant l'heure à chacun de mes pas.

Un merle passe et manque de me faire éclater et mille petits morceaux.

A la place, il me pousse. Il me force à danser plus vite, à tournoyer plus fort.

Mais bientôt, la terre, si blanche dans son manteau de neige, apparaît.

Pour les hommes, cette neige est symbole de jeu et de joie, pour moi, elle représente la fin d'une vie.

La fin de ma vie.

Elle est le cimetière de tous mes semblables et, finalement, je suis heureux de pouvoir les retrouver bientôt.

De quitter la solitude de cette chute.

En un dernier pas de danse, je frémis, je tournoie, je vole encore quelques secondes avant d'achever ma courte vie.

Et mes ancêtres m'accueillent à bras ouverts.

Concours de Noël 2016Where stories live. Discover now