Concours de Noël 2016

Nuange/Lapoulettedarkvador

Le vent soufflait sur la vaste plaine du royaume, en cette journée glaciale d'hiver il ne valait mieux pas rester dehors et se dépêcher de rentrer à l'intérieur. 

Non loin de là de là, dans un château imposant aux grandes tourelles et aux murailles épaisses, dans la salle du trône assis et l'air de s'ennuyer profondément un homme à l'allure juvénile écouter le discours de son premier ministre.

"- Rappelons votre majesté, qu'à cause de toute cette neige nous avons perdu la moitié de nos champs de blé.

Le roi soupira et releva la tête.

- Et que me proposez-vous pour régler ce problème?

- Il faut faire travailler d'arrache pied les paysans, les forcer et si ils refusent les punir.

Pensif il resta silencieux quelques secondes avant de répondre:

- Très bien! Dans ce cas vous avez quartier libre mon cher Edward."

C'est ainsi que sur les ordres de sa majesté, les choses furent mises en place.

Cependant au lieu de s'arranger la situation ne fit que se dégrader, le froid gelait les plantations, le peuple affamé se mourrait.

Un jour alors qu'il était en plein repas, le roi reçut une visite plus qu'inattendu...

Les portes de la salle à manger s'ouvrir brusquement, une brise violente vint éteindre les bougies et couvrir de givre l'énorme dinde graisseuse que l'homme s'apprêtait à entamer. Une forme blanche le visage caché s'avança dans la pièce, une brume argentée se diffusait autour d'elle créant une atmosphère étrange.

Le roi sortit son épée de son fourreau.

"- Qui êtes vous? Et que faites vous dans mon palais? Comment avez vous passez la garde?

Il essayait de prendre une mine assuré mais avec ses gestes maladroits la chose se révélait compliqué.

- Est ce ainsi que tu accueilles les étrangers? Je suis fort déçu...

Le ton de la personne était légèrement amusé.

- Je reformule ma question: Quel est ton nom?

Une main blanche et fine sortie de la cape et vint baisser la capuche qui lui masquer le visage révélant un visage ovale si pâle qu'il paraissait sans couleur, des yeux bleus clairs en amandes, et laissant retomber une chevelure aux boucles argentée. La femme le plus un naturellement du monde s'assit sur l'un des imposants sièges qui entouraient la table.

- Je suis connue sous le nom de Gardienne des Neiges, on me surnomme aussi Dame de l'hiver mais mon vrai nom est Eïra.

- Gardienne des Neiges? Dame de l'hiver? Vous êtes donc celle responsable de tous ses malheurs!

La dénommée Eïra haussa un sourcil.

- Je ne pense pas non... Mon hiver n'a jamais été censé produire quelconques mal, il est là au contraire pour apporter un esprit de fêtes, de famille. L'hiver fait rentrer les gens chez eux lorsqu'ils ont trop froid afin de se réchauffer devant leur cheminée, ainsi en restant dans leur maison ils profitent de leurs proches et lorsque le temps leur permet de sortir ils peuvent ensuite s'amuser avec toute cette neige et à nouveau passer du bon temps avec ceux qu'ils aiment. Sachez votre majesté que je ne suis pas responsable de toute cette misère, c'est vous qui l'êtes.

Les joues de l'homme prirent une teinte rouge.

- Que... Comment osez-vous?!

- Je ne dis que la vérité, en faisant ainsi travailler vos sujets vous les avez fatigué, ils en ont oublié les vrai valeurs de l'hiver. La joie, le bonheur, tout ceci à désormais quitter leurs esprits laissant place à la tristesse, la colère. Plusieurs d'entre eux sont morts!

Le roi haussa les épaules.

- Et que voulez que j'y fasse? Ça ne regarde qu'eux...

L'air de la Gardienne devient si sévère qu'il en faisait presque peur.

- Votre cœur est aussi froid qu'un lac gelé... Puisque c'est ainsi et que n'avez rien décidé pour le faire fondre...

D'un bref mouvement de main elle fit apparaître un flocon qui délicatement se posa sur le torse de l'homme jusqu'à fondre. Ce dernier frissonna.

- Que... Que... m'avez vous fait?

- J'ai gelé votre cœur, si vous ne changer d'ici trois semaines vous mourrez de froid. Il en sera désormais ainsi pour tous les hommes comme vous.

Sur ces quelques mots elle se leva et s'évapora quelques secondes plus tard dans un brouillard blanc, laissant sa majesté seul à lui même...

Une main referma le livre aux motifs gravés sur celui ci, elle en frotta pendant quelques instants un minuscule flocon argentée.

- C'est tout pour ce soir...

- Mais et la suite? Le roi il est mort ou pas?

Un bras surmonté d'un pull rouge vint caresser les cheveux de l'enfant.

- À toi de me le dire...

- Je suis sûr que oui! Tout le monde peut changer et le roi l'a compris!

L'homme sourit.

- Peut être... Dans tous les cas retient qu'il ne faut jamais devenir ainsi: méchant, arrogant, égoïste, hypocrite, imbu de toi même... Ou tu finiras comme lui.

Un bâillement s'échappa de la bouche du gamin.

- Je m'en souviendrai...

- Dors maintenant.

Après l'avoir embrassé sur le front, l'homme sorti de la chambre. Une fois à l'extérieur une mine fatiguée prit place sur son visage.

Si seulement l'innocence pouvait demeurer éternelle...