72. Les larmes n'ont pas leur place ici

143 11 10
                                    

Certaines scènes de ce chapitre ne conviennent pas à un jeune public (même si ça reste soft :) ).

-Tu veux quel côté du lit? me demanda Sacha.

Je n'avais pas vraiment réfléchi à la question. Ok, ce n'était pas la première fois que nous dormions dans le même lit, mais d'ici à opter pour un côté du lit...

La répartition des chambres avait été le sujet de longues palabres devant lesquelles Sacha s'était vite défilé. Qu'ils se débrouillent entre eux, personne d'autre que toi n'approchera ma piaule! m'avait-il assuré. A mon tour de me défiler.

-J'en sais rien, m'excusai-je en haussant les épaules. Je te laisse choisir.

Depuis ma bourde plus tôt dans la soirée, je n'en menais pas large avec Sacha. Je fulminais intérieurement d'avoir lâché ce putain de je t'aime. Non mais quelle idée! Plus jamais je ne fumerai en sa présence! Plus jamais je ne fumerai tout court!!! Je louais Andrej -qui aurait cru que ça arriverait un jour? - de m'avoir accordé un moment de répit en me demandant de l'aider à sortir les pizzas du four. Les autres avaient été bien trop occupés à compter les points entre Coralie et Clarisse qui s'étaient prises la tête au sujet d'une robe apparemment, pour penser au ravitaillement.

Sacha en avait alors profité pour changer la play list qui tournait en boucle. Nous avions passé le reste de la soirée éloignés l'un de l'autre. J'avais pas mal discuté avec Jonas et Agathe. J'appréciais de plus en plus cette fille. Elle était cool. J'étais également allée m'assurer que Camille respirait toujours. Et pour respirer, elle le faisait... très bruyamment. Sacha quant à lui, était resté à l'écart du groupe, sirotant lentement une bière ou un verre de vin. Je l'avais vu me regarder de loin perdu dans ses pensées.

J'avais été incapable de dépasser ma gêne pour aller le rejoindre. Je me sentais si vulnérable à ses côtés. A chaque fois qu'il m'approchait, je perdais pied et faisais n'importe quoi. La preuve en était une nouvelle fois. Il lui avait suffit d'entrelacer ses doigts aux miens pour que je me laisse conduire dans sa chambre. Et moi qui voulait prendre un peu de distance avec lui pour ce soir. Mes bonnes résolutions m'avaient lâchement abandonnée. La seule distance que je préserverais entre Sacha et moi était l'espace qui resterait entre nos deux côtés du lit. Maigre consolation.

-Ok dans ce cas-là, je prends le côté droit, décréta Sacha. J'aime bien être du côté de la porte, ajouta-t-il en passant une main dans ses cheveux décoiffés.

Il commença à déboutonner a chemise. J'entrevoyais son torse... la naissance de ses pectoraux parfaitement dessinés... Cette seule vue me rendit chancelante.

Ana, reprend toi!

Mon regard s'attarda un peu trop longtemps sur sa peau dénudée. Lorsque je relevai les yeux, je croisais ceux de Sacha qui s'éclairèrent d'une lueur moqueuse.

-Vas-y, rince-toi l'oeil, c'est cadeau! jubila-t-il en ôtant le dernier bouton.

Le rouge me monta aux joues instantanément.

-Alors c'est ça... réfléchit-il à voix haute C'est mon corps d'Apollon qui t'a fait fondre...

-Non... protestai-je en roulant les yeux. Ca va les chevilles?

-Elles se portent divinement bien, répondit-il en souriant à pleines dents.

Sacha ne détachait pas son regard de moi tandis qu'il jetait sa chemise au sol. Il défit sa ceinture et s'apprêtait à enlever son pantalon. Je me retournais.

J'étais sûre que ces 3 mots ridicules se retourneraient contre moi. J'aurais dû squatter la chambre de Camille. Ces mots m'avaient rendue plus vulnérable que jamais. Désormais, j'étais comme à poil. D'ailleurs, à poil... Mince, je n'avais aucune fringue pour dormir et cette fichue robe commençait à me serrer. Je ne serais pas à l'aise dedans pour dormir. Toutefois, je le serais encore moins à poil. Par contre, je me voyais mal aller de nouveau me servir dans la commode de Mila.

Une nuit et un jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant