- Merde, c'est vrai que tu piques!
Je me dégageai de son corps d'un seul coup pour ne plus lui imposer le contact de mes jambes, terriblement honteuse. Face à ma réaction, Sacha s'abandonna à un rire sonore agaçant. Pourquoi ne pouvait-il pas arrêter de se moquer de moi deux minutes?
- Mais je m'en branle complètement! m'assura-t-il avant de m'obliger à revenir dans ses bras.
Recroquevillée, je boudais. Je savais que c'était totalement puéril mais je ne pouvais pas m'en empêcher. J'étais contrariée. Ce n'était bien sûr pas uniquement une question d'épilation. Je m'en voulais d'être comme j'étais. En tout point. Pourquoi ne pouvais-je pas me laisser aller dans ses bras et me laisser porter par ses caresses? Sans gêne, sans peur, sans plus aucun tourment. Les raisons étaient évidentes. J'aurais seulement voulu les écarter de ma mémoire quelques heures et profiter d'un moment de paix que la dure réalité me refusait depuis beaucoup trop longtemps.
Mes muscles tendus à l'extrême pouvaient rompre à tout moment. Sacha m'étreignit dans ses bras et la fermeté de son torse me détendit. La solidité qui se dégageait de son corps et de sa présence à mes côtés avait un pouvoir apaisant sur moi.
- Détends-toi...
Dans ses bras... Contre lui... Au rythme des battements de son coeur, ma respiration se ralentissait progressivement au contact de nos peaux qui s'épousaient parfaitement. J'en avais la chair de poule. Son odeur m'emportait loin de cette chambre, dans un endroit où il n'y avait rien que nous deux.
- C'est mieux là.
Ma tête reposait dans le creux de son cou. Sacha était une perle avec moi, patient, compréhensif et d'une tolérance qui me surprenait. Alors que je me fatiguais d'être moi, il semblait étonnament apprécier ce qu'il voyait de moi. Ses mains glissaient tendrement dans mon dos en des va-et-vient réconfortants. Je me laissais envahir par la fatigue. Mes yeux se fermaient. Ma conscience s'amenuisait.
-Tu me plais, Ana.
Un murmure rauque me parvint sans que je puisse y répondre. Je sombrais lentement dans le sommeil.
***
Mes paupières à moitié collées peinèrent à s'entrouvrir. La chambre était baignée de soleil. Je mis quelques instants à recouvrer mes esprits et à me remémorer où je me trouvais. Les indices prélevaient dans ce décor me permirent de reconnaître la chambre d'hôtel que nous avions rejoint quelques heures plus tôt. Une vive douleur assailla ma tête avec insistance. Je me massai fébrilement les tempes pour l'atténuer.
- Mal à la tête?
La voie de Sacha résonna dans la pièce et accentua mon mal de crâne. Je grimaçai de douleur et refermai aussitôt les yeux.
- Visiblement oui! Attends.
Quelques instants plus tard, je sentis Sacha s'asseoir sur le lit et me relever délicatement la tête.
- Tiens, bois ça.
Je me décidai de nouveau à desserrer les paupières non sans appréhension. Sacha m'avait prise dans ses bras et portait à mes lèvres un comprimé puis un verre d'eau bienvenu. Sans me poser plus de question, ce qui m'était d'ailleurs actuellement impossible, j'avalai le comprimé à l'aide du verre que je bus en entier.
- Dans quelques minutes, tu iras mieux. C'est ça de boire comme un trou!
Je n'étais pas d'humeur à répondre à ses taquineries. Surtout, je n'en avais pas la force.
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Une nuit et un jour
RomanceL'université. Une page qui se tourne sur le lycée. Des promesses d'une nouvelle vie et un autre avenir... Effacer cette nuit où tout a basculé et chaque jour faire un nouveau pas. Partir en laissant derrière elle sa vie d'avant. Avec pour seul...