Chapitre 10.3 - Hori

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Je retourne dans le salon. Les deux autres, ayant réalisé que l'appel que j'avais reçu concernait probablement notre discussion, me regardent d'un air ironique.

— Alors Hori, théorie du complot ? me demande Kémès.

— Tu regardes trop de films Rastwys, toi. Ils m'ont juste convoqué au centre.

— Donc ça concerne probablement Vera.

— J'ai même plus envie de jouer au détective, soupire Djar.

— Moi je propose un truc, on va tous se coucher.

— J'abonde dans ton sens, approuve Kémès. Enfin, sauf qu'on est en plein jour. Mais toute cette réflexion me tue.

Djar soupire, puis me tend la main :

— Aide-moi à me lever.

Une demi-heure plus tard, Vera se réveille. Je lui propose un repas sur le pouce et m'assieds en face d'elle pendant qu'elle mange. Elle a réellement l'air d'aller mieux.

— Tu devrais arrêter le café pour de bon, ça te va bien ! je lui lance.

Le regard qu'elle m'offre en retour manque de me faire éclater de rire.

— Je plaisante, je plaisante.

Elle dirige de nouveau son attention vers sa nourriture, mais elle ne peut s'empêcher un petit sourire.

— Sur une note plus sérieuse... Je dois aller discuter avec mes supérieurs demain matin. Donc, sur ce qui nous reste de journée, que dirais-tu de choisir ce que tu veux faire ?

Elle relève la tête, visiblement étonnée. Dans son regard, je vois de la surprise et de l'espoir, mélangés.

— Tu veux dire... Ce que je veux. Vraiment ? demande-t-elle, suspicieuse.

— Où tu veux dans la limite du possible, ce que tu veux dans la limite du possible.

— Ah oui. Bien sûr.

Hum. Un bref silence s'installe. Oui, je suis supposé être son geôlier, en quelque sorte.

— Eh bien... Il y a cette grande pyramide, tu sais. J'aimerais... J'aurais bien voulu aller au sommet, fait Vera.

— Ça, c'est possible, je lui dit avec un grand sourire. On peut visiter l'intérieur, et aller au sommet, enfin pas loin.

Elle semble contente. Puis elle reprend :

— Et après, on revient ici, que je puisse enfin faire plier ton stupide khépesh.

— Très bien. On part dès que tu auras fini de manger.

Vera englouti le reste de son repas à une vitesse extraordinaire.


Une heure plus tard, nous survolons la Grande Pyramide de Khapyphis. C'est le plus grand bâtiment de toute la ville, et même si certains édifices sont plus hauts, la pyramide reste visible à des kilomètres à la ronde.

Peu étonnant, car comme je le fais remarquer à Vera quand elle me pose la question, elle fait quelque chose comme huit kilomètres de côté.

Bien sûr, elle n'a pas du tout la forme d'une des pyramides construites à l'extérieur, car l'espace utile en hauteur manque cruellement à Khapyphis.

— Y a-t-il d'autres pyramides, de forme plus conventionnelle ? me demande Vera.

— Oui, même un certain nombre, mais elles sont beaucoup plus petites. C'est plus des décorations que des monuments ou des bâtiments fonctionnels.

KhapyphisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant