Chapitre 13.4 - Hori

321 47 33
                                    

La première porte que je rencontre se plie sans difficulté à ma volonté. La personne qui m'attendait derrière avec un fusil à pompe, un peu moins. Néanmoins, je finis quand même par savoir où est supposé se trouver ce gros porc de commandant en second.

Pas que ça m'aide beaucoup, ne connaissant pas les lieux, mais c'est déjà ça.


Il est temps de me fondre dans le décor, de changer d'approche. Vera pourrait être utilisée contre moi. Ils n'y ont peut-être pas encore pensé, ou alors ils n'ont pas compris pourquoi je ne me suis pas encore enfui. Pas question donc que je me révèle trop... Je serais certainement même plus rapide dans ma recherche.

Je mets à contribution tous mes instincts de prédateur, fais appel aux multiples mois que nous avons passé à nous entraîner silencieusement avec les autres gardes d'élite. Je disparais.


Le dédale de métal est quasiment aussi vide que le désert au-dehors. Les rares soldats que je croise sans qu'ils me voient semblent attendre quelque chose, mais j'ai l'étrange impression qu'il ne s'agit pas de moi.

Et si c'était une attaque des groupes concurrents qu'ils attendaient ? Pas le temps de m'interroger, dans ce cas.

Je me déplace nettement plus vite, tout à coup. Je trottine dans les couloirs, silencieux comme un félin en pleine traque. C'est presque par hasard que je tombe sur le commandant en second. Presque, parce que c'est écrit « Centre de commandement » sur la porte du bureau.

Le type est assez surpris de me voir. Je le vois hésiter, dans la fraction de seconde avant que mon pied lui arrive en plein plexus solaire. Hésiter entre sortir son arme, sonner l'alarme générale ou se mettre en position de combat. Peut-être aurait-il mieux valu pour lui qu'il tente de se défendre.

Étendu au sol, il ne résiste pas le moins du monde lorsque je le soulève et assène au coin de la table un bon coup du front de la montagne humaine. La table s'en sort très bien.

Je prends alors le second par la gorge, et le tient, à quinze centimètres du sol, jusqu'au moment où il commence à suffoquer. Je le jette alors de toutes mes forces sur la table, qui s'effondre sous l'impact.

Puis, serrant mes deux mains autour de sa gorge, pas assez fort pour l'empêcher complètement de respirer ni de parler, mais assez fort pour sentir sa nuque légèrement craquer, j'approche mon visage du sien.

— Où est-elle ?

Ses deux yeux n'expriment plus que de la terreur. Je serre plus fort :

— J'ai dit : où est-elle ?

Un gargouillis sort de sa bouche. Je relâche légèrement ma prise, assez pour comprendre le mot « sous-sol ».

Sous-sol. Les immenses salopards.

Je lâche le gradé et le tue avec son propre pistolet, d'une balle en pleine tête.

Il y a précisément un escalier qui descend, dans le bureau de commandement. J'espère que c'est le bon. Je barricade la porte avec ce que je trouve, reste immobile quelques secondes à l'affût de tout bruit, puis m'enfonce dans le noir.

Mon khépesh me manque, soudainement, mais l'Ishyk est tout aussi bien capable d'émettre de la lumière et mes yeux s'habituent rapidement à l'obscurité.

Le sous-sol est constitué d'un long couloir bordé de cellules. Aucune source de lumière autre que la mienne. Les portes renforcées sont toutes ouvertes, à l'exception de l'avant dernière sur la gauche.

Derrière, j'entends des sanglots.


Vera.

KhapyphisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant