Le lendemain matin, une fois Vera confiée à un autre garde, je me rend au quartier général, m'attendant à n'y trouver qu'Ounamon et d'autres gardes, voir quelques analystes.
En fait, la série de bureaux faisant office de quartier général est pleine de monde. Militaires, civils, personnes issues de toutes les branches et de tous les départements.
Ounamon, qui se trouve vers une estrade de présentation, me fait signe d'approcher et me présente aux personnes proches de lui comme étant la personne responsable de la surveillance de Vera.
Une façon un peu pompeuse de dire que je suis son geôlier et sa nounou, mais bon...
Une fois que tout le monde est assis, une série de responsables haut placés des différentes hiérarchies se rassemblent devant et un type des forces régulières prend la parole :
— Bonjour à tous. Comme vous savez à peu près pourquoi vous êtes ici, je ne vais pas trop m'attarder et plutôt entrer de suite dans le vif du sujet.
Bah tiens, merci.
Il continue :
— Tout d'abord, un petit résumé sur ce qui a conduit à la situation non ordinaire et au cas d'urgence actuels — car oui, il y a urgence. Un groupe de ce que nous pensions être des archéologues Rastwys a réussi, il y a plusieurs jours, à s'introduire dans un de nos anciens sites de lancement de satellites, et depuis là, presque à la ville elle-même. Il se trouve que, malheureusement, une partie d'entre eux étaient mandatés par des groupuscules qui nous sont encore inconnus. Juste après leur descente dans l'un des tubes, ils ont envoyé un signal de localisation, signal que nous n'avons pas pu intercepter.
Il observe une brève pause, puis reprend :
— Les choses auraient pu en rester là, car oui, comment quiconque aurait pu convaincre un gouvernement d'envoyer des équipes — d'envoyer n'importe qui en fait— en plein désert, pour mener des recherches en se basant sur un signal et des mythes vieux de plusieurs milliers d'années ?
Il soupire :
— Nous ne savons pas comment ils ont fait. Toujours est-il que, pour faire simple, nous avons des représentants armés de plus de trois pays, en plus d'une coalition et d'un groupe terroriste, qui se disputent un territoire d'une cinquantaine de kilomètres carrés au-dessus de nos têtes, et sont prêts à déclencher la troisième guerre mondiale pour accéder à ce qu'il y a en-dessous, c'est-à-dire... Nous.
Un gradé des renseignements poursuit :
— Oui, car bien entendu, ils n'imaginent pas notre existence. Certains ont probablement des soupçons, mais la seule chose dont tous sont certain, c'est que les vestiges d'une ancienne civilisation technologiquement avancée viennent d'être retrouvés et qu'une dizaine de personnes seulement sont en train d'en profiter. Et tous veulent une part du gâteau. Il semblerait que quelques-uns soient très impliqués, car ils ont retrouvé des écrits évoquant les armes fabuleuses que nous posséderions, ce qui, apparemment, les motive pas mal.
Dans la salle, ça commence à s'agiter. Je me pose aussi des questions. La plupart des légendes parlant de Khapyphis datent d'il y a plus de 2000 ans. Et à cette époque, les Khapys n'étaient pas spécialement plus avancés que les Rastwys, militairement parlant.
Donc ces « écrits » doivent être plus récents, dater de périodes où tout était déjà très surveillé... Leur existence implique donc des fuites.
L'autre ne s'est pas arrêté pour autant de parler :
— ... et les autres semblent plutôt avoir de forts penchant pour les découvertes scientifiques. Hum. Tellement forts, en vérité, qu'ils n'ont mis qu'une semaine pour faire débarquer du personnel et à l'installer... sans parler du fait que personne n'a demandé au gouvernement égyptien s'il était d'accord.

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Khapyphis
Ficção CientíficaÉgypte, 2020. Une petite équipe d'archéologues, guidée par l'intuition de Vera Perez - une jeune femme au passé trouble - fait une découverte extraordinaire qui pourrait mener l'humanité toute entière à une nouvelle aube... ou la conduire à sa pert...