Chapitre 15.3 - Hori

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Le calme.

Le silence, presque.

En seulement quelques minutes, le vent s'arrête, le sable retombe à terre, le ciel s'éclaircit.

— C'est pas trop tôt, se réjouit Vera.

— Quelle archéologue intrépide tu fais !

— Toi, tu te tais.

Je me marre.

Je me réjouis du soleil, mais, encore une fois, on ne peut pas dire que ma camarade d'infortune soit équipée pour l'affronter.

Ses habits de prisonnière n'étaient que des loques, et l'uniforme trop grand qu'elle porte n'est pas optimisé pour quoi que ce soit.

Et j'ai peur qu'elle se déshydrate avant de toucher au but.

Un moment plus tard, nous marchons à présent sous un soleil implacable.

— Hori...

— Oui ?

— La prochaine fois que je me réjouis de quelque chose, refrène-moi, d'accord ?

— On va y arriver, je la rassure. Même si je dois te porter tout le long !

J'espère qu'elle me croit, parce que je suis vraiment prêt à le faire.

C'est alors que j'entends...

Un bruit de moteur.

Non.

Ils se sont donné le mot ou c'est juste moi ?

En fait, oui, Hori. Dans une chasse à l'homme, généralement, on va jusqu'au bout.

N'empêche que, nous tomber dessus là, en plein nulle part, fallait le faire. Je la vois, au loin. Une voiture, un petit point noir.

Elle n'arrive pas par le chemin que nous avons emprunté. Mais vu qu'elle vient droit sur nous, ses occupants savaient sûrement où ils nous trouveraient. Et à la vitesse où elle va, nous n'avons aucune chance de pouvoir fuir ou même de trouver une cachette.

Pour la deuxième fois dans la même journée, nous devons être aussi visibles qu'un ours noir sur une banquise.

En quelques minutes, le véhicule est là. C'est une voiture imposante, un genre de tout-terrain large et stable d'apparence. Je me prépare à devoir mettre hors combat tous les soldats à l'intérieur, parce que cet engin pourrait représenter notre porte de salut comme notre porte pour l'enfer, surtout que Vera est quasiment inconsciente.

Mais la voiture ne nous fonce pas dessus, elle nous contourne et vient s'immobiliser droit devant. Et au lieu de cinq ou six gorilles surarmés, il en sort une seule femme.

Je la regarde, incrédule.

Mais mon expression n'est qu'un pâle reflet de celle de Vera, qui s'adresse à l'arrivante quand celle-ci parvient à notre hauteur.

— Lisa ?

— Ra, franchement... Même dans une situation comme celle-là, tu n'es pas fichue de m'appeler « maman » ? Bon, montez, il y a encore un bout de chemin à faire.

KhapyphisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant