Épilogue - Vera

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« Vie ».

Un phénomène très surfait de nos jours...

Il y a encore quelques semaines, je voyais ça sous un tout autre angle :

Naissance = Début.

Mort = Fin.

Point.

L'équation est désormais bien plus complexe. Il n'est plus question de débuts ou de fins. Et le « point » s'est vite vu transformé en points de suspensions, ici. À Khapyphis.

Concrètement, j'ai retrouvé une personne vivante, censée être morte depuis des années. Au détriment d'une autre personne qui était bel et bien vivante. Mais ne l'est plus.

J'ai vu une autre personne mourir sous mes yeux, et revivre dans un corps rocheux immortel. Et je vois tout un peuple parvenir à trouver une meilleure qualité de vie que sur Terre, moi y compris. Alors qu'un autre est condamné, d'une manière ou d'une autre.

Toutefois, que puis-je bien faire contre ce triste constat ?

Nous autres Rastwys nous évertuons à rester focalisés sur le passé. En tant qu'archéologue, j'en sais quelque chose ! Puisque nous sommes contraints de subir le présent et le futur, nous tâchons de ne pas reproduire nos erreurs passées. Au final, nous apprenons les guerres, les catastrophes naturelles et toutes autres formes de drames.

Or, est-ce que nous les évitons pour autant ?

La réponse est d'un pathétique...

Ce que je vois, c'est que l'humain se nourrit du passé pour accroître son sentiment de sécurité. Les Rastwys l'obtiennent par le biais de l'argent majoritairement, pour ainsi accéder à toujours plus de pouvoir. Les Khapys quant à eux, survolent le passé, et finissent par obtenir la sécurité par la force du travail d'équipe et l'utilisation à bon escient de l'intelligence humaine.

Là réside toute la différence !

Depuis notre décollage, il a bien fallu que je m'occupe l'esprit. J'avais déjà vécu ça pour savoir détecter le malaise des gens face à la mort.

Lorsque j'avais perdu mon père à l'âge de quatorze ans, ma mère fut mon principal soutien. L'ironie du contexte de mes retrouvailles avec ce dernier, était criante ! Pleurer la disparition de ma mère et l'abandon de notre planète dans ses bras, n'était pas tout à fait dans mes plans de départ, lorsque je m'étais lancée à corps perdu dans cette aventure...

J'avais cependant la chance d'être formidablement bien entourée ici. Entre mon père, son frère Miguel, Laure, Will, Hori et aussi surprenant que ça puisse paraître, Kémès, je n'avais pas le droit de céder à la déprime. Mais comme je n'ai jamais été du genre à me reposer sur les autres, j'ai fait ce que j'ai toujours fait pour soulager mon esprit tortueux : des recherches.

J'avais besoin d'un nouvel objectif. De nouveaux projets.

Ce qui m'a amené à apprendre la langue et l'écriture Khapy aussi rapidement que j'ai dévoré l'intégralité de leurs archives historiques.

C'est comme ça que j'ai appris que pendant la première guerre mondiale, les Khapys, eux, venaient de trouver la formule capable d'améliorer leur système de défense, avec le renforcement du champ répulseur. Et pendant que nous nous entre-tuions durant la seconde guerre mondiale, les Khapys réfléchissaient à un moyen de quitter la terre de façon définitive.

Outre les conflits entre Rastwys, ils avaient abandonné la recherche de solutions écologiques pour la survie de la planète à long terme. Puisque tout dépendait principalement du comportement Rastwy, il fallait qu'ils se rendent à l'évidence.

KhapyphisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant