Je n'attends pas longtemps, en fait. Quelques minutes, tout au plus. Trois gusses entrent, semblant légèrement surpris de me voir sans rien sur la tête.
Désolé, les gars, vos collègues sont incompétents.
Deux d'entre eux s'approchent de moi. Pendant que le dernier me tient en joue avec un pistolet mitrailleur, ils me soulèvent du sol et me traînent en avant, un de chaque côté.
Encore une enfilade de couloirs... Je suis quand même étonné par la quantité de salles. Je n'ai pas vu la construction depuis l'extérieur, mais ça me semble bizarrement de moins en moins temporaire.
Marrant que, vu le soin qu'ils ont mis à installer tout ça, ils n'aient juste aucune idée de ce qu'ils cherchent réellement. Et aucune idée de ce qu'ils vont trouver.
Nous arrivons dans une pièce de taille importante, à l'aspect médical, pleine de monde. Des médecins, des militaires... Beaucoup de matériel, aussi. Des scanners corporels, des appareils de chirurgie, des boîtes stérilisées pleines de seringues...
Il ne s'est pas écoulé cinq secondes avant qu'un pistolet à injection ne se pose contre ma nuque. Je sens le métal froid, le léger déclic et le sifflement de l'extrémité taillée en pointe... Qui se casse net, arrêtée par mon Ishyk et son champ répulseur personnel.
D'un seul mouvement, je brise la chaîne renforcée reliant mes menottes, projette un des soldats qui m'escortaient contre le mur le plus proche, balaye l'autre et arrache d'un coup sec l'injecteur des mains qui le tenaient avant de m'immobiliser.
Un sourire ironique s'inscrit sur mon visage, tandis que je casse lentement en deux le petit objet métallique. Chaque personne possédant une arme a dégainé et est en train de me tenir en joue. J'ai probablement même de la chance que Monsieur Pistolet-mitrailleur n'ai pas vidé son chargeur sur moi... Il devait craindre de toucher les autres.
Pendant quelques secondes, nous restons tous figés, paralysés par la tension.
Tous ces joyeux drilles doivent avoir des ordres leur ordonnant de ne pas trop m'amocher si possible. Apparemment, ils ignorent la limite exacte à partir de laquelle je suis considéré comme trop dangereux pour être laissé en vie.
Heureusement, cet instant de malaise assez extrême prend fin avec l'arrivée dans la pièce d'une femme qui semble assez gradée pour être la commandante de la base. Elle tient à la main un pistolet semi-automatique énorme, le genre qu'on entend à des kilomètres quand il fait feu et amène avec elle une aura glacée qui semble faire plus d'effet à ses propres subordonnés qu'à moi-même.
— Est-ce que quelqu'un pourrait m'expliquer ce qui se passe ici ? demande-t-elle d'une voix posée.
Voyant que personne ne lui répond, elle s'adresse directement à la personne qui a tenté de m'anesthésier.
— Sergent Latsky ?
— Commandant ! Hem... Le prisonnier a refusé l'anesthésie.
La commandante observe avec un intérêt poli les deux soldats toujours au sol et mes menottes désormais inutiles, puis elle s'approche de moi.
Arrivée à moins d'un mètre, sans prévenir, elle me balance un direct dans l'estomac.
Bien sûr, même sans l'Ishyk, j'ai quand même subi un entraînement assez rigoureux et suis habitué aux combats rapprochés et à recevoir des coups, mais je fais tout de même mine de me plier en deux et de tomber à genoux.
— Qu'est-ce qu'il veut, le prisonnier ?
Elle a probablement senti qu'elle ne m'avait pas gravement atteint, mais elle ne dit rien.

VOUS LISEZ
Khapyphis
Science FictionÉgypte, 2020. Une petite équipe d'archéologues, guidée par l'intuition de Vera Perez - une jeune femme au passé trouble - fait une découverte extraordinaire qui pourrait mener l'humanité toute entière à une nouvelle aube... ou la conduire à sa pert...