Chapitre 18.2 - Hori

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Comparer un Shawaxy à un chasseur Haw, ça équivaut à comparer une voiture à un avion de chasse. La ressemblance n'est pas vraiment frappante. Bon, on a seulement testé nos chasseurs, ils n'ont jamais été mis en situation de combat. Mais c'est beau à voir.

Le Haw utilise, comme les Shawaxy, un moteur solaire répulsif. Mais il va un peu plus vite. Et il ignorera totalement les Rastwys.

C'est sur ce genre d'appareil que Kémès a été entraînée.

— Pas mal, hein ?

— J'avoue.

Le Haw est long, fuselé. Couleur sable, avec de fines crevasses parcourues de lumière rouge. Les flancs sont entièrement lisses, mais des ailerons de stabilisation peuvent se déployer si nécessaire. Le cockpit ne se distingue pas du reste de l'appareil, vu de l'extérieur, mais l'intérieur offre une vue panoramique au pilote et à son co-pilote. Les passagers, jusqu'à huit personnes, sont placés dans une longue soute, d'où ils peuvent être largués au besoin.

— Avec ce bébé, on va aller récupérer ta chérie en moins de temps qu'il n'en faudra aux Rastwys pour dire « Khapyphi-quoi ».

Vera. Qu'est-ce qui t'as pris ?


— ...demande ouverture des portes internes et externes.

— Bien reçu Saa Un. Les portes seront ouvertes d'ici quinze secondes.

— Merci, Contrôle. Comment se présente l'extérieur ?

— Plutôt mal, à vrai dire. Pas mal d'appareils dans une zone de cent kilomètres carrés. Rien directement au-dehors du Répulseur.

— Reçu, Contrôle. Prête au décollage. Départ dans 5...

Je vois les portes ouvertes, au plafond. La rampe de lancement nous a penché à quarante-cinq degrés en arrière. Le Haw n'a absolument pas besoin d'une rampe, ou même de décoller sur lancée, mais cela nous fera gagner du temps.

Kémès bouge ses deux mains simultanément, et le chasseur s'élance en avant. Je suis écrasé dans mon siège. Pas une blague, la puissance maximale, sur ce truc.

Le ciel se précipite à notre rencontre, et une seconde plus tard, Kémès rétablit.

— Contrôle, je suis dehors.

— Bien reçu, Saa Un. Vous avez deux heures.

Deux heures.

— On sera à Paris, dans deux heures ?

Kémès me regarde.

— Mon cher Hori, tu t'inquiètes trop. On sera à Paris dans quelques minutes. Si tout se passe bien. Maintenant, sois gentil, et laisse faire les experts.

Le Haw est conçu pour pouvoir atteindre une vitesse extrêmement élevée et faire des manœuvres, aériennes ou spatiales, très pointues, tout en protégeant le plus possible ses occupants des effets gravitationnels.

C'est à Mach 3 que nous franchissons le champ répulseur, sans que le changement de vitesse ne se fasse trop sentir.


Avant Vera, je n'étais jamais sorti de Khapyphis. J'avais vu le monde à travers des images satellites, principalement.

Être assis, là, à plus de dix mille mètres, dans un appareil volant à Mach 7, c'est génial, en fait.

Et vu son petit sourire en coin, Kémès sait très bien ce que je suis en train de penser.

— Fiche-toi de moi, mais t'as pas dû sortir beaucoup non plus.

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