Chapitre 20.1 - Hori

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Quelle surprise ! On dirait que notre plan si longtemps mûri ne va pas porter ses fruits, finalement. À noter, la prochaine fois, consacrer plus de cinq secondes de réflexion aux plans B et C, parce qu'on en aurait besoin, là.

C'est Kémès qui va aimer.

Kémès, d'ailleurs, approche doucement, le Haw au-dessus de nos têtes, en manoeuvrant entre les bâtiments environnants. Dès qu'elle est assez près de nous pour pouvoir nous protéger, je relâche mon otage en la remerciant et en lui conseillant d'aller se mettre à l'abri.

— Vera ? Si on devait localiser Laure, la façon la plus simple de le faire serait donc de l'appeler, mais à ton avis, y a-t-il une seule chance pour nous de mettre très rapidement la main sur un holophone ?

Elle réfléchit deux secondes, semblant nous imaginer entrer dans une des maisons de la rue et voler un holophone, puis elle hoche la tête négativement.

— Donc, elle est entre ici et l'aéroport, et on va la chercher... Une idée de l'endroit le plus probable ?

— Avec le trafic normal, sans compter le bouclage de l'aéroport et les bouchons qui ont dû suivre, elle est probablement sur le périphérique.

Le périphérique de Paris. Trente-cinq kilomètres d'autoroute, plus d'un million de véhicules par jour.

Nous cherchons une seule personne, probablement coincée dans la circulation.

Et les minutes s'écoulent.

— Okay. En route, alors !

Nous montons dans le Haw, Vera me précédant.

Pauvre Vera. Elle a une image très négative de moi, en fin de compte. Moi qui suis venu ici, pour la ramener par crainte des représailles dont elle pourrait faire la cible après coup, sachant très bien ce qu'elle venait faire à Paris - et devant forcer Kémès à suivre pour cette partie-là... Elle a pensé que je venais pour la forcer à revenir, pour l'empêcher de divulguer nos secrets... Elle a même tenté de me convaincre d'aller chercher Laure !

— Bon... Le périph, hein ? J'espère que vous savez ce que vous cherchez, fait Kémès.

— J'aimerais bien, oui. Est-ce que Laure a une voiture ?

— Une voiture ? A Paris ? Jamais entendu parler, répond Vera, qui est assise derrière moi.

— Et le périphérique, elle y va à pied ?

— En taxi, j'imagine.

— Ah. Bon, Vera, c'est quoi le chemin optimal passant par le périphérique reliant l'hôpital à l'aéroport ? On aura pas le temps de scanner l'entier de la surface...

— Scanner ? je fais en coupant Kémès. Qu'est-ce que tu veux scanner ?

— Le nombre d'occupants par voiture. Il suffirait de ne garder que celles où il y a deux personnes.

— Je ne pense pas que le scanner sache faire la différence entre un taxi et un pas-taxi, donc ça laissera toujours un sacré paquet de voitures.

— Si tu as mieux, je t'écoute.

— On doit être au-dessus de l'endroit le plus probable ! s'exclame Vera.

— Quatre kilomètres de véhicules agglutinés, ça fait effectivement un sacré paquet, marmonne Kémès en inclinant le Haw pour l'amener au-dessus de l'autoroute.

Sur l'écran frontal, le scanner recouvre de rouge au fur et à mesure les véhicules ne correspondant pas à ses critères de recherche.

— Prions Thot qu'en voyant le Haw elle décide de sortir de la voiture, je fais.

KhapyphisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant