Chapitre 15.1 - Hori

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J'ai foiré quand j'ai tiré un coup de feu dans un ensemble de bâtiment qui grouillait probablement encore d'hommes armés et dans lequel j'avais fait bien attention de ne pas faire un bruit.

En l'occurrence, j'ai réussi à, tant bien que mal, rattraper mon coup.

C'est-à-dire que, Vera et moi, sommes dehors, comme prévu.

Par contre, j'ai également foiré en rentrant directement dans la seconde partie de la base. Sans faire le tour des installations. Sans prendre conscience de mon environnement. Je n'avais qu'un but : récupérer Vera.

La base est un peu plus grande que ce que j'avais imaginé quand j'y suis entré pour la première fois.

Il y a cet énorme bunker trois niveaux, avec ses murs pas si solides que ça, cet assemblage de constructions en métal, certaines recouvertes de camouflage couleur sable, là où étaient stationnés les véhicules.

Et cette saleté de clôture qui en fait tout le tour.


Tout ça me semble de moins en moins temporaire. Je me demande sérieusement ce que pense le gouvernement égyptien de la présence de militaires d'autres pays et de mercenaires divers sur son territoire, construisant des bases dans son désert.

Mais ils ne le savent pas, Hori. C'est ça, le truc.

Et pour l'instant, j'ai d'autres problèmes que la surveillance interne du pays.

Comme, par exemple, être obligé de conduire une voiture Rastwy. Ce n'est pas l'enfer, et disons que ce n'est pas si dur, mais j'ai de la chance de me trouver dans un endroit où j'ai de la place pour rouler.

Par contre, les types qui montent la garde autour de l'entrée vont probablement se rendre compte que quelque chose ne va pas... Non ?

Bon, je vais les stresser un peu, en espérant qu'ils n'observent pas Vera de trop près.


L'entrée est composée d'un simple endroit où la clôture, haute d'environ deux mètres cinquante, s'interrompt sur une largeur de quatre mètres — de quoi laisser passer des gros véhicules de transport. De chaque côté de l'ouverture, un soldat.

Malgré ma conduite approximative, je parviens à arrêter la voiture juste devant l'entrée et m'adresse aux deux types qui ont commencé à se rapprocher :

— Hé ! On nous a demandé de faire une sortie.

L'un des deux me répond un truc que je n'aurais jamais imaginé, même dans mes rêves les plus stupides :

— Une sortie... Dehors ?

Nan. Une sortie dedans, débile. Mais je fais comme si je n'avais rien entendu :

— Ouais, la fille et le gars se sont barrés. Je crois qu'on a coincé la fille vers le stock, mais apparemment l'autre est passé par-dessus l'enceinte et faut qu'on le retrouve.

— Il est passé par-dessus ?

— Ouais. Vous savez bien ce qu'il a fait à la commandante, hein ? Bah là, il est monté sur le toit, il a pris son élan et il est passé.

— Bordel...

— Ouais. Bon, s'il court aussi vite qu'il saute loin, on le rattrapera difficilement. On peut passer ?

— Sûr. Mais vous allez vraiment à deux contre lui ?

Je pointe du doigt le fusil d'assaut posé sur la banquette arrière.

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