Chapitre 27.

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-Alors comme ça, si Samira fumait, tu la quitterais immédiatement, mais moi, c'est pas pareil ?

Le jeune homme se fige en entendant la voix du garçon. Il est venu au parc pour se vider l'esprit, mais pensait sincèrement qu'Ethan ne serait pas là. Et pourtant... ce dernier est assis sur le bitume, expirant à intervalles réguliers la fumée de sa cigarette.

-Qu'est-ce que tu fous ici ?

Il voit le garçon hausser les épaules.

-Je te rappelle qu'à la base, ce parc, c'est mon jardin secret, pas le tien.

Luke souffle bruyamment avant de le rejoindre.

-Tu ne viens quand même pas toutes les nuits, si ?

-Pas toutes les nuits. Mais c'est rare que je ne vienne pas. Et toi, pourquoi tu es là ?

Pour toute réponse, il hausse les épaules à son tour.

-J'avais besoin de réfléchir. Tu t'es trouvé une amie, à ce que je vois.

-Tu t'es trouvé une copine, à ce que je vois.

-J'ai pas de compte à te rendre. On ne sort pas ensemble, tu me l'as même confirmé.

Ethan rit légèrement.

-Je trouve que tu t'emballes bien vite. J'ai simplement fait un constat.

Le jeune homme se pince les lèvres, agacé, avant de se relever.

-Tu me casses les couilles.

Puis il commence à partir. Il a fait six kilomètres à vélo en pleine nuit dans l'espoir de réfléchir et de calmer sa nervosité, et en un clin d'œil, le garçon parvient à l'énerver encore plus. Peut-être que Maxence a raison, finalement. Peut-être qu'il va rechuter, à cause de...

-Reviens, putain. Ne me force pas à lancer une chanson pour te retenir.

Il s'arrête. Se retourne. Croise les bras.

-Pourquoi tu veux que je reste ?

Il voit le garçon hausser à nouveau les épaules. Et écraser le mégot de sa cigarette contre le bitume.

-Parce que j'aime bien passer mes nuits ici, avec toi. J'aime bien le visage que tu me montres quand on est seuls.

-Je croyais que tu me détestais.

-C'est le cas. Je te déteste, je te hais. Mais j'aime bien quand tu es avec moi. Ça n'a rien à voir.

-C'est surtout complètement illogique.

-Ça tombe bien, c'est pas mon truc, la logique. C'est sans doute pour cette raison que je foirais tous mes contrôles de Maths. Bon, maintenant viens t'asseoir, tu me stresses à rester planté là comme un con.

-Tu ne me vois même pas.

-Mais je te devine.

Luke ouvre la bouche avant de la refermer, interdit. Ce garçon ne peut pas être réel. Ce doit simplement être une hallucination façonnée de toutes pièces par son esprit. Personne ne peut être aussi... particulier.

Et allez, encore un nouveau vers de ce poème, de moins en moins compréhensible.

Il s'avance, et s'assied. Peut-être un peu trop près du garçon. Il ferme les yeux, inspire, expire, se passe une main dans les cheveux, ouvre les yeux. Et tourne la tête vers Ethan.

-Cette fois, je vais te poser une question sensée.

L'autre soupire, sans daigner lui jeter le moindre regard. Mais son silence fait comprendre au jeune homme qu'il lui donne l'autorisation.

L'Ouragan d'Étoiles Où les histoires vivent. Découvrez maintenant