-Luke...
Un énième coup de reins répond à ce murmure qui se perd dans le silence de la chambre. Leur but est de rester le plus discrets possible, pour ne pas réveiller les parents de sa partenaire, Héloïse. Leurs corps transpirants s'entrechoquent, leurs souffles se mélangent et le lit grince légèrement. Quand ils atteignent tous les deux l'orgasme, il se retire doucement et se laisse tomber à côté d'elle, haletant. La jeune fille sourit, se penche vers lui ; mais juste au moment où leurs lèvres s'effleurent, il tourne la tête.
-Arrête d'essayer de m'embrasser. Tu m'as sucé il y a dix minutes, c'est dégueulasse.
Héloïse soupire bruyamment, mais avant qu'elle ne puisse répliquer, le portable de Luke se met à vibrer. Il le prend, lit le message de son meilleur ami :
« Bordel, mec, dépêche-toi, mes parents vont pas tarder à rentrer. S'ils te voient pas avec moi, ils vont paniquer. »
Et répond un simple « j'arrive » avant de lancer un sourire d'excuse à sa partenaire.
-Je dois y aller, bonne nuit.
-Ouais, ouais, comme d'habitude. Peut-on espérer qu'un jour, ne serait-ce qu'une fois, tu restes plus que le temps de baiser ?
Il exécute une grimace comique en secouant la tête.
-Nope, désolé.
Il s'extirpe du lit, jette le préservatif usagé, s'habille en vitesse, met ses chaussures, prend son portable et sort par la fenêtre, qui donne directement sur le jardin.
-À lundi.
-À lundi, soupire la jeune fille.
Luke passe par dessus le portail et court jusqu'à la maison de Thomas, qui se situe à six cents mètres de là. Il a profité que les parents de son confident soient absents pour aller « s'amuser » avec Héloïse, une terminale ES qui lui lançait des regards insistants depuis deux semaines.
Il aperçoit son meilleur ami qui lui fait signe de se dépêcher, et y répond par un beau doigt d'honneur. Il passe par la porte de derrière, grimpe deux à deux les marches et entre dans la chambre à l'instant précis où Alice et Quentin pénètrent dans la demeure.
Une légère douleur lui traverse le crâne ; il se retourne vers Thomas, l'auteur de la pichenette, et grogne :
-Hé, je me suis pas fait griller, sois content !
-C'est pas passé loin, crevard. Elle était bonne, au moins ?
-Ça va.
Thomas hausse un sourcil interrogateur.
-Tu ne sais dire que ça. On dirait que pour toi, c'est agréable mais sans plus.
-Baaah... non, non, c'est bien mais je sais pas... j'ai l'impression qu'il manque quelque chose.
À ces mots, son meilleur ami s'approche de lui d'un air moqueur.
-L'amour...
-Oh, va te faire foutre ! S'écrie Luke en le repoussant, hilare.
Les deux jeunes hommes passent deux bonnes minutes à se battre en riant avant de se calmer et de se déshabiller. Une fois en caleçon, ils s'affalent sur le lit, épuisés de cette longue semaine de cours. Thomas pose sa tête sur la poitrine de son meilleur ami ; ils regardent le plafond parsemé de petits dessins et mots plus idiots et insensés les uns que les autres, datant de l'époque où un lit en hauteur se trouvait à la place de celui-ci. Alice les avait d'ailleurs attrapés comme il faut...
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L'Ouragan d'Étoiles
RomansaDeux histoires d'amour, en parallèle. Deux garçons qui s'opposent, deux filles qui se complètent. Un livre, un sourire. Une valse de sentiments qui les entraîne dans les abîmes de leurs âmes. Une vague de chansons qui les emporte dans les astres de...