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Lui

15:20.

Si un jour, j'avais su que ma vie deviendrait aussi misérable, en à peine quelques heures, j'aurais préféré tout arrêter avant.

Il était mort. Mon meilleur ami d'enfance était mort. Cet appel de la police pour dire qu'ils avaient retrouvé le corps de Jacques Webster inactif dans sa voiture, qui avait foncée dans un grillage en métal, avait chamboulé ma journée qui s'annonçait plutôt bien.

La veille j'avais passé un anniversaire de rêve, puis le lendemain j'apprenais que mon meilleur ami s'était suicidé.

Je ne pensais pas qu'il le ferait. Je pensais connaître ses motivations à se suicider. Et je me sentais coupable parce que je l'avais abandonné d'une façon si brusque, alors qu'il avait besoin de moi, qu'il s'est dit que ça ne servirait plus à rien.

Je ne savais pas si j'arriverais à m'en remettre, je ne savais pas si j'aurais la foi d'aller à son enterrement. J'étais beaucoup trop anéanti pour avoir la force d'y aller.

Je culpabilisais, c'était ma faute. Tout était de ma faute. Et maintenant je devrais annoncer à sa sœur que son frère était mort.

Comment pourrais je annoncer ça à une enfant?

Maintenant j'avais gâché la vie d'une enfant, j'avais nuit à mon propre meilleur ami, alors qu'il avait besoin de moi. J'avais pensé à moi plutôt qu'aux autres et voilà ce qu'il s'était passé, j'avais perdu pour de bon un gars qui aurait donné un rein pour moi.

Je me détestais. Je me détestais tellement.

Je ne voulais parler à personne, j'avais ignoré tous les appels que j'avais reçu, y compris les nombreux appels de ma propre petite amie.

Je n'avais pas la force de parler à qui que ce soit. J'avais pensé que rejoindre Jacques serait une solution, mais je m'étais raisonné, ça ne changerait rien au fait qu'il était mort.

La vérité ne faisait que se répéter dans ma tête : il ne pouvait pas payer les frais d'hospitalisation de sa mère, il devait trouver une solution pour que son père récupère l'argent que sa mère lui devait sinon ils seraient à la rue, j'avais fait l'égoïste en lui disant que je partais en France, il avait pris ça comme une sorte d'abandon de ma part, n'avait pas supporté le poids des problèmes qu'il avait et avait décidé de tout arrêter au plus vite.

Et maintenant il restait sa petite sœur et sa mère. Ce qui était sûr c'est que j'allais tout faire pour que Maya vive dans une famille où elle serait heureuse, loin de sa détraquée de mère, et que j'allais donner le minimum à la mère de Jacques pour qu'elle puisse au moins se soigner, le reste ce n'était pas mon problème. Elle était en parti responsable de la mort de son fils, et puis je ne voyais pas pourquoi je lui donnerais ma pitié dont elle profiterait tôt ou tard.

Nous étions donc venu pour la dernière fois dans cette hôpital, pour ma visite habituelle, pour payer la deuxième phase d'induction, et pour donner le verdict au docteur Rys.

Apparemment en France on payait une fois pour tout le traitement.

La mort de Jacques et le départ de Sean m'avait poussé à prendre une décision définitive, une décision qui serait mieux pour moi, mieux pour tout le monde.

Je me remettais difficilement de tous les médicaments que j'avais avalé. Le docteur Rys entra dans la pièce.

-Rebonjour Justin, dit il. Je pense que vous savez quel sera mon verdict suite aux examens.

(1) STRONGER THAN || J.B.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant