Quand les loups se mangent entre eux

Chapitre 59 (Partie 2)

Joshua se réveilla en sursaut, une douleur lancinante lui remuant les tripes.

Il était dans sa chambre et rien ne paraissait sortir de l'ordinaire.

Pourtant une peur terrible le saisit.

Il quitta son lit et courut rejoindre Cassandre.

La porte était ouverte.

Il entra.

Cassandre dormait toujours.

Artie eut un petit aboiement bref : "Que signifie cette intrusion milord ! Votre comportement est inqualifiable !"

Ce boucan eut pour effet de réveiller la jeune femme qui se redressa en soupirant.

Joshua se laissa tomber sur le matelas. Il leva les yeux au ciel et le remercia en silence que tout aille bien.

– Quelque chose ne va pas ? Demanda son épouse.

Il ne lui répondit pas, il se contenta de l'attirer à lui et de la serrer sur son cœur qui battait la chamade.

Puis il s'écarta légèrement, enfouit ses mains dans ses cheveux et les tira doucement pour qu'elle rejette sa tête en arrière. Il la regarda droit dans les yeux, ses lèvres si proches des siennes qu'elle sentait son souffle erratique sur elles.

– J'ai cru qu'elle s'en était à nouveau prise à vous. Pardonnez-moi de vous avoir réveillé.

Il déposa un rapide baiser sur son front et se leva en s'appuyant sur la colonne du lit. Il retira la main comme si elle avait été brûlée, c'était toujours le même lit qu'il y a deux siècles pensa-t-il avec horreur.

– Il s'est passé quelque chose. C'était un constat, pas une question.

Cassandre sortit de sous les draps, lui prit le bras et le raccompagna dans sa chambre sans tenir compte de ses protestations.

– Racontez-moi, lui demanda-elle.

– Je n'en ai pas envie.

– Quel dommage que je ne vous laisse pas le choix !

– Tyran en jupon !

– Pour l'instant, je suis en chemise de nuit.

Il se rendit alors seulement compte que lui-même était torse nu. En entrant dans sa chambre, il saisit un vêtement qu'il avait jeté en boule au sol et prit bien garde de ne pas lui tourner le dos. Il ne manquerait plus qu'elle le prenne en pitié en voyant ses cicatrices.

– Vous avez peur de heurter ma sensibilité, à moins que vous ne soyez pudique ? Le questionna-t-elle en souriant.

– N'en rajoutez pas où je vous recolle dans votre lit séance tenante.

Elle rit, imperméable à la menace, en faisant le tour de la pièce des yeux. Cependant, elle ne put s'empêcher de rougir devant le spectacle du gigantesque baldaquin défait.

– Alors racontez moi, demanda-t-elle pour masquer son embarras.

– J'ai fait un rêve abominable...

Il lui raconta tout ce dont il se souvenait, ce qui lui fit du bien, il en était presque surpris.

– Il y avait beaucoup de sang ?

– Tellement.

– La pauvre femme a dû faire une hémorragie lors de la délivrance.

Joshua la regarda avec des yeux ronds.

– Il faut éjecter le placenta après que l'enfant soit sorti et parfois, il faut de l'aide.

– Oh oui ! Comme pour les juments !