I'm Just... [GOT7]

•Sixteen•

La mère et le père du noiraud étaient maintenant sur le canapé, dans le salon. Ils étaient là suite à la demande de Madame Kim, qui avait appelé son mari dès qu'elle avait quitté la chambre de Yugyeom.

Elle avait peur.

Elle savait que son fils aimait les garçons, elle l'avait entendu de ses propres oreilles. Ce n'était pas qu'une rumeur, son fils l'avait dit lui-même.

Elle n'avait pas peur pour elle, pour sa réputation. Elle avait peur pour son fils. Elle savait que les gens pouvaient être méchant, la preuve, elle l'était aussi avec son propre enfant pour une raison ridicule. Elle ne voulait pas qu'il vive sous les jugements et les regards des autres, la plupart du temps malveillants.

-Chéri, j'ai entendu quelque chose aujourd'hui. Commença-t'elle en jouant avec ses mains, étant plus que stressée.

-Sur qui ? De quoi ?

-Sur Yugyeom.

Le père se figea un instant avant de regarder sa femme dans les yeux. Il ne savait pas pourquoi elle s'intéressait soudainement à lui. Elle avait toujours été odieuse avec lui depuis qu'il avait changé physiquement. Normalement, elle s'en fichait royalement de savoir ce qui se passait dans sa vie, mais il savait que cette fois il y avait quelque chose de grave. Elle semblait troublée et distraite.

-Je l'ai entendu faire un boucan pas possible tout à l'heure quand je suis rentrée à la maison alors je suis montée pour voir ce qu'il faisait et j'ai vu qu'il avait décroché toutes les photos qui étaient sur son mur. Reprit-elle en soufflant. J'allais lui crier dessus quand il a commencé à parler tout seul. Il criait sur la photo d'un certain Kyungsoo et il le disait responsable de tout ça.

-"Ça" ? Que-ce que ça veut dire ?

-Il l'a tenu responsable de son état. Il a dit que c'était de sa faute si il était gros et que si il avait changé. Il a aussi dit qu'il le détestait.

-Ils devaient sûrement être amis alors, déclara le père en passant ses mains dans ses cheveux. Mais ils ont du se disputer ou quelque chose dans le genre. Par contre, je comprends pas pourquoi ce serait de sa faute si Yugyeom est comme il est aujourd'hui.

-Ils n'étaient pas amis.

-Quoi ?

-Ils n'étaient pas amis, reprit la mère de famille avant de fondre en larmes. Yugyeom était amoureux de lui. Il était amoureux de ce Kyungsoo. Je sais pas pourquoi ce serait de sa faute non plus mais il doit bien y avoir une raison. De plus, Yugyeom nous a caché qu'il aimait quelqu'un.

Le père de famille consolait sa femme en l'enlaçant et en lui caressant le dos. Il ne savait pas quoi dire. Son fils aimait les garçons. Il ne pouvait rien y faire, il savait que ce n'était pas une maladie et que ce n'était pas grave, mais il était quand même perdu et il se sentait quand même impuissant.

-Il faudrait peut-être qu'on lui en parle, dit-il finalement après avoir réfléchit.

-Qu'on lui parle de quoi ?

-De ce qu'on sait. Qu'on est au courant pour ce fameux Kyungsoo et qu'on est au courant qu'il aime les garçons.

-Il va penser qu'on va encore l'insulter.

Le père sentit les larmes lui venir aux yeux. Il se rendait maintenant compte d'à quel point il avait été vraiment méchant avec son fils. D'à quel point lui et sa femme avaient pu être horrible avec lui. Parce que, maintenant qu'il y réfléchissait, à chaque fois qu'un des deux adultes le voyait ou rentrait dans sa chambre, il lui faisait une remarque ou alors il l'insultait. Le noiraud avait vraiment peur de ses propres géniteurs, ce qui était grave.

-On a été méchant, Youngsun. Déclara la femme en reniflant. Pendant deux ans, on l'a violenté avec des mots et même parfois des gestes. La dernière fois, un ami à lui est venu à la maison. Ils étaient en train de manger des ramens parce qu'il était treize heures et quand j'ai vu la nourriture, j'ai fait une remarque à Yugyeom. Une remarque vraiment méchante et blessante. Il a du se sentir humilié devant son ami que je n'avais pas vu au départ parce qu'il est tout de suite parti dans sa chambre. Son ami m'a dit de prendre soin de lui puis il est remonté avant de redescendre et de partir. Ce gosse m'a même salué alors que je ne lui avait pas semblé sympathique du tout. Ria amèrement celle-ci en se souvenant très bien de cette journée. Comme une imbecile, je suis partie prendre tous les gâteaux que j'ai pu trouver dans la cuisine et je suis partie dans la chambre de Yugyeom. J'ai ouvert la porte et je lui est tout balancé dessus. Le pauvre n'avait même pas comprit au départ ce qui se passait. Ensuite, j'ai du l'insulter, comme à mon habitude, avant de repartir. On est resté chacun de notre côté environ deux ou trois heures puis il est descendu ranger les paquets de biscuits dans la cuisine. Il n'y avait pas touché mais j'ai quand même réussi à l'insulter. Après ça je lui est mit une claque alors qu'il ne l'avait pas mérité, il n'avait absolument rien fait...

Les deux adultes étaient en larmes. Ils avaient été odieux et, malheureusement, il ne s'en rendaient compte que maintenant.

-On devrait aller s'excuser, proposa Youngsun en se levant. Même si ça n'effacera probablement pas tout ce qu'on a fait, ce serait déjà ça. Il mérite beaucoup plus que des excuses mais c'est tout ce qu'on peux faire pour le moment.

Hyuntae, son épouse, acquiesça puis se leva à son tour. Ils montèrent les escaliers puis toquèrent doucement contre la porte de la chambre de Yugyeom avant de l'ouvrir. Ce qu'ils virent les attrista encore plus.

Yugyeom était endormi dans son lit, la photo de Kyungsoo qu'il avait arraché du mur une dizaine de minutes plus tôt dans les mains. Sur ses joues on pouvait très bien distinguer les marques de larmes, signe qu'il avait pleuré.

Ils virent aussi les nombreux paquets de chips et de gâteaux par terre. Ils les ramassèrent sans faire de bruit avant de quitter la chambre. Ils n'avaient pas réveillé Yugyeom et ils en étaient content. Le pauvre adolescent avait besoin de repos, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure.

Ils jetèrent les papiers et les boîtes de nourriture à la poubelle avant de se mettre d'accord sur une façon de dire à leur fils qu'ils étaient au courant. Peut-être pas de tout, mais de beaucoup de choses. Ils vaquèrent ensuite à leurs occupations, pensant par contre à la même chose.

Leur fils.