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Océane se leva de bonne heure ; pas question d’être en retard le premier jour de formation ! Elle parcourut du regard son emploi du temps :

Lundi : politique et combat
Mardi : résolution de problèmes et créativité
Mercredi : culture et jardinage
Jeudi : élégance et guérison
Vendredi : voyance et magie

L'adolescente commençait donc sa journée avec le cours de politique… Elle s’habilla de la façon la plus simple possible : jean, T-shirt, pull et baskets et partit prendre son petit-déjeuner.

Océane aperçut sa sœur au loin, mais ne souhaita pas la déranger. Elle s’assit à la seule place disponible, en face de l’un des membres du Conseil (le plus jeune). Cela signifiait-il qu’il suivait également une formation ? Si c’était le cas, elle se demandait bien la discipline qu’il étudiait.

La jeune fille jeta un coup d’œil à sa montre : il était temps qu’elle finisse de se préparer.

La dixième prétendante arriva la dernière, même si elle n’était pas en retard. Jules était déjà là. Il la pria de prendre place en silence. Tout le monde la fixa avec ce qui lui sembla un brin d’hostilité. L'adolescente apprit avec soulagement que ce n’était pas lui qui dispensait ce cours habituellement.

L’heure qui suivit fut aussi ennuyante que prévu : le but était de leur faire comprendre que ce n’était pas la reine qui tirait les ficelles du royaume, mais le Conseil. Jules leur enseigna certains principes comme le bien du plus grand nombre, même au prix du sacrifice d’une partie d’entre eux. Que, parfois, il était nécessaire de prendre des mesures impopulaires pour ne pas laisser envenimer une situation. Et enfin, que le pouvoir ne devait pas être une fin en soi, mais un moyen de parvenir à un résultat.

Jules était exactement comme Océane se l'était imaginé: étant un bon orateur, il faisait un professeur convenable, si ce n'est qu'il était froid, sévère et injuste. Océane s'était déjà faite réprimander lorsque, perdue dans ses pensées, elle avait omis d'écrire un élément que Jules considérait apparemment comme primordial.

— Alors, Flores, on pense pouvoir se permettre de ne pas écouter en classe ?

Océane était devenue rouge comme une tomate et s'était confondue en excuses. Après cet incident, elle avait pris en note tout ce que racontait Jules, même ce qui semblait être sans importance.

Océane commençait à avoir faim, elle fut donc soulagée lorsque la sonnerie retentit. Elle partit manger au réfectoire, seule.

Le cours de l’après-midi lui sembla déjà beaucoup plus intéressant. Ce dernier eut lieu dans un dojo. La salle était immense: 100m2 au minimum. De grands placards reposaient contre le mur du fond ; ils contenaient une grande variété d'armes et de protections. Sur le sol, des tapis de gymnastique avaient été installés, pour amortir les chocs en cas de chute. Pour finir, des caméras étaient disposées un peu partout, afin de permettre aux formateurs de mieux évaluer les atouts et faiblesses de chacune des candidates.

Pour le premier cours, leur formatrice, une femme d’âge moyen à l’air sévère, évalua rapidement leur niveau avec diverses armes : épées, arcs, pistolets… Bien évidemment, les épées n’étaient pas des vraies et elles tirèrent sur des cibles et non sur des partenaires. Enfin, les concurrentes s’exercèrent au combat à mains nues.

À la fin de la séance, la formatrice appela les concurrentes les unes après les autres, afin de dresser un bilan. Océane passa la dernière.

— Tu as de bonnes aptitudes, aussi bien en attaque qu'en défense. Tu possèdes une bonne maîtrise des armes et tu sais te servir de tes poings. Et tu as l'air d'être un fin stratège. La semaine prochaine, j'essaierai de trouver un adversaire à ta mesure. Tu peux partir maintenant.

Lac [Terminée] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant