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Le samedi soir, Laurent se rendit à sa réunion. 

— Bonjour à tous. Comme vous le savez, nous sommes ici pour passer en revue le déroulement de la semaine d'examens. Avez-vous des remarques à formuler ?

Tout le monde se regardait les uns les autres. L'Oracle se sentit soudain mal à l'aise ; il était à présent certain que Jules allait l'accuser d'avoir aidé Océane, notamment à cause de leurs tenues assorties lors de l'examen d'élégance.

— Bien... personne ? Pas même toi, Laurent ?

Ce dernier redressa la tête. Il fixa Jules du regard, celui-ci amorçait les hostilités.

— Non, je n'ai rien remarqué.

— Tu ne trouves pas bizarre qu'elle s'en soit bien sortie dans toutes les épreuves, notamment celles où elle n'excellait pas en formation ?

— Elle a dû beaucoup s'entraîner, c'est tout.

— Je ne sais pas... Disons qu'elle aurait pu bénéficier d'une aide extérieure... De quelqu'un qui connaissait les sujets des examens. Et qui aurait pu lui dévoiler la condition physique de la reine... Tu vois de qui je parle ?

— Je vois très bien en effet et je n'aime guère tes insinuations. Je t'assure que je n'ai rien à voir là-dedans. Quel aurait été mon intérêt dans cette histoire ? Pour sa prémonition, j'en ai été le premier surpris : j'ignorais moi-même la date de sa mort...

— Mais tu t'entends bien avec Océane, n'est-ce pas ? On vous voit souvent ensemble au réfectoire.

— Oui, en effet, nous mangeons souvent face à face, la plupart du temps sans échanger un seul mot. Ça ne fait pas de nous des complices et encore moins de moi un traître.

Le Conseil assistait impuissant à cet échange qui prenait de plus en plus une allure d'inquisitoire.

— Laurent a raison, intervint Tom. Il n'avait aucune raison d'avertir Océane. Il est vrai qu'elle s'est particulièrement démarquée des autres et en a surpris plus d'un. Mais dès la première semaine, elle a prouvé qu'elle était talentueuse.

Tous les membres du Conseil l'approuvèrent, même Lucien :

— Jules, tu as fréquenté sa grand-mère et tu sais de quoi elle était capable... Cela ne devrait même pas t'étonner. Cesse donc de tourmenter Laurent.

Jules n'appréciait guère de se faire sermonner.

— Bien, je voulais juste m'assurer que cet examen avait eu lieu en parfaite légalité. Le classement est déterminant pour l'obtention de la couronne alors rien ne doit être négligé.

— Merci de prendre ton travail à cœur, Jules. Le Conseil sait qu'on peut toujours compter sur toi pour faire régner la justice.

Le président du Conseil reconnaissait bien là le côté politicien de son ami. Mais soit ce dernier était vraiment aveugle, soit il était très hypocrite.

— Bon, personne d'autre n'a d'informations à communiquer ?

Personne.

— Bien. Puisque tout s'est déroulé dans les règles, nous allons pouvoir nous dire au revoir. Demain, nous avons rendez-vous à huit heures du matin pour évaluer les candidates. Les formateurs arriveront un peu avant, vers sept heures. Ne soyez pas en retard, la journée va être longue.

Tout le monde prit congé.

Laurent passa une nuit agitée : quelque chose lui était revenu à l'esprit et avait troublé son sommeil : d'après ce qu'il savait, les pouvoirs d'ensorceleuse se transmettaient à la fille aînée, or, Océane était la cadette. À moins que Marine ne soit pas la descendante de Christiane, Laurent ne voyait pas comment cela avait pu se produire. Peut-être existait-il des exceptions...

Lac [Terminée] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant