Lac [Terminée]

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Le lendemain matin, ils dirent au revoir à la cité perdue, puis prirent un petit-déjeuner rapide. Océane lança son sort et ils se retrouvèrent dans l’igloo. Ils sortirent, puis se télétransportèrent très rapidement, avant de geler sur place. Les compagnons de voyage atterrirent dans une ville du nom de Manoa (d’où venait l’une des candidates). Ils se hâtèrent de trouver la gare puis achetèrent des billets pour Eglos. Le prochain train devait partir trente minutes plus tard ; ils étaient arrivés juste à temps.

Le train était quasiment vide et ils purent tous s’installer dans le même wagon. Les garçons profitèrent du voyage pour dormir tandis qu’Océane, Laurent et la mère (qui s’appelait Valérie) discutèrent. Puis finalement, tout le monde s’endormit. Ce fut Laurent qui se réveilla le premier et il s’aperçut qu’Océane s’était endormie sur son épaule. Elle semblait si paisible qu’il bougea le moins possible, pour ne pas la réveiller. Mais ils n’allaient pas tarder à arriver alors il dut se résigner à réveiller tout le monde.

Lorsqu’ils descendirent du train, ils demandèrent aux passants de leur indiquer l’Église du village. Ces derniers leur désignèrent une place à quelques rues d’ici. Les compagnons se dépêchèrent, mais arrivèrent trop tard : la cérémonie avait déjà eu lieu. Un passant vint à leur encontre et leur indiqua la salle des fêtes où les invités devaient célébrer le mariage. Il les y amena et la famille le remercia.

Dès qu’ils entrèrent, la mariée écarquilla les yeux. Si la reine était là, qui pouvaient bien être les personnes qui l’accompagnaient ? La mariée fit signe à son mari et se précipita pour les accueillir :

– Votre Majesté, je suis tellement heureuse que vous soyez venue !

– Merci pour votre invitation. Et désolée d’avoir raté le mariage, mais votre quête a pris plus de temps que prévu…

– Vous… vous voulez dire que vous avez accepté ?

– Nous avons fait mieux que ça… Nous vous présentons vos trois oncles et votre grand-mère.

Laura, folle de joie, leur sauta à tous dans les bras :

– Merci, merci, merci. Venez, je vais vous présenter à tout le monde.

Les présentations durèrent un moment, mais Laurent et Océane jouèrent le jeu et discutèrent avec chacun. Laura, sa mère et son oncle étaient en larmes, de même que les ex-disparus. Océane et Laurent voulurent les laisser profiter tranquillement des retrouvailles, mais Laura en décida autrement : elle exprima le souhait qu’ils profitent de la fête et qu’ils se reposent avant de repartir. Elle leur fit préparer une chambre à proximité de la salle des fêtes, dans un ancien château qui servait d’hôtel. Eglos n’était pas très loin de la capitale et ils pourraient s’y rendre en une seule télétransportation. Mais pour cela, ils allaient devoir attendre le lendemain.

Océane et Laurent firent donc la fête avec les autres et se rapprochèrent encore un peu plus. Ils goûtèrent à tous les plats, rirent, dansèrent et burent un peu d’alcool, en l’honneur des mariés. N’ayant pas l’habitude de boire, leur comportement était plus exubérant et moins réservé qu’à l’accoutumée et ils finirent par s’embrasser. Un petit bisou tout d’abord, mais qui finit par s’éterniser et devenir beaucoup plus passionné. À deux heures du matin, ils remercièrent une fois de plus Laura pour son invitation (qui les remercia à son tour avec effusion) et la félicitèrent pour son mariage. Ils souhaitèrent une bonne nouvelle vie aux ex-disparus et partirent se coucher.

Les deux amis étaient tellement fatigués qu’ils s’endormirent habillés, serrés l’un contre l’autre. Le lendemain, ils furent gênés, mais ne voulurent pas retourner en arrière : ce qui était fait était fait et ils ne pouvaient plus le défaire. Laurent lui tendit une main qu’Océane prit. Ils saluèrent tout le monde et se télétransportèrent. Ils étaient de nouveau au château. Ils se lâchèrent alors la main, non pour oublier ce qu’il s’était passé, mais parce qu’ils voulaient garder leur histoire pour eux. C’était tout nouveau et ni l’un ni l’autre ne savait si c’était une bonne chose : cela pourrait les faire affreusement souffrir. Mais les deux compagnons voulaient au moins prendre un risque et quelles que soient les conséquences, ils les assumeraient… en secret pour l’instant.

À leur retour, tout le monde s’enquit de leurs nouvelles et ce fut Jules qui vint à leur secours. Il leur remit une lettre qui venait d’arriver pour eux. Elle venait des ex-disparus : ils les remerciaient pour leur aide et les informaient que la cité perdue venait de déménager juste à côté d’Eglos et qu’ils avaient décidé de retourner y vivre, maintenant qu’aucune barrière ne les empêchait d’en sortir. Ainsi, ils pourraient continuer à prendre soin du lieu qui était désormais ouvert aux visiteurs.

Cette nouvelle n’étonna ni Océane ni Laurent qui avaient bien remarqué l’hésitation qu’avait eu Valérie à partir et à quitter les lieux. Celle-ci avait d’ailleurs tenu à faire un dernier tour en guise d’au revoir, ce qui était surprenant pour quelqu’un qui avait été emprisonné pendant cinquante ans. Ils lui répondirent puis s’entretinrent avec Jules. Ils lui racontèrent la réussite de leur mission et il leur détailla comment s’étaient déroulées les choses en leur absence. Il n’y avait eu aucun incident notable, les consignes d’Océane avaient été suivies à la lettre et les candidates avaient bien progressé. Tout allait pour le mieux et ils pouvaient aller se reposer un peu.

Laurent raccompagna Océane jusqu’à ses appartements et, après avoir vérifié que personne ne pouvait les voir, elle le fit entrer. Elle n’avait pas envie de se reposer seule et comptait bien profiter de Laurent encore un peu. Ils se mirent un film, se couchèrent l’un à côté de l’autre et discutèrent jusqu’à ce qu’ils s’endorment.