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Le lendemain, un peu avant huit heures, tout le monde était sur place. Le départ fut donné : Laurent et Océane partirent sans se retourner. La forêt des mirages était assez compliquée à localiser alors, pour aller plus vite, ils utilisèrent le tapis volant qu'Océane avait créé en cours. À pied, il leur aurait fallu plusieurs journées pour atteindre leur destination, mais en tapis, cela ne leur prendrait que quelques heures. Et surtout, ils ne risquaient pas de se perdre étant donné qu'ils n'avaient qu'à penser à leur destination pour s'y laisser conduire.

La route ne fut pas agréable : lacs, océans, montagnes, prairies et villes défilaient à toute allure. Océane y était habituée, mais Laurent commençait à avoir mal au cœur, surtout qu'ils avaient réglé la vitesse sur « maximum ».

Au bout de deux heures trente environ, ils arrivèrent à destination. Ils devaient toutefois attendre les premiers rayons lunaires. En effet, la porte qui permettait d'entrer dans la forêt des mirages n'était visible qu'à ce moment-là. Le reste du temps, un bloc de rochers faisait face aux éventuels touristes.

Pour patienter, ils décidèrent de visiter le site puis de se reposer. Le lieu baignait dans une aura de mystères : on n'entendait que le bruit de la nature, puissante, forte, dangereuse. Tout, des cailloux à la roche en passant par les plantes et les arbres, semblait vivant.

Ils décidèrent de planter leur tente afin de dormir un peu (le voyage avait été éprouvant même s'il était encore très tôt), tout en étant protégés des dangers extérieurs : la tente qui était prévue pour n'accueillir que les personnes programmées, était protégée contre le feu, la foudre, les inondations, les séismes, les tsunamis. Elle était également parfaitement étanche, sombre et insonorisée.

Avant de s'endormir, Océane chuchota quelque chose à Laurent qui le perturba grandement :

– Il faut qu'on en profite. Demain soir, ce sera la pleine lune. Je dors toujours moins bien à cette période, pas toi ?

Laurent avait complètement occulté ce fait. S'il s'était fortement douté qu'il devrait affronter la pleine lune au cours de leur quête, il n'avait pas pensé que cela arriverait aussi vite. L'Oracle devait tout avouer à la jeune fille, mais il ne savait pas comment s'y prendre. Il se contenta dans un premier temps de lui répondre :

– Oui, moi aussi je dors mal lors de la pleine lune.

Deux heures plus tard, ils se réveillèrent. Il était à peu près l'heure de manger et ils cherchèrent de quoi se restaurer. Le porte-bagages du tapis contenait tout un tas d'aliments, maintenus au frais grâce à une super glacière, comme des pizzas, des lasagnes, des sandwichs, etc. Il y avait aussi de la soupe, des salades en tout genre, des fruits et de l'eau en grande quantité. Pour leur premier repas, ils se contentèrent d'un sandwich et d'un fruit.

Océane se sentait mal à l'aise, voyant bien que son compagnon n'était pas dans son état normal. Ne sachant pas quoi dire, elle lui parla du temps qu'il faisait, ce qui leur fit peu à peu aborder le sujet de la nuit, de la lune et donc de la pleine lune.

Laurent sentit que c'était l'occasion qu'il attendait.

– Océane, tu dois savoir quelque chose à mon sujet.

Il marqua un silence.

– Si Jules m'a envoyé avec toi pour cette quête, ce n'est pas par hasard. Il est au courant de quelque chose à mon propos que tu ignores.

Il déglutit.

– Tu te souviens quand je t'ai raconté que mon instructeur était mort ? En fait, il a été tué. Par ma faute. Pour me protéger... J'étais la cible d'une meute de loups-garous. Mes parents, mon père surtout, avaient irrité leur chef : ils avaient ordonné la chasse et le meurtre des loups-garous. Ces derniers étaient arrivés au stade où ils étaient menacés d'extinction. Mais certaines meutes, plus intelligentes, plus organisées, plus féroces aussi n'avaient pas seulement décidé de résister, de survivre... elles avaient décidé de se venger. Et pour leur chef, le meilleur moyen était de me tuer, comme mon père avait exterminé les leurs... J'étais en train de me faire mordre lorsque mon instructeur est intervenu : il a tué les loups-garous les uns après les autres. Mais au cours de ce combat, il a été mortellement blessé et je n'ai rien pu faire pour l'aider. Les loups-garous n'étant pas parvenus à me tuer, je suis à mon tour devenu l'un des leurs.

Lac [Terminée] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant