Chapitre 2 (Maelie)

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J'avais mis mon réveil encore plus tôt que d'habitude et j'étais quand même en retard. Il fallait dire que j'avais traîné ou plutôt que je m'étais un peu perdue dans les milles et une choses qu'il me fallait faire ce matin.

C'était jour de rentrée. La première année de Master de Droit. Il paraissait qu'elle était redoutable et surtout elle était sélective. Seuls les meilleurs pourraient aller dans les master 2 de leurs choix. Alors j'étais bien décidée à ne rien laisser au hasard pour que la meilleure ce soit moi. Ça n'avait rien d'utopique d'y croire. J'étais une très bonne élève et, jusque-là, je trustais toujours les premières places. J'avais ce rêve de devenir Procureure de la République et je ferai tout pour le voir exhaussé.

Je me pressai dans ma salle de bain, enfin si l'on pouvait parler d'une salle de bain plutôt que d'une cale de bateau tant elle était petite. Mais bon, au moins, elle était pratique à nettoyer. Un coup de jet d'eau et c'était réglé.

Je devais finir de me maquiller. Je savais bien que je ne déploierai pas autant d'efforts à me préparer pour aller en cours tous les matins mais je tenais à être belle si un petit nouveau, venu d'une autre fac, se trouvait être à mon goût. Je n'avais pas eu de petit-ami depuis plusieurs mois maintenant. Je trouvais le temps long et je n'étais pas contre sortir avec un camarade de promotion pour pimenter un peu cette année que d'aucun annonçait insupportable, c'était tout de même plus drôle que d'aller se choisir un type au hasard au fin fond d'une boîte de nuit.

Un dernier coup d'Eyeliner et me voilà prête. Je consultai ma montre et là je criai d'horreur. Arriver en retard au premier cours du semestre ne ferait pas bonne presse. Alors je me dépêchai d'attraper mon sac et je m'éclipsai en vitesse de mon studio. Je traversai au pas de course le couloir de ma montée et rejoignis l'ascenseur. Les portes métalliques commencèrent à se refermer presque immédiatement après mon passage mais quelqu'un les retint. Pourvu que ce ne soit pas mon bailleur qui vienne encore me réclamer de l'argent que je n'avais pas ou cette abrutie de voisine qui trouve à redire sur ma tenue. Il était certain que quand on s'habillait tous les jours en pantalon/col roulé on pouvait bien être choqué de voir une fille en jupe.

Finalement, ce n'était aucun des deux. Oh que non, ce n'était pas eux. C'était bien plus intéressant. Un visage inconnu. Mais quel beau visage. Un regard ténébreux, une barbe de quelques jours piquante comme je les aime, des lèvres fines que je me verrais bien dévorer. Quel corps d'athlète aussi. De larges épaules, un torse de gladiateurs, des mains puissantes... Quel homme.

Il monta dans l'ascenseur et vint se mettre à côté de moi. Sans daigner me regarder dans un premier temps, il se fendit juste d'un bonjour donné au son d'une voix grave qui ne fit qu'ajouter un peu plus au charisme que je lui reconnaissais déjà. Ensuite, les portes se refermèrent sur nous et nous nous trouvâmes immobiles et silencieux dans la cabine.

Après quelques secondes, mon regard finit par croiser le sien et là nous restâmes figés. Ses yeux, ainsi posés sur moi, avaient le don de me soulever le coeur et faisaient jaillir en moi tant d'émotions que je ne pus m'empêcher de rougir. II dut le voir car il esquissa un sourire en coin qui finit de me faire fondre. Puis, les portes de l'ascenseur se rouvrirent mettant fin à ce curieux instant de partage.

Il m'invita à sortir avant lui. Il était galant en plus. Je m'executai et filai jusqu'à l'extérieur de l'immeuble en regrettant que ce satané ascenseur n'ait pas voulu tomber en panne aujourd'hui comme il le faisait pourtant si souvent.

Le bel inconnu occupa mes pensées jusqu'à mon arrivée à l'université...

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