Love and Justice

Chapitre 49 (Maelie)

Alex Mavri avait été surpris de ma visite. Il avait tout de suite fait le lien avec sa déclaration d'amour. En revanche, il avait mal interprété mon silence. Il l'avait perçu comme un rejet que j'aurais préféré taire alors que c'était précisément tout le contraire. Il s'était même monté la tête, allant jusqu'à imaginer que je puisse lui en vouloir. Il s'était d'ailleurs empressé de s'excuser. J'avais trouvé ça si mignon que je l'avais d'abord laissé faire. Je l'avais ainsi fait languir quelques instants avant de me décider à mettre fin à son incertitude.

Tandis que je me trouvais sur le pas de sa porte à attendre qu'il vienne m'ouvrir, je n'avais eu de cesse de me questionner sur la manière dont je devais m'y prendre pour lui avouer mes sentiments. J'avais d'abord pensé le faire avec des mots. Mais lesquels choisir ? Et puis je risquais d'hésiter ou pire de bafouiller en les prononçant. Je ne voulais pas risquer de gâcher ce moment qui promettait d'être incroyable à cause d'une maladresse commise sous l'effet du stress. J'irai au plus simple. Il était parfois des situations dans lesquelles un acte valait mieux qu'une parole.

Finalement, je l'avais donc embrassé. Comme ça. Sans prévenir. Après sa révélation de tout à l'heure, j'en avais tellement envie que, même si j'avais voulu me retenir, je n'aurais pas pu.

Pas une seconde je n'avais craint qu'il me repousse. Après tout, il n'y avait vraiment aucune raison qu'il le fasse puisqu'il m'aimait. Je m'étais donc ruée dans ses bras en toute confiance. Je l'avais d'abord étreint un instant puis je lui avais donné ce baiser qui, je l'espérais, marquait le début d'une très belle histoire d'amour.

D'aucuns diraient sûrement que j'étais naïve d'y croire et que les contes de fées n'existaient pas ailleurs que dans les livres à l'eau de rose. Je savais tout ça. Tout comme j'avais conscience qu'ils nous faudraient très vite (trop vite) affronter bien des obstacles. Mais les obstacles, quels qu'ils soient, étaient le lot de tous les couples et ils étaient faits pour être surmontés. Aussi, je tâchais de ne pas encombrer mon esprit avec des doutes inutiles afin de profiter pleinement de cet instant magique au cours duquel j'allais pour la première fois goûter à ses lèvres.

Ce baiser avait été si bon que pour rien au monde je n'aurais voulu y mettre fin. C'était pourtant ce que j'avais fait. Pourquoi ? Sûrement parce-que je ne voulais pas me précipiter. Peut-être était-ce mon côté raisonnable qui venait de rejaillir. Au fond, je n'en savais trop rien. Quoi qu'il en soit, j'avais trouvé la force de quitter ses bras pour filer regagner mon appartement, prenant soin tout de même avant cela de croiser une dernière fois son regard.

Alex Mavri semblait heureux. Il était même aux anges.

Avant de le quitter, je lui avais souhaité une bonne nuit. Quant à la mienne, elle avait été merveilleuse de bout en bout. Je l'avais passée à rêver de lui et de ce « nous » qui, peut-être, deviendrait bientôt réalité.