Chapitre 39 (Alex)

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Elle n'y était pas allée de main morte. De toute évidence, elle n'avait pas encore digéré mes propos ce que je pouvais parfaitement comprendre car ils n'étaient pas très agréables à entendre. Mais, de là à me demander de la laisser tranquille, je trouvais que c'était un peu exagéré. Ce n'était tout de même pas comme si je la harcelais. Qu'avais-je fait si ce n'était de l'aider à venir à bout de sa brute de bailleur et de lui prêter ma salle de bain (en tout bien tout honneur bien sûr) ? Franchement, il n'y avait pas de quoi en faire une montagne. Quant au fait que ma fiancée avait débarqué en furie et qu'après cela j'avais fini par déraper ne sachant plus quoi faire pour la ramener à la raison, je le regrettais amèrement mais je ne pouvais pas encore me targuer d'avoir une quelconque emprise sur le hasard. Je n'y étais donc pour rien s'il avait fait des siennes.

Je tâchais de me rassurer en songeant que Maelie avait sans doute parlé sous le coup de la colère. Je n'avais qu'à faire preuve d'un peu de patience et à attendre qu'elle ait oublié cette soirée désastreuse. Ainsi, je voulais me persuader que tout finirait par rentrer dans l'ordre très bientôt. Sauf, qu'en réalité, rien n'était moins sûr. Il m'avait suffi de lire le message qu'elle venait de m'envoyer pour comprendre qu'elle n'était pas prête à passer l'éponge.

« Monsieur Mavri,
Après mûres réflexions, je pense qu'il est préférable autant pour vous que pour moi de cesser, à compter de ce jour, notre collaboration sur mon projet de mémoire. Vous le devinez sûrement, cette décision m'a été très difficile à prendre car je tenais tout particulièrement à traiter du sujet de la dépendance du ministère public. Cela dit, il me semble qu'elle s'impose.
Pour information, je me suis d'ores et déjà mise en quête d'un autre sujet ainsi que d'un enseignant qui accepte d'encadrer mon travail.
Je ne doute pas que vous comprendrez mon choix.
Vous souhaitant bonne réception de ce message.
Cordialement.
Maelie Aurano. »

Après tous les efforts qu'elle avait déployés pour me contraindre à accepter de diriger ses travaux, voilà qu'elle envoyait tout balader en l'espace de quelques lignes. Elle avait beau dire, la vérité était que, non, je ne comprenais pas du tout son choix que je considérais comme n'étant rien d'autre qu'un terrible gâchis. En fait, je trouvais sa réaction totalement disproportionnée car, encore une fois, je ne me sentais coupable de rien du tout si ce n'était d'avoir été maladroit dans les mots que j'avais employés pour attendrir Élodie.

Maelie prenait vraiment les choses trop à coeur. Elle dramatisait cette affaire alors qu'il n'y avait pas lieu de le faire. Mais le pire était encore qu'elle m'en voulait. Le simple fait de le savoir m'était, pour ainsi dire, totalement insupportable.

Je n'allais pas laisser un ridicule malentendu nous séparer sans lever le petit doigt. J'étais bien résolu à lui montrer ma bonne foi quand bien même il me faudrait cravacher pour parvenir à la convaincre que je n'avais rien à voir avec l'odieux menteur qu'elle semblait imaginer. Je me rendais compte qu'elle était bien trop importante à mes yeux pour que je puisse me résigner. Je ferai donc tout pour me racheter auprès d'elle quitte à prendre certains risques... Je l'avais décidé et je faisais le serment de ne pas en démordre.

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