Lui proposer d'utiliser ma salle de bain. Et pourquoi pas l'inviter à partager mon dîner pendant que j'y étais. J'avais beau faire, je ne parvenais pas à m'expliquer comment j'avais pu sortir une absurdité pareille. C'était une proposition qui était totalement déplacée compte tenu du fait que j'étais son professeur. Et, à m'entendre la lui faire, Maelie avait dû me prendre pour un dérangé. J'avais d'ailleurs bien vu la sidération s'emparer de son visage. De quoi aurai-je l'air devant elle maintenant ? Au mieux elle prendrait ça comme une manière très malhabile de lui rendre service et au pire comme une manoeuvre grossière pour l'attirer chez moi. Où se trouvait la vérité exactement ? Je ne le savais pas moi-même mais je préférais penser que j'avais seulement voulu me montrer serviable.
Je consacrais le restant de ma journée à ressasser cet épisode en espérant qu'il ne produise aucune conséquence regrettable. Je me rassurais en songeant qu'il n'y avait aucune raison que ce soit le cas car il me semblait tout à fait improbable que Maelie décide d'honorer cette drôle (et douteuse) invitation. Elle avait bien dit qu'elle n'hésiterait pas à venir si elle en ressentait le besoin mais j'étais convaincu que ce n'était que pure politesse de sa part. Je pouvais donc tranquillement vaquer à mes occupations sans crainte de la voir débarquer chez moi.
Maelie me l'avait déjà dit mais il ne faisait désormais aucun doute que son bailleur avait tenu sa promesse. Les employés du prestataire de plomberie avaient fait leur arrivée chez elle depuis plusieurs heures déjà et le moins que l'on pouvait dire était qu'ils ne brillaient pas par leur discrétion. Des trous de perceuse à n'en plus finir (à croire qu'ils étaient venus transformer son mur en passoire), des grands coups dans les parties communes lors de leurs va-et-vient incessants dans la montée, et une discussion exaltée sur le football dont ils faisaient profiter tout le bâtiment tant ils parlaient fort et sans aucune retenue. Ce n'était pas vraiment l'idéal pour préparer des cours de droit pénal. Et encore, je n'étais que dans l'appartement mitoyen à celui de Maelie et je n'osais imaginer le calvaire qu'elle devait endurer chez elle, entourée de ces deux brutes épaisses.
Faute de bénéficier du calme nécessaire pour pouvoir travailler, j'en profitais pour appeler Élodie. Je ne tenais pas à me faire sermonner une nouvelle fois pour l'avoir oubliée et, surtout, j'étais un peu inquiet parce-qu'elle n'avait répondu à aucun de mes messages aujourd'hui. Mon appel n'eut d'ailleurs pas davantage de succès et je tombai immédiatement sur sa boîte vocale. Étrange. Je réessaierai plus tard dans la soirée.
Je tâchai de ne pas trop m'en faire et, comme il était bientôt 19h, je filai à la cuisine me préparer quelque chose à manger. J'avais beaucoup de qualités mais certainement pas celle de savoir cuisiner. Je faisais donc au plus simple. Des pâtes à bouillir dans une casserole et un morceau de dinde à cuire à la poêle feraient l'affaire.
Je venais tout juste de finir de déguster ce modeste festin quand quelqu'un sonna à la porte. Je me demandais bien de qui il pouvait s'agir. Je n'attendais personne et encore moins à cette heure-ci. Sans doute était-ce un gamin qui venait me vendre des billets pour la tombola de l'école. Ou alors... Non, ce serait totalement insolite.
Je comblai les quelques mètres qui me séparaient de mon hall d'entrée et j'ouvris la porte pour aussitôt me retrouver stupéfait :
_ Bonsoir...
_ Maelie ?
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Love and Justice
RomanceQue seriez-vous prêt à sacrifier par amour ? Votre travail ? Votre ambition ? Votre honneur ? Vos fiançailles ? Votre famille ? Et a-t-on le droit d'aimer n'importe qui ? Jusqu'où Alex Mavri, jeune professeur en droit privé et spécialiste du droit...