Love and Justice

Chapitre 54 (Maelie)

L'autre soir, Alex Mavri avait ouvert la porte à une idylle entre nous et je n'allais pas le laisser me la claquer au nez sans lever le petit doigt. Il était grand temps que je passe à la vitesse supérieure et que j'éprouve sa résistance. D'autant qu'il m'avait donné plus de garanties qu'il ne m'en fallait pour me permettre de le faire.

Désormais, je savais que je lui plaisais et qu'il nourrissait des sentiments amoureux à mon égard. Je n'avais qu'à jouer là-dessus pour le faire craquer définitivement pour moi. Je me lançai donc dans une opération séduction, bien décidée à ne pas lésiner sur les moyens pour parvenir à lever les barrières qui demeuraient encore entre nous. Quant à la stratégie que j'entendais mettre en oeuvre, elle consistait simplement à le travailler au corps. Au sens propre comme au figuré.

Sitôt de retour à l'université, je m'empressai de mettre à exécution le « plan » que je venais fraîchement de fomenter. Je filai jusqu'au bureau d'Alex Mavri dans lequel je pénétrai sans même attendre d'y être invitée. Me voyant faire ainsi irruption dans la pièce, mon professeur posa sur moi un oeil stupéfait. Il sembla vouloir dire quelque chose mais je ne lui en laissai pas l'occasion, lui lançant immédiatement alors que je venais m'asseoir juste en face de lui :

_ Je viens simplement vous dire que j'ai changé d'avis.

_ Changé d'avis à quel sujet ? s'enquit-il.

_ Au sujet du mémoire. Je suis d'accord pour le faire avec vous.

Il tâcha de demeurer impassible mais je vis bien qu'il était ravi de cette nouvelle. Sans doute pour flatter son orgueil, il me dit avec un air faussement médisant :

_ Vous n'avez trouvé personne qui veuille de vous, c'est ça ?

_ Personne qui m'intéresse autant que vous, répondis-je spontanément en jouant volontairement sur les sous-entendus.

_ Comment ça ? me demanda-t-il en faisant mine de ne pas bien comprendre.

_ Allons, vous savez bien ce que je veux dire par là.

_ Non, je ne sais pas.

Je me contentai de lui adresser un sourire. Après quoi, je me levai et me dirigeai jusqu'à la porte de son bureau. Juste avant d'en sortir, je lui lançai :

_ Bonne journée Monsieur Mavri.

_ Attendez, me retint-il. Je ne vous ai même pas dit si j'étais d'accord pour retravailler avec vous.

_ Avez-vous seulement besoin de le faire ? ajoutai-je avant de m'eclipser sans m'enquérir de sa réponse car je n'avais vraiment aucun doute sur le fait qu'il voulait tout autant que moi que nous reprenions notre collaboration.

Tous les prétextes étaient les bons pour qu'Alex Mavri et moi passions du temps ensemble et la reprise de notre travail commun sur mon mémoire était le plus évident d'entre tous. Nous devions nous voir le plus souvent possible. C'était, j'en étais convaincue, la condition sine qua non pour que nous puissions enfin nous rapprocher.

Entre l'université et la résidence, nous ne manquerions pas de nous croiser régulièrement. Mais je redoutais que ça ne suffise pas. Je devais donc forcer le destin. Comment ? Sans m'en faire une idée précise, j'avais quelques pistes même si pour cela il me faudrait presque m'improviser agent secret. Soit. Ça ne me posait pas de problème car j'étais prête à tout pour l'amour d'Alex Mavri.