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Une femme c'est une reine, une femme c'est de l'or.
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Monsieur Samir avait alors fait débuter la soirée quelque instant après que nous ayons fait le tour de ville. Une magnifique cérémonie se prêtait alors à nous. Une cérémonie exprimant de multiples saveurs de part et d'autre du continent. Mais surtout, une cérémonie aux coutumes mixtes.

La décoration présentait des aspects orientaux auxquels s'associaient des accessoires typiquement sénégalais. Le blanc et le doré jouaient toujours un grand rôle dans cette décoration mais cette fois ci, le tissu en pagne ajouté, rendait le tout plus harmonieux. Plus vivant, plus beau, mais surtout plus africain.

Même les plats avaient été variées au fur et à mesure de la réception. Choisissant les meilleurs de mon état et les plus extras du côté de bassir. J'en venais même à apprécier cette culture marocaine nouvelle à mes yeux. Mais, comme à son habitude, Monsieur Samir n'avait pas passé outre ses coutumes.

Faisant de cette soirée, une cérémonie spécialement réservée aux personnes assez proches des deux familles réunies. Ou, dans le meilleur des cas, ayant assez d'affinité avec l'un des convives pour pouvoir y accéder. Comme il l'avait si bien énoncé dans les cartes d'invitation.

Assise sur un espèce de trône, j'avais une vue assez perçante sur le déroulement de la soirée. Je pouvais voir au loin, houley et Aïda s'amuser avec des cousines à Bassir. Idriss danser au milieu de la piste avec ses deux princesses, quelques unes de mes tantes entretenant une discussion dans leur coin.

Et pour finir j'y voyais mon père. Assis sur une table composée de Monsieur Samir, Il avait son regard perché au mien, me souriant délicatement comme un bel au-revoir. Alors, j'osais me lever. Marchant à travers cette foule avant de me diriger avidement vers celui qui m'avait donné la vie.

Me positionnant devant lui, un léger sourire aux lèvres et une petite révérence en terme de salutation. Il semblait amusé de la situation lorsque ma main rencontra la sienne et que ma requête fût prononcée.

- M'accorderiez vous cette danse?

Disais-je la voix basse alors qu'il souriait de toutes ses dents. Ce sourire qui m'avait fait du bien à l'instant où il l'avait effectué, le même sourire que j'attendais patiemment depuis que mère nous avait quitté.

Alors qu'il daigna enfin à prendre ma seconde main, le visage de Monsieur Samir s'était montré souriant à la vue de cette scène si touchante à ses yeux. Alors, il avait libéré la piste pour qu'une danse particulièrement réservée à mon père et à moi s'exécute.

Donc, j'avais tournoyé encore et encore aux bras de mon père. Sous les éclats de rires et les photos des différentes personnes présentes dans cette salle. Je continuais mon manège, jusqu'à ce que sa voix me faisait prendre un rythme plus doux.

- J'aime te voir ainsi, souriante et pleine de vie. Même si j'aurais aimé que ça soit dans d'autres circonstances, mais n'empêche avec cette robe, tu me rappelles ta mère le jour de notre mariage.

Nous dansions désormais plus doucement, au vue de la nouvelle cadence que prenait la musique. Mais surtout, parceque le rythme de départ ne me permettait pas de bien assimiler ses paroles.

Alors, je souriait tristement lorsque le souvenir d'une mère aimante et en pleine santé se dessinait dans ma tête. Cette magnifique femme qui n'avait pas eu la chance de m'accompagner un peu plus dans ce monde.

- Elle aussi elle était pleine de vie, de beauté et d'amour comme toi, tout aussi douce que toi. Mais, elle n'est plus là, et elle est sans doute mieux où elle se trouve. Même si j'aurais aimé qu'elle soit encore là. Elle aurait pu éviter ce drame et ton amour pour moi serait le même.

- Chut papa, ne dit pas celà. Mon amour pour toi restera toujours le même qu'au premier jour. Il ne s'éteindra jamais, tu es mon père, mon premier amour. Et mon premier devoir envers toi est de t'aimer et t'honorer, alors ne dis plus ce genre de choses parceque je t'aime, et Dieu en est témoin.

Un bisou sur ses joues et la danse venait de prendre fin. Je me dirigeais ensuite vers mon ancienne place mais la main ferme de Bassir avait retenu mon bras. Je le fixais, le toisais avant de dégager mon bras de son emprise.

- J'aimerais moi aussi avoir une...

Sa phrase ou plutôt son ordre était resté en suspend lorsque la voix de sa mère était arrivée à nous. Il l'avait alors fixé d'un doux regard avant qu'elle ne décide enfin à parler.

- Je vous cherchais justement les enfants, j'ai des petits trucs à vous dire. Plus à toi mon fils qu'à ta charmante épouse. Elle m'a l'air irréprochable.

Disait elle en dévisageant son fils.

- C'est juste un bref petit rappel de quelques conseils mon garçon. Je tenais à vous parler avant la fin de la soirée.

Il hocha lentement la tête avant qu'elle ne se mette à parler. Et celà, de la façon la plus sérieuse possible.

- Bassir mon fils, n'oublie jamais toutes ces valeurs que je t'ai inculquée depuis ta tendre enfance. Toutes ces valeurs qui feront de toi un bon mari mais également un bon père. N'oublie pas que ta femme est une reine, cette reine qui portera tes enfants entre ses entrailles, celle qui prendra soin d'eux, celle qui s'en occupera. Ta femme c'est un joyau, une pierre précieuse qui doit constamment briller. Alors, prends soin d'elle mon garçon comme si ta vie en dépendait, soit à son écoute comme un père le ferait, protège la comme un frère brave des obstacles pour sa sœur. Mais avant tout, sois un homme. Son homme. L'homme qu'elle aimera, l'homme qu'elle chérira.

J'écoutais attentivement ce qu'elle disait. Mot pour mot sans jamais l'interrompre mais plantant néanmoins mon regard dans le sien. Fixant le moindre de ses faits et gestes tout en épiant son regard. Elle s'exprimait d'une voix douce, reposée et rassurante.

Une voix maternelle s'imprégnant de délicatesse et d'amour. Et lorsqu'elle s'était arrêtée pour donner de l'air à ses poumons, un magnifique sourire avait naquit sur ses lèvres. Et l'instant d'après, elle avait de nouveau ouvert sa bouche.

Dictant ses dernières paroles à l'endroit de son fils bien aimé.

- Se sont là les conseils d'une mère, d'une femme et d'une épouse. Alors, respectes les.

Disait elle avant de déposer tendrement ses lèvres sur le front de son fils, joignant ses mains de part et d'autre de ses joues. Se redressant un moment lorsque son doux baiser avait dépassé des secondes. Je la regardais, le sourire aux lèvres et le cœur battant. Observant minutieusement toutes ses mimiques.

Son sourire, ses yeux pétillants d'amour et sa douce voix. Tout en elle me rappelait ma mère, mais hélas elle ne l'était pas. Elle était sa mère, la mère de l'homme qui partagerait désormais ma vie. La mère de l'homme que je détestais, mais aussi la mère de cet arabe.

Alors, une fine larme avait coulé le long de ma joue avant de mourir entre mes lèvres. Juste te revoir une dernière fois, je ne demandais rien de plus. Une dernière fois pour te dire je t'aime, pour te montrer que ton mal m'a affecté, mais aussi pour te montrer la belle femme que je suis devenue dans cet intervalle de temps.

Un sourire pour troquer la douleur, un silence pour oser s'exprimer. Voilà celle que j'étais devenue ou du moins que j'allais devenir.

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Vos avis seront les bienvenus pour cette fiction et j'espère que vous allez bien.

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