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Apporter son pardon à une personne, fait de toi un être digne d'être élevé.
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Je terminais tranquillement de dépoussiérer le lit sur lequel j'avais passé toute la nuit, et regardais l'heure inscrite sur mon portable. 8 heures 23 était affiché en grand. je décidais donc, de m'exécuter au plus vite afin de commencer mes travaux.

Étant la seule femme de la maison, maman m'avait toujours appris qu'une bonne femme ne dépassait jamais 8 heures allongée sur son lit. Il fallait toujours qu'elle cherche à s'occuper même si la beauté de sa maison était semblable à celle d'une pièce d'or.

Alors j'avais donc pris ses précieux conseils comme des coutumes qu'il ne fallait jamais lâchées. M'abdiquant à les exécuter à chaque fois que je posais mon pied hors de ce lit.

C'est donc muni d'une robe faite de pagne que j'allais m'affairer sur les différents travaux du matins qui s'offraient à moi. Je commençais par balayer le petit salon convivial que nous possédons ainsi que la cuisine. Je passais ensuite la serpillière et poursuivais ma liste sur d'autres corvées.

Plus de 2 heures plus tard, toutes les différentes tâches domestiques avaient été faites. Je préparais donc du thé à mon père qui venait de prendre place sur un fauteuil du salon, son journal entre les doigts.

Je déposais le thé et quelques dattes sur la tablette en face de lui et un "Salam" au passage, qu'il répondu à cœur joie avant que je m'en aille. Je reprenais ensuite le chemin de la cuisine où je commençais la cuisson du plat de ce midi.

Au menu, du yassa. Je décidais de remplacer le poulet par de la bonne viande de bœuf fraîche que papa avait ramené de chez le boucher tôt ce matin. Marinée, j'envoyais la viande de bœuf au réfrigérateur pendant près de 30 minutes.

Je chantais doucement en commençant la préparation du couscous qui servira d'accompagnement pour le yassa. Environ quelques minutes plus tard, j'étais extrêmement concentrée dans la cuisson des différents plats que j'exécutais, quand la voix de Idriss me fit sursauter. Alors, je me retournais assez vite, lui faisant face.

- Et voilà notre petit cordon bleu, que ça sent bon... que nous concoctes tu cette fois ci?

Un sourire aux lèvres, Idriss me regardait comme si cette histoire de mariage "forcé" n'existait pas, ou du moins n'avais jamais existée. Alors je le regardais les sourcils froncés avant de répondre à sa fameuse question.

- Du yassa, du yassa au boeuf avec du couscous et du plantain en frites.

Répondais je assez doucement, lui il continuait à me fixer toujours avec ce sourire au bout des lèvres. Mais seulement, dans son regard je pouvais apercevoir de la pitié. Une pitié qu'il masquait par de la joie. Je décidais donc de briser le silence en fuyant son regard devenu trop insistant.

- Oh... Idriss, comment vas-tu ?

Disais-je alors qu'il prenait place sur une chaise quelques plantain dans une petite assiette creuse. Il faut dire que depuis l'annonce de ce soit disant mariage, mon frère aîné n'avait plus jamais oser mettre pieds dans l'appartement. Et donc, sa présence m'avait quelque peu manquée.

- Par la grâce de Dieu tout puissant je vais bien, et toi? J'espère que tu te portes bien.

Il mangeait la bouche pleine à craquer et pourtant, il continuait toujours à parler comme si de rien était. Je lui apportais un grand verre d'eau qu'il buvait d'un trait.

- Ça ira, un jour ça ira car Dieu est avec moi. Mais pour l'instant ça essaie d'aller.

Je me retournais sans attendre sa réponse et poursuivais la cuisson de mon plat. Je ne supportais pas son regard de pitié sur moi. Surtout s'il essayait de le cacher par un sourire insupportable. Alors je préférais terminer ce que j'avais à faire sans trop m'occuper de lui.

Lorsqu'il avait finalement pris la porte, je m'empressais de dresser la table à la demande de mon père qui voulait faire un petit dîner en famille. À savoir pourquoi. Alors je disposais les assiettes et les verres ici et là avant de déposer au milieu de la table, les plats contenant le repas.

Des minutes plus tard, nous nous trouvions désormais à table. À manger après une prière à l'encontre de ce repas. Au début, il n'y avait que le bruit des couverts sur les assiettes qui exerçait une quelconque tonalité dans la pièce. Mais maintenant, c'était la voix de Idriss qui venait de se lever.

- Hawa, comment ça t'il de sa voix suave. J'ai appris par papa que votre relation est plutôt tendue, et j'aimerais bien éclaircir certains points avec...

Je ne lui laissais pas le temps de terminer sa phrase que je déposais déjà ma fourchette dans un bruit lourd, et j'élevais ma voix.

- Non Idriss, je n'ai pas envie de parler de ça. Parceque les propos que je vais tenir risques de ne pas te plaire.

Je recouperais ma fourchette. Par la suite, je prenais une bouchée de mon repas et mangeais sans leur porter un œil. Mais ceci était sans compter sur mon frère qui ne cessait de parler. Alors je ne prêtais guère attention à ce qu'il disait jusqu'à ce qu'une de ses phrases m'intriguent.

- Apporter son pardon à une personne, fait de toi une personne digne d'être élevée le sais-tu ça ? C'est Allah lui même qui le dit.

Je le regardais sans pour autant ouvrir la bouche. Attendant qu'il termine sa phrase qu'il avait laissé en suspend pour boire du jus de gingembre qui trottait dans son verre.

- Tu ne peux pas continuer à en vouloir à papa alors que tu sais très bien qu'il était obligée de le faire. Je sais que c'est dur mais comprend le, imagines un instant comment lui il se sent vis à vis de toi et de la famille. Alors cesse cette méchanceté gratuite car un jour il partira et je peux t'assurer que seulement à ce moment-là, tu regretteras d'avoir en voulu à tort l'être qui t'a donnée la vie.

Il reporta son attention vers son plat et je restais là à cogiter. Il avait tout à fait raison dans ce qu'il disait mais ce n'était pas lui qui était en train d'enfreindre les coutumes à cause d'une stupide somme d'argent.

Ce n'était pas lui encore qui allait épouser une personne qu'il ne connaissait que de vue. Alors j'entrepris d'ouvrir ma bouche, marre qu'on me prenne pour la méchante de l'histoire.

- C'est facile de critiquer quand tu ne sais pas ce que l'autre subit, tu parles de méchanceté gratuite alors que tu étais le premier à hausser la voix sur papa pour cette histoire. Mais laisses moi te dire que Dieu seul sait que je ne déteste pas papa, je suis juste déçue. Oui déçue, déçue par son comportement.

Je soufflais un instant avant de reprendre mes mots. A ce moment, j'avais besoin d'être aussi écoutée pour une fois.

- Vois-tu cher grand frère, je n'avais pas prévu ce tournant dans ma vie. Perdre maman pour après être mariée à un homme effroyable. Moi, je voulais juste poursuivre mon rêve. Je voulais simplement entamer des études université après mon baccalauréat. Partager ma passion pour l'écriture et bien plus. Mais vous, vous venez de gâcher cela! Vous venez de briser tous mes rêves. Maman n'aurait jamais permis cela!

Je me levais en débarrassant mon assiette avant d'aller m'enfermer dans ma chambre. Pourquoi ne voulaient-ils pas essayer de se mettre à ma place juste une fois?

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Vos avis seront les bienvenus pour cette fiction et j'espère que vous allez bien.

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Lady_Sy

PROMISEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant