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D'un fils tu enfanteras.
Alors, obéis !
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Ainsi, comme il me l'avait vaguement demandé, j'écoutais attentivement chaque mots sortant de sa bouche. Les bras croisés sous sa poitrine et le regard planté dans le mien, il ne cessait de me scruter. Souriant comme si ses propos de tantôt avaient été récités avant de les recracher.

- Comment ça ? Je ne vous comprends pas bien, que voulez vous dire par là? Demandais je.

Bien que ses paroles avaient été claires, mon cerveau refusait d'analyser le message. Donc, je cherchais là encore, un moyen de feindre la vérité pour une sorte d'illusion. Ça ne pouvait pas être possible, moi Hawa? Non, je ne pouvais pas faire celà, du moins pas maintenant.

- Et pourtant tu as très bien assimilé le moindre mot sortant de ma bouche, pourquoi devrais-je me répéter ? De ce que je sache tu n'as en toi aucune difficulté auditive jeune fille.

Son sourire, ce sourire que je détestais tant, ce dessina aux bouts de ses lèvres. Déposant entre celles ci, un cigare nettement allumé. De ses yeux noirs, il continuait son observation pour ma personne avant de finalement réouvrir la bouche.

- Tu sais ma chérie, ce que je te demande est très simple. Il ne te suffit que d'une nuit, et le tour est joué. De plus, vous les noirs, vous êtes féconds. Pas vrai?

Choquée. Voici l'expression que définissait mon visage à la fin de ses paroles. J'étais choquée parcequ'il nous considérait comme des machines juste bonnes à reproduire. Des êtres destinés à peupler et celà, ça avait la fâcheuse manie de m'agacer.

Alors, je fronçais les sourcils. Déterminée à répondre face à ses propos mal placés. Il y avait des limites à tout, et même Dieu le savait. Mais lui, n'en avait apparemment aucunes. Tous mots sortant de sa bouche étaient à l'apogée d'un poison extrêmement violent.

Les doigts entrelacés et le regard dans le sien, je le fixais avec dégoût et mépris telle le personnage qu'il incarnait. Petite, je l'avais toujours prise pour quelqu'un de bien, de fiable et d'aimant. Mais désormais, tout ceci ne valait plus à mes yeux. Car, du haut de son âge avancé, il était une personne assez effroyable.

- avec tout le respect que je vous dois Monsieur Samir, je ne le ferai pas. Vous semblez oublier mon âge. Vous oubliez qu'à mon si jeune âge il est inconcevable pour moi d'être mère, plus encore. Il est intolérable que je le sois. Alors, non.

Il tirait plusieurs taffes de son précieux cigare. Propulsant la fumée à travers la pièce complètement immaculée de gris, et fermée à tout air extérieur. La fumée se propagea alors dans toute la salle, jusqu'à effleurer l'entrée de mon nez. Dégoûtée par l'odeur qu'elle produisait dans mon organisme, je dégageais tout ceci par un revers main. Avant qu'il ne décide enfin à répondre à mes paroles.

- Non ma puce ton âge n'a aucun problème avec ce que je te demande et ton avis non plus, mais. Mais n'oublies surtout pas que je n'ai toujours pas dirigé ton "refus" à ce mariage, alors. Un second refus de ta part ne serait pas tolérable.

Il me regardait longuement,il me regardait comme un lion affamé regarderai sans doute sa proie. D'un rire rieur et prononcé. D'un regard perçant et ténébreux. Il continuait de me dévisageait avec une lueur d'autorité dans ses yeux. Soudain, il écrasa son cigare dans un cendrier posé sur son bureau.

Se levant avec nonchalance avant de venir se positionner devant moi. Le dos plaqué contre le rebord de son bureau. Il ramenait une de ses mains dans la poche avant de son pantalon. Enlevant de sa main libre, le chapeau posé sur le haut de sa tête me dévoilant ainsi, son crâne vide de toute trace de cheveux.

- Tu es celle qui offrira un enfant parmi tant d'autres à cette famille. Mais, tu es surtout celle qui apportera l'héritier de cette maison. Mon petit prince tant attendu.

Il voulait d'un enfant, mais pas d'une fille. Mais si je n'y arrivais pas que deviendrais je ? Si je n'avais pas assez de chance, ou tout simplement si je n'étais pas l'exception qui viendrait raviver les cœurs de toutes ces personnes. Que m'arriverait il? Ou du moins, que pourrait il me faire?

Alors, dans un geste lent, j'ouvrais ma bouche voulant avoir des réponses à mes multiples questions. Mais surtout, espérant qu'il ne serait pas assez sadique avec moi. Seulement, avant même que le moindre mot ne puisse sortir de ma bouche, sa main toujours libre, m'arrêta d'un simple geste.

- Alors, que tu le veuilles ou non, tu devras le faire. Le mettre dans tes prières et l'exécuter. Par ce qu'à partir de cet instant, tu deviens celle qui offrira un magnifique petit homme à la famille Ben kahil. Et celà, au péril de ta vie.

J'avalais difficilement ma salive. Ce n'était plus un devoir mais un ordre. Il m'obligeait à faire un enfant à son fils, de plus un petit garçon. Mais le plus intrigant, c'était qu'il oserait risquer de ma vie. Alors, espérant qu'il puisse un minimum se ressaisir face à ses mots, j'osais poser la question qui me brûlait les lèvres depuis plusieurs minutes.

- Et si jamais je râte cette mission que m'arrivera t'il. Si, je n'y arrive pas, oserez vous me détruire ?

Disais-je les mains moites et le cœur tambourinant dans ma cage thoracique. Ainsi, j'attendais patiemment la réponse peu plaisante qu'il pourrait oser rouspéter contre mes mots. Parceque je savais, que tout ce qui pouvait sortir de sa bouche, pouvait être néfaste.

- Et si jamais tu échoues. Tout doucement il riait, répétant mes paroles avant de continuer. Je t'assure que même l'enfer ne voudra pas de toi, et à ce moment là, personne ne pourra te sauver. Pas même ton père et encore moins ton frère. Alors, fait ton travail de femme et donne moi ce pourquoi je t'ai choisi toi et personne d'autre pour mon fils. Donne moi un fils, un seul et tu seras élevée au rang de reine.

Élevée au rang de reine, je ne voulais pas de ça moi. Je voulais juste avoir une vie normale et paisible et non celle qui m'avait été imposé. Pas de ce mariage qui faisait de moi cette personne soumise. Pas cet arabe qui m'attendait derrière cette porte. Pas eux!

Je voulais juste être chez moi, à rêvasser de ma maman et à consoler mon pauvre père anéanti par la douleur. Mais au lieu de ça, je me voyais être contrainte d'être mère. Mère d'un petit garçon et celà, au péril de ma vie.

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Vos avis seront les bienvenus pour cette fiction et j'espère que vous allez bien.

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