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A chaque douleur suffit sa peine.
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Les yeux baignant de cette couleur rougeâtre je le fixais. Lui, qui se trouvais lamentablement face à ma personne. Mon frère. Un verre de rhum divaguant entre mes doigts, je laissais ainsi mon regard reposer sur les légers nuages de fumées, qui enveloppaient la pièce. Depuis combien de temps était il là ? Assis sur cette chaise, à déposer son regard sur moi ? Pensais je.

- N'as-tu rien de mieux à faire ? Hum ?

Disais-je tout doucement, faiblement comme parcourut par une brume de fatigue. En effet, cela faisait désormais un peu plus d'un mois qu'elle se retrouvait prisonnière de son sommeil. Juste, son cœur relié à cette machine, me rassurait que la mort ne me l'avait pas aussi arraché.

- T'empêcher de commettre l'irréparable, n'est donc pas une chose importante ?

Je relevais les yeux vers ce dernier, le corps posé sur le divan, je tirais pleinement, dans cette cigarette entre mes doigts. Ses paroles qui, parcouraient un temps soit peu mes pensées, venaient comme pour créer, un moment de réflexion en moi. Pensait il vraiment que j'étais capable de me laisser mourir sur ce canapé ?

- Au derrière nouvelle, je vis. N'est-ce pas là une preuve que je vais bien ? Où, devrais-je exhiber une joie non exprimée ?

Je massais vigoureusement ma tempe, d'une main, libérée du verre qu'elle portait. À cet instant, je ne savais si c'était l'alcool ou les paroles de Kamal qui avait suscité ce mal en moi. Ou, était ce la nicotine trop présente dans le papier.

- Notre père. Enfin, Monsieur Samir croit que tu es habité par une forme de folie. Mais il croit aussi que ce n'est que passager. Car selon lui, il ne peut pas comprendre comment et pourquoi tu es si... affectif, si tel est le mot, avec cette jeune fille. Il croit, que tu développes de l'amour pour elle.

- Papa n'est qu'une personne sans pitié et sans émotions. Contrairement à lui, moi j'éprouve de l'empathie pour mon prochain. Et cette compassion n'est nullement de l'amour. Hawa, est mon épouse et même si les circonstances de notre mariage n'était nullement adéquats, je pense qu'elle mérite un minimum de respect.

Je parlais encore avant de me taire un instant, puis de reprendre vigoureusement.

- Et donc, père est fou. Concluais je.

Un rire se déployait sur ses lèvres, tandis que mes paupières se faisaient lourdes. Depuis combien de temps n'avais je pas fermé l'œil ? Un, deux, voir trois jours si ma mémoire se trouvait bonne. Trois nuits que je buvais à m'en rompre Le foi, que je fumais, au point de calciner mes poumons. Et tout ça, dans l'espoir que ça ne soit qu'un mauvais rêve.

Je libérais un souffle réchauffé par la cigarette, les paupières clos, je laissais mon esprit divaguer lentement. Alors, que la voix de Kamal, prenait ainsi possession de mon esprit.

- J'ai vu que tu étais mal en point depuis ces trois derniers jours. Alors, j'ai rendu une petite visite à Jal. Je me suis permis de prendre quelques informations avec son pédiatre. Je te rassure frérot, ton héritier se porte à merveille, juste un mois ou deux encore sous couveuse et il sera amplement mieux.

- Et... Hawa ? Tu n'as rien à son sujet ? Le docteur Lys ne t'a pas donné d'informations à son sujet ?

Je me redressai vivement en attente de sa réponse, j'espérais que ce dernier m'aurait assurer d'une réponse sûre mais, au lieu de ça, il n'avait fait que réfuter de la tête. Dans un geste lent, de gauche à droite alors que je m'enfonçais un peu plus dans le canapé.

- Elle s'en sortira Bassir, ce n'est qu'une question de temps. Il faut juste... attendre. Ça prendra du temps pour arriver mais ça arrivera.

- L'attente est si longue. J'ai comme l'impression que ça fait plus d'une année qu'elle est clouée sur ce lit, c'est invivable.

Kamal souriait Légèrement, comme si mes paroles n'étaient qu'une suite de mots incohérents.

- Quoi ? Pourquoi ris-tu ? Et pourtant, il n'y a rien qui mérite d'être souligné par un quelconque rire.

- C'est si déconcertant de te voir te morfondre autant pour une personne. Surtout, si cette personne n'est tout autre que Hawa. A force, je finirai par croire que c'est père qui a raison. Tu éprouves quelque chose pour elle ? Hum ?

Je levais les yeux vers le haut. En signe de mon agacement face à ce sujet. D'où sortaient ils cette idée. Moi, amoureuse de Hawa, étaient ils fous ? Je secouais ma tête lentement, avant de rapporter mon attention sur mon ainé. Certes il est vrai que ces temps-ci elle prime beaucoup mes pensées mais ce n'est juste que de l'inquiétude. Juste de l'inquiétude rien de plus.

- Ne sois pas si stupide. Je n'aimerais jamais Hawa. Elle est si... noire. Naomie était une exception. Ce que je ressens pour elle, est synonyme de compassion, d'inquiétude rien de plus.

- Toi et moi savions que Naomie n'est nullement comparable à Hawa. Du peu que j'ai pu voir d'elle, Hawa est la réincarnation d'un ange, contrairement à ta Naomie. De toute façon là n'est pas le sujet, qu'elle dorme paisiblement au creux de ce cercueil.

Alors que Kamal portait un œil interrogateur sur moi, je me permettais de ressasser un temps soit peu nos moments passés ensemble. De ce mariage pittoresques à nos ébats affectifs. Elle aurait pu être une si bonne épouse. Si, nos coutumes n'étaient pas si sévère...

- De toute façon, il n'y a pas de retour en arrière, Naomie est morte et enterrée. Plus rien ne nous rattache, elle... est partie. Mes priorités, sont bien plus importantes.

Je décidais enfin de reposer ma tête sur un coussin près de là. Mais, ce moment n'avait su duré quand mon téléphone s'était mis à résonner dans toute la pièce. Docteur Lys, apparaissait en grand sur le cellulaire, alors je m'étais empressé à le décrocher sous le regard attentif de Kamal.

- Monsieur Bassir. Bonsoir, désolée de vous réveiller à une heure peu conventionnelle mais j'ai besoin de vous urgemment.

Je me redressai au plus vite, dans l'espoir qu'il ne lui soit rien arrivé.

-Un problème docteur ?

- Votre épouse vient de se réveiller. Nous avons besoin de vous. Au plus vite.

Sans attendre, je raccrochais au plus vite alors que le regard de Kamal se faisait plus intense. Il n'y avait pas une seconde à perdre.

- Qui y'a t'il ? Disait il en me regardant.

- Hawa... Hawa s'est réveillée.

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Vos avis seront les bienvenus pour cette fiction et j'espère que vous allez bien.

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