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Être mère, une obligation ou un devoir ?
--------Voilà désormais plus d'une heure que Monsieur Samir ne cessait de parler. Un verre de vin rouge en main, il ne cessait de se faire entendre de part son énorme voix tout en savourant méticuleusement, son verre de vin de Bourgogne.
Agacée par ses propos indécents, je m'octroyais le plaisir de rêvasser d'une vie meilleure. Une vie où je serai mettre de mes choix et de mes pensées. Mais surtout, une vie où elle sera là. M'attendant sagement le sourire aux lèvres et les bras grands ouverts.
Cependant, il y avait toujours un mais. Un mais qui venait brutalement me rappeler que ce rêve auquel je m'accrochais ne serait jamais possible. Que la réalité était que ma vie avait pris un tournent où je ne pouvais faire machine arrière. Alors, je ne pouvais que subir, ou du moins, je le devais.
Car même le bon Dieu avait eu la noblesse de m'oublier dans mes souffrances. Faisant de moi, une proie parmi des centaines de lions affamés. Néanmoins, je ne devais me plaindre. Ma situation n'était pas si catastrophique que cela. Il fallait juste que je m'adapte. Surtout, lorsque des gens avec des problèmes plus graves, se retrouvaient à les affronter seuls.
- Comme je le disais tantôt, notre belle Hawa ici présente est celle qui mettra au monde notre petit garçon. Ce petit prince qui illuminera nos vies. Mais surtout, l'héritier des Ben Kahil.
Je tournais le regard vers l'auteur de ces paroles, le toisant frénétiquement avant de reporter mon attention sur mon père. Les yeux plissés et une main sous son menton, il concentrait toute son attention sur ce que racontait Monsieur Samir.
Comme si ces paroles avaient eu un impact sur ses pensées. Comme s'il acceptait encore une fois, que ce Monsieur Samir puisse imposer de nouveau, ses règles dans ma vie. Mon Dieu mais pourquoi moi? Ais je péché ? Mais pour tous s'acharnaient sur moi?
Est ce si difficile à comprendre? Je veux juste vivre. Vivre une vie où seul Allah sera mon dirigeant. Une vie où je serai traitée avec un minimum de respect, mais surtout, une vie où il n'y aurait pas de bassir, ni de Samir et encore moins, des mariages forcés. Mais ça, c'était encore et toujours impossible.
J'ai été contrainte à l'épouser à cause d'une maudite somme d'argent, et là encore je suis contrainte à porter en moi, les germes de sa progéniture. Mais dans quel monde nous vivons, est ce là vraiment la volonté de Dieu ? Est ce mon destin ?
Si tel est le cas, alors je ne pourrai que suivre ce destin qui a été tracé pour moi. Ou tout simplement, façonné pour moi. Le rire déployé de Monsieur Samir se faisait entendre alors que je reportais mon regard sur sa personne. Quel homme machiavélique faisait il, pensais je.
- Alors, il ne vous reste plus que deux ou trois petites choses à faire mes enfants. Le penser jour comme nuit, en faire l'objet de vos différentes prières. Mais surtout, le mettre en pratique. Et celà, le plus tôt possible.
Après ses mots, il passait son regard de bassir à moi, nous souriant de toutes ses dents quelques peu jaunâtres, avant de finir d'ingurgiter le liquide rouge cramoisi au fond de son verre.
- Monsieur Samir?
Disais je faiblement, attira au passage l'attention de toutes les personnes présentes sur cette table. Ce dernier me regardait donc, un sourcil levé et ses doigts entrelacés attendant l'objet de ma question. Alors, c'est dans un souffle que j'osais poursuivre ma question.
- Et si je n'étais pas apte à faire cet enfant. Si je ne désirais pas être mère pour le moment, serait ce un problème ? Ou tout simplement, est ce une obligation ?
Il me fixait le sourire aux lèvres. Passant légèrement sa main sur son énorme barbe avant de daigner à me répondre.
- Mais ma chérie je ne demande pas ton avis là dessus, tu le feras et c'est tout. Être mère, c'est un devoir. Mais mère d'un petit garçon, c'est une obligation. Ton obligation.
Mais alors qu'il riait grossièrement, l'idée de lui répondre me vint à l'esprit. Une réponse bien piquante qui aura la possibilité d'enlever ce sourire de chèvre qu'il laissait paraître sur son visage. Mais à quel prix, une gifle ? Un coup de ceinture ? Ou, une tout autre chose ?
De toute façon mes malheureux membres connaissaient déjà bien le goût du cuir sur leurs chaires, et savaient à quoi s'y attendre. C'est donc, en prenant une respiration assez régulière, que je m'autorisais à émettre ma réponse face à ses propos. Une réponse qui avait eu l'effet estimé, mais.
- Vu que vous semblez tant tenir à cet enfant, pourquoi ne pas le construire vous même ? Pourquoi vous même vous n'essayerez pas, pourquoi ?
Mon père me regardait longuement, les yeux rivés vers les miens sans pourtant oser dire un mot. Se sentait il mal? Pourquoi depuis le début de cette soirée ne disait il rien ? Un dernier regard envers mon géniteur et mon attention était reportée vers le père et le fils se trouvant en face de moi.
Monsieur Samir souriait, mais pas son sourire orgueilleux de d'habitude. Non, un sourire de frustration, d'énervement. Et ça, ça avait suffit à réjouir mon petit cœur. Cependant, cette jouissance avait été de courte durée lorsque Monsieur Samir avait de nouveau pris la parole alors que son fils me regardait méchamment.
- Je ne te répondrai pas, pour la simple et bonne raison que mon cher fils ici présent le fera. Mais pas dans cet espace, loin de là. Plutôt chez vous, dans vos murs à l'abri des yeux mal placés.
Il riait doucement, avant que Bassir ne décide que se soit le moment de rentrer. Alors, comme à notre arrivée, je serrais la main de Monsieur Samir avant de déposer mes lèvres sur les joues de mon père. "Surtout, prends soin de toi" avait-il dit en chuchotant.
Alors que ses doigts frêles avaient lentement caressé la marque sur mon épaule quelque peu cacher par mon écharpe. Je me redressais, lui lançant un sourire triste avant de m'en aller avec Bassir. Mon petit papa, si tu savais combien de fois ta présence me manque.
Nous avions donc passé moins de temps en voiture sur le chemin du retour. Il faut surtout dire que Monsieur roulait aussi vite qu'un coureur d'automobile. Alors, lorsqu'il avait garé sa voiture. Je m'étais précitée hors de celle ci pour marcher jusqu'à notre appartement.
À peine avais-je fermé la porte du salon que sa grande main passait sur ma nuque. Empoignant fermement la masse de tresses présentes à cet endroit, avant de tirer très fort dessus. Je lâchais donc un énorme cris strident lorsqu'il s'acharnait sur ma pauvre tête.
Sa main libre saisissait mon cou, me plaquant fortement contre les parois du mur près de la porte avant de tout juste se coller à moi. Son souffle chaud s'abattait dans mon cou, et de là, je pouvais sentir toute sa colère. Une colère que j'avais provoqué. Si seulement.
- En bonne salope que tu es, tu n'as pas su fermer ta grande gueule. Tu as osé répondre à mon père, et par la suite lui manquer de respect. Tu lui a tenu tête, à mon père !? J'ai comme l'impression que tu n'aimes pas la paix. Et que ta misérable vie t'importe peu.
Sa main exerçait une pression sur mon cou et m'empêchait cette fois encore de bien respiration. Tandis que la douleur sur mon crâne se définissait par mes larmes qui n'avait pas tardé à couler, je fermais les yeux et pleurais en silence. Ça y est, ça recommence encore.
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Vos avis seront les bienvenus pour cette fiction et j'espère que vous allez bien.
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PROMISE
RomanceElle n'avait jamais pensé être mariée à cet âge, un âge où l'on profite abondamment de sa jeunesse, un âge où l'on vit et on mûrit. Mais le plus intrigant était qu'elle allait appartenir à un arabe, un rebeu. Elle pour qui la famille était contre c...