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Écouter les gens, c'est douloureux.
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Les paroles de Houley avaient tournés en boucle dans ma tête pendant le restant de la journée. Je n'avais donc cessé, de réfléchir à un plan. Ce plan, qui saurait relater en toute sincérité, que les paroles de ma très chère et tendre cousine étaient vraies.

Elle avait parût si convaincante qu'elle n'avait eu du mal à m'intriguer avec son histoire. De plus, son récit était si cohérent que l'on ne pouvait en douter. Et donc, Bassir était peut-être un dangereux criminel sous ses airs arrogants. Un meurtrier qui plus est.

Un frisson de peur parcourait mon échine en long lorsqu'une pensée se hissait au fond de mon esprit. Et s'il voulait se débarrasser de moi comme avec cette dénommée Naomie, en serait-il vraiment capable? Je resserrais donc mon peignoir autour de mon corps frêle avant de me lever de mon lit.

S'il y avait bien une chose dont j'étais sûre, c'était qu'il fallait des réponses à mes questions. Alors, il m'était donc impératif que je puisse en avoir. J'inspirais donc grandement, avant de me diriger de pied ferme vers la chambre de Bassir tout en relâchant la pression d'air, demeurant dans ma cage thoracique.

Mes doigts frôlaient doucement la poignée de sa porte lorsque je me trouvais enfin derrière cette dernière. 19 heures 30 minutes, indiquait la montre accrochée au dessus d'un mur près de là. À cet heure, il était quasi impossible qu'il soit là. De plus, je n'avais eu aucun signe de sa présence depuis le lever du jour.

Alors, sans plus attendre, j'ouvrais doucement la porte de sa chambre. Me retrouvant ainsi, plongée dans une obscurité totale. Mon premier réflexe avait donc été d'éclairer la pièce ténébreuse des secondes plus tôt, avant  de me diriger soigneusement vers cet objet qui ressemblait tant à une table de nuit.

Du bout de mes doigts, je m'attardais à toucher le bois qui avait servi à la construction de cet objet.  Ainsi, je regardais attentivement chaque chose maladroitement posée sur la dite table. Des papiers, des crayons, un trousseau de clés et même son alliance ornaient parfaitement la table.

Il fallait dire que depuis pas moins d'un mois, Monsieur mon mari s'octroyait le plein droit, de vagabonder dans les rues de Paris. Et celà, l'annulaire gauche aussi libre que se présente l'air. Une chose qui, avait eût l'amabilité de me rendre insensible. Au vu de l'affection que je portais à mon très cher époux.

Ainsi sans plus tarder, j'ouvrais les différents tiroirs présents sur la table. Et donc, à tour de rôle, je prenais plaisir à fouiller minutieusement chaque tiroir. Et comme toujours, des documents. Des documents soit de travail soit familiaux, jusqu'à ce qu'un document, attire mon attention.

Un certificat de grossesse. Je restais ébahie devant ce bout de papier. Ce simple papier vieillissant qui faisait de Bassir, le papa d'un être sans défense. Ma surprise fut grande lorsque mes yeux avait freiné sur un prénom. Naomie. À ce moment, j'avais su que les paroles de Houley étaient plausibles.

Qu'il fallait que je trouve une issue de secours avant que le pire ne puisse m'emporter. Je déposais subtilement le document en ayant l'espoir de rebrousser le chemin mais, un objet avait tout aussi attiré mon attention. Alors, je refermais aussitôt le tiroir, avant de me diriger vers l'objet de ma convoitise.

J'arrivais alors près de son bureau. Où, traînait un cadre photo absorbé par la poussière. Curieuse, je décidais de le prendre entre mes mains. Il ne m'avait donc suffit que quelques secondes, avant que je ne détecte le visage souriant de Bassir à travers la vitre poussiéreuse du cadre.

Ainsi, j'enlevais minutieusement la saleté présente sur ce dernier à l'aide de mes doigts. Je découvris alors, une magnifique jeune femme au regard pétillant. Un sourire bordant ses lèvres, alors qu'elle enlaçait chaleureusement Bassir. Mais, une chose avait capté mon attention, elle était noire. Elle était aussi noire que moi.

Pourtant, Bassir avait affirmé avec fierté, qu'il n'accepterait jamais de partager sa vie avec une nègre sauf s'il venait à en être contraint. Je peinais alors à croire que c'était cette fameuse Naomie. De plus, Houley me l'avait définition comme étant une femme affligée alors que cette photo exprimait le contraire. Je soufflais un bon coup, toute cette histoire me donnait mal au crâne.

Alors que je m'apprêtais à déposer la photo où je l'avais prise, un raclement de gorge immobilisa mes membres. Je n'avais donc eu besoin de me retourner, que je savais déjà qui trottait quelques mètres loin de moi. Alors, je laissais mon cœur tambouriner dans ma poitrine tandis qu'il s'avançait légèrement.

- Que fais-tu là !?

Sa voix grave et suave résonnait derrière moi, tandis que mes mains, relâchaient violemment le cadre photo au premier son de sa voix. Les débris de verres se dispersaient sur le sol épinglé de carreaux alors que sa voix, avait  pris une autre tonalité en référence aux fois précédentes.

Il semblait en colère, plus encore, il émanait de lui une colère sombre. De là où j'étais, je pouvais écouter le bruit frénétique que faisait son pied sur le carrelage. Ainsi, j'avalais difficilement ma salive alors que sa voix, se faisait plus menaçante dans mon dos.

- Je te repose la question et cette fois, tu as intérêt à me répondre!! Mais d'abord, retournes toi. Au plus vite!!

Je sursautais au son de sa voix et lentement, je me retournais à sa demande. Sans oser dire le moindre mot, le regard vers le bas et les doigts entrelacés. Je me tenais là, maladroitement debout. À l'effigie d'une petite fille sur le point d'être réprimée.

Alors, je ne pouvais que prier comme chaque jour de ma vie à ses côtés. Prier intérieurement qu'il ait l'amabilité de me laisser sortir sans cette fois-ci, vouloir lever  sa main sur moi. Mais, je savais pertinemment que Bassir n'était pas du genre à pardonner, que les représailles étaient toujours plus terribles avec lui.

- Que fais tu dans MA CHAMBRE !?

Avait-il crié haut et fort. Sa voix avait donc fait tressaillir mon corps une énième fois et à cet instant, j'ai su que je venais de creuser ma propre tombe. Alors, comme à chaque fois où mon corps devait subir, mes larmes ne pouvaient s'empêcher d'évoquer leur présence.


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Vos avis seront les bienvenus pour cette fiction et j'espère que vous allez bien.

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PROMISEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant