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N'oublies jamais ceci, seul Dieu a un pouvoir sur ta vie. Alors vis avec sa crainte.
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- Et donc!?

Me questionna Houley en me fixant longuement.

- Monsieur Samir a décidé à la dernière minute qu'il était préférable pour nous que nous allions achever ce mariage devant le maire.

Je soufflais doucement et essayais de ne pas verser les dernières larmes qui me restaient face à cette situation. J'étais tout sauf heureuse à ce moment précis, et même les paroles de Houley n'avaient pas su me réconforter comme autrefois.

Et pourtant, j'avais essayé de trouver le point positif à cette union comme elle me l'avait conseillée. Mais, je n'avais pu récolter que des larmes et de la souffrance. Il était clair que je n'allais jamais être heureuse, juste une seule fois dans cette vie qu'on m'avait infligée.

Je m'allongeais donc sur le lit où nous étions assise, et de là, je pouvais observer doucement Houley et Aïda à tour de rôle dans leur discussion. Elles ne cessaient de parler, et ruminer chacune dans leur coin. Elles ne partageaient pas pour autant le même point de vue mais elles étaient d'accord sur un point.

Être mariée de force est la pire chose que l'on puisse imposer à une fille. Alors, je les écoutais parler à tour de rôle imposant chacune leurs pensées. Alors que Aïda défendait son opinion sur le fait que la mixité était quelque chose de mal pour toute personne de culture différente.

Houley pensait le contraire. Car selon elle, un brassage de culture n'apporterait qu'une merveilleuse diversité. Il fallait donc de temps en temps faire un échange de nos cultures avec d'autres peuples, afin de se cultiver et d'apprendre un peu plus sur les autres.

Moi, je pensais juste à demain, je pensais à comment j'allais devoir encore une fois m'unir à lui. Et ça, devant les hommes. Demain serait donc la fin de ma misérable vie, comme l'avait si bien dit Bassir. Demain je serai définitivement mariée à cet arabe.

Des voix assez fortes se faisaient entendre à travers la fine porte que possédait ma chambre. Des voix auxquels je pouvais reconnaître celle de mon père et d'une de mes tantes présentes pour l'avant mariage. Tout naturellement, je décidais de me lever et d'aller voir la cause de ce vacarme.

Je retrouvais donc, ma tante Mariama le visage froissé et les mains au niveau de ses hanches. Regardant mon père d'un air sévère. Je regardais la scène sans ouvrir ma bouche, ne voulant pas me mêler dans un quelconque différent qui régnait entre eux.

Mais seulement, elle avait beau être plus grande que lui, elle ne devait pas au moins oublier qu'il s'agissait d'un homme. Et un homme qu'importe son âge ou son statut, serait toujours supérieur à une femme, alors il fallait être soumise et n'ouvrir sa bouche que si nécessaire

Anta avait toujours tenue à m'inculquer quelques valeurs de mon temps passer avec elle, me préparant comme elle le disait si bien, à une vie de foyer. Et celles ci, étaient les toutes premières consignes qu'elle avait su faire entrer dans mon esprit de façon profonde. Alors, je m'y tenais comme à des sermons incontournables.

- Quel genre de père indigne es-tu ? Quel genre de père accepte que sa fille puisse se marier à un homme dont elle ne connait pas et en plus qui ne partage pas ses cultures.

Je voyais en mon père qu'il se contenait pour ne pas répondre aux déclarations de sa cousine. Il avait toujours était comme ça, il n'aimait pas se confronter aux gens, il préférait regarder sans agir. Il était le symbole même de la pacification.

- À croire que tout ce qui t'intéresse c'est cette somme d'argent placée pour Dot. Tu as juste marchandé ta fille au gré de tes envies, et tu n'as même pas attendu que l'âme de notre chère Oumou puisse bien se reposer.

C'était les mots de trop, j'avais beau être comme mon père et préférer la paix à la violence mais je ne pouvais pas pour autant accepter tous ces propos déplacés à son égard. Oui il avait fait une erreur mais qui ici pourrait affirmer n'en avoir jamais fait ?

Alors je fronçais mes sourcils et décidais de répondre aux paroles infâmes qu'elle adressait à mon père.

- Bien que je vous dois du respect ma tante mais, papa n'a jamais voulu de ce mariage, c'est moi qui l'ai décidée parce que j'aime cet homme. Donc arrêtez avec vos préjudices contre mon père et laissez le. C'est déjà difficile pour lui d'affronter tous ses proches par ma faute donc n'en rajoutez pas plus.

Je disais cela la gorge asséchée et les nerfs tendus. Je préférais endosser tout leur mépris plutôt qu'ils s'en prennent à mon père. D'autant plus que sa santé n'était pas des plus merveilleuse ces temps ci.

- Comment ton père a pu te laisser prendre une telle décision, une décision qui empiétera sur toute notre famille et tu oses me dire avec audace que tu l'aimes. C'est quel genre d'amour qui passe avant nos coutumes !? Tu n'es juste qu'une petite fille ingrate et sans scrupule. C'est de la faute à Oumar ça. Il n'a pas su te cadrer quand il était encore temps. Tu es une honte, tu m'entends une honte pour cette famille.

Elle s'en alla, sans arrêter ses paroles. Elle parla d'une manière désagréable, mais je ne pouvais rien rétorquer même si l'envie m'en prenait. Il fallait que je reste la gentille petite Hawa que tout le monde connaissait. Mener un affront avec elle ne ferait qu'envenimer les choses sur la situation actuelle.

Alors, je tournais moi aussi le dos à mon père me dirigeant de pied ferme vers la chambre que je partageais avec Houley et Aïda. Profitant de mes dernières heures de liberté avec celles ci.

- Je ne suis pas très fan de ces mariages mixtes, mais je ne peux pas pour autant te pointer du doigt. Ça aurait pû être moi à ta place, alors Houley et moi allons te soutenir dans cette mauvaise passe que tu traverses.

La petite voix de Aïda m'avait accueillit alors que je venais à peine de franchir la porte de ma chambre. Je lui lançais un regard attendrissant suivit d'un sourire avant d'aller m'allonger sur ce lit qui, demain ne m'appartiendrait plus.

Toute ma vie ne serait donc qu'un terrible désastre sans nom? Un enchaînement d'événements chaotiques et insupportables ? Mais néanmoins j'avais foi, car je savais que seul Dieu aura le dernier mot sur cette vie que je mène. Et non, une personne comparable à un monstre.

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Vos avis seront les bienvenus pour cette fiction et j'espère que vous allez bien.

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                                   Lady_Sy

PROMISEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant