--------
Une culture, un tissu, un pagne. Notre histoire.
--------- Qu'est ce que c'est? C'est quoi cette chose que tu trimballes sur ton corps?
Je posais ainsi mes yeux sur ma robe faite de pagne. La jaugeant du regard avant de reporter mes prunelles sur Bassir. Qu'avais je encore fait cette fois ci? Pourquoi se mettait il en colère pour une simple tenue?
- Quoi donc?
Osais je dire mon regard dans le sien. Il me regardait aussi méchamment que d'habitude, faisant sortir de sa bouche, des paroles incompréhensibles à mon ouïe. Avant de reporter son attention sur moi et d'énoncer l'objet de ses tourments.
- Ça. Ce tissu emblématique de ta communauté. Cette chose que tu portes, cette horreur vestimentaire. En aucun cas je ne dois voir ce truc où autre chose semblable sur toi. Désormais, tout ce qui rapporte à ta culture tu dois l'oublier.
Après ses mots, je fronçais les sourcils devant ses paroles insensées. N'était il tout de même pas sérieux. Comment pouvait-il exiger une telle chose. Une culture, c'est quelque chose propre à un individu. Alors, il en va de soi que je puisse tout de même valoriser la mienne.
- Mais...
Ma phrase se coupa alors qu'il haussait le ton pour se faire entendre. Alors, je ne pouvais rien faire d'autre que de baisser la tête devant son autorité et écouter sans rouspéter.
- Il n'y a pas de mais qui tienne. Je suis ton époux, ton conjoint, et donc ton maître. Et si je dis une chose, il est dans ton devoir de femme soumise de le respecter. Alors, tu fermes ta jolie bouche que j'aime tant et tu obéis. N'oublie pas que te corriger n'est qu'une partie de plaisir pour moi.
Je sentais son regard pesant sur moi, alors qu'il ne cessait de bouillir de colère. Mais moi, je ne comprenais toujours pas l'objet de sa colère. Pourquoi n'acceptait il pas ma tenue? Pourtant, des gens vêtus ainsi il y en avait à chaque coin de rues. Et ce n'était pas seulement des noirs à ce que je sache.
- J'espère tout de même que tu m'as compris. Je n'aimerais pas me répéter un de ces jours sur ce même sujet.
Je hochais vaguement la tête avant de me retourner et de me diriger vers ma chambre. Seulement, sa voix avait immobilisé mes pas et m'avait fait me retourner dans un geste lent.
- Où vas-tu encore ? Ne vois-tu donc pas que nous sommes déjà en retard ? Et celà toujours par ta faute.
Il soufflait, passait délicatement l'une de ses mains dans sa chevelure noire. Pour ainsi reporter son attention sur moi. Il me fixait étrangement, attendant sans doute une réponse de ma part. Une réponse qui n'avait pas tardé.
- Je vais me changer, j'ai bien compris que tu n'appréciais pas tant que je m'habille ainsi. Alors, je vais revêtir une autre tenue.
Disais-je doucement.
- Tu peux rester comme tu es. Mais, seulement pour cette fois. La prochaine fois je ne serais pas aussi clément avec toi.
Un dernier regard de sa part et il s'éclipsait dans l'allée. Me laissant là de marbre, sans quoi savoir faire. Alors, moi aussi je prenais le chemin de la porte. Me dirigeant à pas pressés vers lui sans toute fois oublier de fermer la porte d'entrée à clé.
Nous arrivions plusieurs minutes plus tard en bas de l'immeuble. Sa voiture parfaitement stationnée rayonnait dans ce pénombre. Alors, l'instant d'après nous prenions place. Avant de parcourir la ville au volant de cette voiture et celà, dans le plus grand des silences.
Des minutes défilaient et Bassir se garait dans un parking non loin du lieu de réception pour la soirée. Je descendais alors, suivit par mon prétendu époux. Main dans la main un délicat souris traînant sur nos lèvres, à la demande de monsieur.
Alors nous marchions, d'un pas lent et assuré. Avant de se retrouver devant un somptueux restaurant aux milles saveurs comme l'indiquait la devanture. Bassir poussait alors sur la porte coulissante, avant de nous faire pénétrer dans ce grand restaurant auquel nous passerons une majeure partie de notre soirée.
Au loin, J'apercevais mon père. Le visage bouffé par les rides et les yeux tiraillés par la fatigue. Je le regardais mélancoliquement alors que lui, n'ayant pas remarqué ma présence. Prenait part à une discussion avec Monsieur Samir.
Bassir et moi avancions légèrement vers l'endroit où siégeait nos pères, avant de prendre place face à eux. Je prenais délicat mon père dans mes bras avant de faire la bise à Monsieur Samir. Bassir quant à lui, se contentait de serrer bien fermement la main de chacun des vieils hommes présents.
- C'est si bon de vous voir mes enfants. Vous semblez si heureux et épanouis dans votre couple. Je savais que c'était une bonne idée de vous unir.
Heureux ? Si seulement il pouvait savoir que ses paroles n'était qu'une frasque. Il n'oserait pas les dire. Un faux sourire sur mes lèvres je regardais Monsieur Samir faire son discours. Toujours avec un ton autoritaire et une voix rauque.
- J'ai pris soin de commander à votre place, vu que vous tardiez à arriver, j'ai préféré prendre les choses en main. Je suppose que vous n'aimeriez pas discuter le ventre vide.
Un serveur arriva près de nous quelques minutes après qu'il ait fini de parler. Souriant gentiment avant de déposer nos plats, de nous souhaiter un bon appétit et de s'en aller au plus vite.
Je jetais un coup d'œil à mon père alors que nous étions désormais au milieu du repas. Il semblait épuisé, triste et pensif. Je le regardais donc avec une pointe de nostalgie avant que la voix de Monsieur Samir ne vienne couper ma réflexion et briser au même moment, le silence qui avait pris place sur notre table.
- Et bien, comme vous le saviez, nous sommes là pour un but bien précis. Ou du moins, une discussion très importante concernant chacun d'entre nous.
Tour à tour, nous relevions nos têtes de nos plats. Écoutant attentivement ce qu'il avait de si important à nous faire part. Mais, ce dernier se contentait de prendre une gorgée de son verre de vin rouge avant de continuer ses mots.
- Je veux dire par ces mots qu'il est tant pour vous de consommer votre mariage, si ce n'est déjà fait. Il est temps pour vous de nous donner cet enfant qui réunira un peu plus nos familles. Ce petit garçon qui fera de vos vieux pères éprouvés par la vie, des grands pères d'un magnifique bonhomme.
Encore. Pensais je. Pourquoi fallait il qu'il ramène toujours et encore ça. Pourquoi m'obligeait il à enfanter d'un enfant, d'un fils. Pourtant, j'étais sûre qu'un enfant viendrait au moment voulu. Alors, pourquoi voulait-il précipiter les choses ? Je me contentais donc d'être spectatrice de la scène. Ne sachant quoi dire.
********************************
Vos avis seront les bienvenus pour cette fiction et j'espère que vous allez bien.
•Votez
•Commentez
•Abonnez vous
VOUS LISEZ
PROMISE
RomanceElle n'avait jamais pensé être mariée à cet âge, un âge où l'on profite abondamment de sa jeunesse, un âge où l'on vit et on mûrit. Mais le plus intrigant était qu'elle allait appartenir à un arabe, un rebeu. Elle pour qui la famille était contre c...