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Ne me méprise pas, ce n'est que ma douleur qui s'exprime. Pas mon cœur !
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Ce soir là, la pièce avait acquis une tonalité différente des autrefois. Ainsi, des verres s'entrechoquaient au rythme de la sonorité douce, qui était dispersée dans toute la pièce. Des rires gracieux et soyeux, fusaient alors de part et d'autre de cette dernière. Et pour une fois, Bassir semblait plus ou moins heureux et apaisé.

Ainsi, je me permettais de contempler discrètement nos deux convives de ce soir. Plutôt dans la soirée, Tante Saadia n'avait pas manquer de faire les présentations. J'avais donc, appris par la génitrice de mon époux, qu'il s'agissait de ses deux premiers nés. De ses jumeaux, Kamal et Selma.

Mais Alors que le cadet était tout aussi aimable que leur mère, l'aînée elle, était aussi méprisable que Monsieur Samir. Elle n'avait donc, cessé de faire des réflexions vexantes tout au long du repas. À moi, comme à ses frères. Elle était, jusqu'à pointer du doigt, à  la progéniture de Kamal. Alors, que du haut de ses 30 ans, elle n'en possédait aucun. Mais après tout, qui étais-je pour la juger ?

Je regardais alors, un temps soit peu mon époux. Le regard plongé dans son plat, il s'attardait à le savourer minutieusesent. Ainsi, le sourire qu'il avait laissé paraître tout au long de cette soirée, venait de mourir. Pour ainsi, laisser place à un visage neutre. Démuni de toutes émotions plausibles. J'en venais même à croire, qu'il était là juste pour dissimuler la vérité.

Peut-être que Owally avait raison, peut-être qu'il méritait bien de souffrir autant que moi. Peut-être qu'il en mourrait sans doute un jour. Ou tout simplement, peut-être qu'il souffrait plus que moi. Peut-être que sa douleur faisait de lui un monstre. Peut-être qu'il allait mal. Mais, de quoi? Cette question avait trotté dans ma tête avant que la voix arrogante de ma chère belle-soeur ne puisse se démarquer.

- Hawa, ma tendre belle-soeur noire. Mon frère et toi viviez l'amour parfait depuis bientôt un an. Ne crois tu pas qu'il est tant de prouver que tu es une femme ? En plus de cela, une noire.

Ses paroles étaient dites avec tant d'arrogances que je n'avais eut de mal à déceler de l'hypocrisie dans celles-ci. Je la fixais alors, sans trop savoir quoi dire alors que toute l'attention était portée sur ma personne. Qu'allais je bien pouvoir rétorquer à cela? Alors, des minutes s'étaient écroulées et ma réponse avait été annoncée.

- J'ai bien peur de ne pas pouvoir comprendre ta question.

- Je te comprends tu sais, vous les noirs n'aviez pas assez de compétences aussi fluides que nous. Je comprends ton malaise. Je disais donc, quand auras tu la délicatesse d'apporter l'héritier des Ben Kahil. Le temps passe, et je crains que ta jeunesse soit éternelle.

À cela, ma réponse avait été rapide. Dans l'espoir, que cette discussion cesse.

- Je crois que cet enfant, arrivera au temps voulu. Ce n'est nullement la peine de précipiter les choses.

Elle m'avait alors fixé pendant un laps de temps avant de daigner à répondre. Une réponse qui avait su me piquer en plein cœur.

- Tu n'as donc pas de valeur ma belle. Ne sais tu pas qu'enfanter est un devoir primordial pour une épouse? Si tu n'as pas la décence d'apporter un enfant à ton époux alors qu'elle est ton rôle en tant que femme ? Généralement vous les noirs vous excellez à cela, alors je pense qu'il est bon que tu portes notre descendance. Après tout, père a dépensé une fortune pour toi. Il sera donc redevable que tu exauces son souhait.

J'en avais marre de ses propos. Elle s'exprimait comme si je leur devais cet enfant. Alors, même si les conséquences seront sans doute désastreuses, je préférais m'exprimer. Et cela, de vive voix.

- Si pour toi une femme doit impérativement donner la vie de crainte d'être dévalorisée, alors pourquoi ne donnes tu pas un héritier à ton père ? À croire que tu ne sois pas une femme, pour apporter ce digne héritier.

Les couverts de Bassir entraient en contact avec le fond de son assiette, alors que ces mots, avaient à peine franchis mes lèvres. Un bruit strident, en était alors sorti. Je regardais alors ma chère belle-soeur. Les bras croisés sur sa poitrine, elle me regardait avec mépris. Comme si mes propos, avaient touché son cœur de pierre.

- Le repas est terminé, je pense que vous devriez rentrer chez vous. Nous avons été honoré de vous recevoir mais, Hawa et moi avions une longue nuit à passer.

Il me fixait avec sérénité alors qu'il lançait sa phrase les sourcils légèrement froncés, et les doigts entrelacés. Sa lèvre inférieure entre ses dents, je n'avais donc reçu, qu'un baiser sur les joues en provenance de sa maman. Un bel au revoir, qu'elle seule, avait eut la décence de faire. Puis, elle
s'en était allée aux bras de son époux suivi par leurs enfants.

Alors, je baissais la tête, les yeux posés sur mon plat inachevé. Attendant simplement, ma sanction comme une vulgaire soumise. Mais, après tout, n'étais je pas bel et bien cela à ses yeux? Sa vulgaire soumise. Un être acquis pour assuré leur descendance. Un être faible. À dire vrai, j'avais comme l'impression de perdre une partie de moi chaque jour un peu plus.

D'être, cet objet banal dont la nécessité vise à apporter un être, au péril de sa vie. Je me sentais souillée, privée de tous mes droits et tout cela, au frais d'une somme d'argent. Demain sera meilleur qu'aujourd'hui. Maman disait toujours, qu'une vie ne pouvait pas être que souffrance. Qu'un jour, tu pourras toi aussi briller de milles éclats comme cette étoile dans le ciel.

Mais cela, était seulement possible si tu y croyais, m'avait elle dit. Alors, je décidais tant bien que mal de m'accrocher à cette pensée. J'espérais qu'un jour, moi aussi je pourrais vivre sans peine et douleur. Que ce jour, tout sera enfin parfait. Même si, cela prendra le temps qu'il faudra, j'attendrai. Une larme longeait le long de ma joue avait de disparaître entre mes lèvres. Maintenant, il fallait affronter la réalité.

Nous n'étions donc, plus que deux dans la pièce à faire régner ce silence pesant. Je sentais davantage, son regard sur moi alors que je feignais l'indifférence. Des secondes étaient alors passées, puis des minutes qui m'avaient parut longues. Et les quelques moments de silences, laissaient finalement place à une voix rauque et ferme. Une voix dominante.

- Approche!

Avait-il dit fermement. J'avalais alors difficilement ma salive, avant de pouvoir exécuter l'objet de ses désirs. À cet instant où mon corps s'était vu retrouver à moins d'un mètre du sien, j'avais eu comme, un sentiment d'anxiété. De peur. Comme si intentionnellement, je venais de me jeter dans la gueule du loup.

Aussi rude soit il, le chemin qui te mènera à ton bonheur, est plus proche qu'il ne le laisse paraître. Alors, crois en moi, et tu verras ta gloire s'accomplir. Mais pour l'instant, sois forte. Car, ton malheur de la veille pourrait être ton bonheur de demain.

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Vos avis seront les bienvenus pour cette fiction et j'espère que vous allez bien.

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                                    Lady_Sy

PROMISEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant