--------
Parfois ils diront de toi que tu es laide, stupide ou inférieure à eux. Mais, garde en-tête que tu es spéciale.
--------Les jours passèrent et c'était de mal en pire, depuis ce soir où j'avais commis la faute de rentrer dans sa chambre, il avait littéralement changé. Il pouvait être doux, puis l'instant d'après, se montrer aussi agressif qu'un lion. Dans ses paroles, il parlait souvent d'une certaine personne, sans pour autant, spécifier cette dernière.
Mais, il n'avait pas eut besoin de mettre un nom à ses tourments. Désormais, tout était plus clair pour moi. J'avais donc décidé que pour ma sécurité, moins j'en savais, mieux ce serait. Je repensais juste à mon père, mon chère et tendre amour. Même si notre relation n'était plus vraiment la même qu'auparavant, je ne cessait de penser à son état de santé.
Idriss m'avait expliqué qu'il s'affaiblissait chaque jour un peu plus. Que sa tention n'était pas stable et que les médicaments n'arrangeait pas pour autant son cas. Même s'il ne le montrait pas, le décès de maman avait vraiment affecté mon père. Depuis ce jour fatidique, il n'était plus le même. À dire vrai, elle s'était envolée, emportant avec elle, sa joie de vivre.
À défaut de me rendre au près de lui, j'implorais le bon Dieu dans chacune de mes prières. Il ne devait pas me lâcher, pas maintenant. Pas au moment où j'avais besoin de son épaule. Il fallait qu'il se batte, pour lui, pour moi mais aussi, pour tous ses proches. Un revers de main avant suffit pour détruire la larme qui avait parcourut ma joue.
Ainsi, je descendais pas à pas les dernières marches en bas du bâtiment. Je dirigeais donc mes pas, vers l'arrêt de bus en direction d'un quelconque marché alimentaire. Ce soir, Bassir avait convié sa famille à un dîner dans notre appartement. Et donc, il avait été très clair sur le menu. Aucun plat, typiquement africain.
Il ne m'avait donc fallut qu'une dizaine de minutes, avant que je ne me trouve au pied de l'énorme bâtisse faisant office de supermarché. Un léger sac de course entre les mains, je me précipitais donc, d'un pas harmonieux, à l'intérieur du grand bâtiment aux nuances bleues et blanches.
Mais alors que mes souliers foulaient soigneusement le seuil de la bâtisse, je n'avais eu de peine à déceler des regards horrifiés de la part de plusieurs personnes près de là. Sans doute était-ce le fruit de mon hijab trop rembourré ou tout simplement, les taches rouges de sang présentes dans mon oeil droit.
Ainsi, je soufflais. Avant donc, d'ignorer le peu de monde me dévisageant. Ça n'était pas la première fois que des gens portaient des jugements à mon égard. Et ça, ne serait sans doute pas la dernière. Alors, le meilleur des cas était toujours d'ignorer même si, cela faisait très mal. Au creux de ma tendre enfance, j'avais longuement été habitué au regard des autres.
Jugée trop Africaine pour certains, ou juste trop Européenne pour d'autres, je n'avais eu d'autre choix que de sourire. Un sourire qui cachait ce que l'était de mon cœur n'osait laisser paraître. Car, même si je fermais les yeux sur leurs propos, il n'en restait pas moins que cela était blessant. Surtout, quand leurs yeux traduisaient clairement du dégoût, combien même du mépris.
Alors, je chassais les mauvais souvenirs de ma tête. Avant, de réajuster le voile couvrant ma chevelure, et les quelques marques violettes présentes sur mon cou. Je parcourais ainsi longuement les différents rayons du petit magasin. Petit à petit, je voyais alors mon chariot se remplir d'aliments favorables au repas de ce soir.
Des légumes aux multiples couleurs, ainsi qu'une variété d'épices, comme l'indiquait aisément la fameuse recette de belle maman. À cela, s'ajoutait quelques morceaux tendres, et désossés d'agneau. Sans oublier, des herbes provinciales et parfumées. Avec cela, s'il ne voulait pas des saveurs propres à mes origines, il aurait son Maghreb bien servi en grand.
Je continuais donc le reste des courses en divaguant dans d'autres rayons. Tandis que, les chuchotements fusaient de part et d'autres du local, j'essayais tant bien que mal d'oublier les dires de ces personnes. Mais, ils étaient comparables à des couteaux bien aiguisés. Et leurs poignards, aussi douloureux qu'un coup en plein cœur.
<< Maman regard cette dame, qu'est qu'est-ce qu'elle est moche >>
On dit souvent, que les paroles d'un enfant sont comparables aux épines d'une rose. Qu'ils transmettent tout leur ressenti, sans crainte d'être pointer du doigt. On dit qu'ils ont, une sincérité mal comprise. Mais, à l'instant où cette fillette avait lancer sa phrase, je n'avais vu que du dédain dans ses pupilles.
Alors, sans dire un mot, je m'étais dirigée vers la caissière la plus proche. Je voulais juste, renter chez moi. Et être loin de tous ces regards assassins. Mais...
<< Ne la regarde pas, elle est sûrement contagieuse. >>
<< Elle me fait de la peine cette dame, elle a l'air mal en point. >>
<< Encore un exemple de violence conjugal, ces gens gens là n'ont que ce qu'ils méritent. >>
<< Elle me fait penser à une terroriste vêtue ainsi, décidément notre France abrite n'importe qui ! >>
<< Elle ferait mieux de rentrer dans son pays, il y a tellement de negres ici, pas besoin d'avoir des maladifs en plus. >>
J'avais reçu ces phrases en plein visage, comme un coup d'air frais. Alors, j'avais pris mes achats et je m'en étais allée. Loin de toutes ses personnes et aussi vite que le pouvaient mes jambes. Le regard vers le bas et le cœur haletant. Je marchais donc, en direction d'un arrêt de bus mais, cette voix avait retenu mon attention.
- Hawa!?
Je relevais doucement la tête face à mon interlocuteur, souriant devant son visage qui m'avait manqué. Seulement, cette dernière n'avait pas eu le même engouement que moi. Elle se tenait là, devant moi, les sourcils froncés et une mine inquiète. Elle jaugeait mon visage, dans chacun de ses recoins comme si elle inspectait d'innombrables dégâts
- Qu'est ce qui...
- Ce n'est rien, Ce n'est pas grand chose Owally.
La coupais je en détournant le regard.
- Mais non hawa, c'est grave. Ton visage est couvert de bleus et tu tiens à peine sur tes deux jambes. Qui t'as fait ça chérie ?
Je n'osais répondre alors qu'elle tenait mon visage entre ses mains, elle parlait de plus en plus alors que moi, j'osais à peine répondre à ses multiples questions. Que pouvais je bien dire de plus? Que Bassir me battait ? Que j'étais son esclave ? Ça jamais !
- c'est lui n'est n'est-ce pas ? C'est lui qui t'a fait cela, c'est ton mari pas vrai?
Je la regardais surprise de ce qu'elle racontait, comment avait-elle su? Une bouffée de chaleur m'envahissait alors que je secouais ma tête de gauche à droite avant de fuir son regard. Elle ne devait pas en savoir plus.
- Hawa, s'il lève la main sur toi il faut me le dire, ou tout simplement appeler la police. Tu es en danger ma belle. S'il l'a fait une fois, il le fera encore. Alors il faut le dénoncer parceque sinon, un jour tu partirais sous ses coups.
Un jour, il fera bien plus que cela. Il t'aimera...
**************************************
Vos avis seront les bienvenus pour cette fiction et j'espère que vous allez bien.
•Votez
•Commentez
•Abonnez vous

VOUS LISEZ
PROMISE
RomanceElle n'avait jamais pensé être mariée à cet âge, un âge où l'on profite abondamment de sa jeunesse, un âge où l'on vit et on mûrit. Mais le plus intrigant était qu'elle allait appartenir à un arabe, un rebeu. Elle pour qui la famille était contre c...